Le club de la capitale argentine est souvent surnommé Xeneize. Drôle de nom mais qui fait référence aux fondateurs du club, 7 adolescents issus de l’immigration italienne, alors présente en Argentine au début du XXème siècle. En effet, si la France, la Belgique (avec leurs mines notamment) et les Etats-Unis furent des terres d’ « asile économique » pour les italiens, l’Argentine le fut également. De manière générale, dans la construction de l’Argentine moderne, l’immigration joua un grand rôle. En 1853, la République d’Argentine publia sa première Constitution dans laquelle l´article 25 rappelait l’importance de l’immigration : « El Gobierno federal fomentará la inmigración europea; y no podrá restringir, limitar ni gravar con impuesto alguno la entrada en el territorio argentino de los extranjeros que traigan por objeto labrar la tierra, mejorar las industrias, e introducir y enseñar las ciencias y las artes » (Le Gouvernement Fédéral favorisera l’immigration européenne; et il ne pourra pas restreindre, limiter ni grever avec l’impôt l’entrée dans le territoire argentin des étrangers qui ont pour but de travailler la terre, améliorer les industries et introduire et enseigner les sciences et les arts). Cette volonté s’amplifia en 1876 avec la promulgation d’une loi « Inmigración y Colonización » (immigration et colonisation) qui favorisait l’établissement de journaliers, artisans, ouvriers et enseignants de moins de 60 ans. Le gouvernement argentin fit la promotion en Europe de cette politique, allant même à subventionner le voyage en bateau des immigrants.
Plus de trois millions d’Italiens émigrèrent vers l’Argentine en près d’un siècle (entre 1857 et 1940), représentant presque la moitié du total des étrangers venus s’installer en Argentine et 10% de l’immigration italienne dans le monde. À partir des années 1880, plus de 2 400 000 Italiens arrivèrent sur les côtes d’Argentine et en 1895, plus de 12 % de la population argentine était italienne. En 2011, plus de 25 millions des Argentins (soit 62,5 % de la population) avaient des origines italiennes. Ces immigrés importèrent leur langue et leurs dialectes qui imprégnèrent le vocabulaire argentin et influencèrent également la prononciation de la langue espagnole. A Buenos Aires, ces italiens provenaient pour la plupart de la région de Gênes. En ligurien, cette dernière se nomme Zena et son dialecte, Zeneize. Et avec la déformation argentine, Zeneize est devenu Xeneize.
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