Gunners signifie les canonniers. Certes, le club a compté dans ses rangs un certain nombre de grands buteurs « canonniers » tels que Thierry Henry (228 buts), Ian Wright (185) et Cliff Bastin. (178) Mais, ce n’est pas la raison. Et à lire le nom du club, on comprend vite d’où vient ce surnom.
Avant d’animer le Nord de Londres, la vie du club se situait à l’Est de Londres, le long de la Tamise. En effet, il fut fondé en 1886 par des ouvriers de la manufacture d’armes, Royal Arsenal, située à Woolwich. Ce quartier était déjà intimement lié à l’armée avant la construction de l’arsenal puisqu’en 1512, le Roi Henri VIII y établit un chantier naval qui construisit son navire amiral « Henry Grâce à Dieu » puis de nombreux bâtiments de la Marine jusqu’à la fin du XIXème siècle. Fondé en 1671, le Royal Arsenal, qui s’étendait initialement sur 13 hectares, se limitait d’abord à être un lieu de stockage de la poudre et de munitions ainsi qu’un terrain d’essai de canons. Puis, en 1695, la première manufacture d’armes débuta son activité, qui comprenait la fabrication de poudre à canon, d’étuis d’obus et de cartouches. Puis, une fonderie fut ajoutée en 1717. En 1777, le site s’étendait sur 42 hectares et accueillait outre l’arsenal, une garnison et une académie militaire, qui formait les officiers de l’artillerie et du génie. En 1805, à la suggestion du Roi George III, l’ensemble du complexe prit le nom de Royal Arsenal. Avec les guerres du XIXème siècle (Napoléoniennes, Crimée, Coloniales), l’activité s’accrut et près de 5 000 personnes y travaillaient, dans les 3 usines d’artillerie. Il était alors l’un des plus grands dépôts militaires au monde et une usine d’armes sans équivalent. À son apogée, pendant la Première Guerre mondiale, le Royal Arsenal s’étirait sur 530 hectares et mille bâtiments et employait environ près de 80 000 personnes (plus 2 500 militaires). Dans l’entre-deux guerres, l’activité militaire commença à décliner et se tourna vers de la fabrication civile (locomotive) et, après la Seconde Guerre mondiale, la tendance se confirma, les usines fabriquant alors des wagons de chemin de fer puis métiers à tricoter. En 1967, l’usine ferma définitivement ses portes et le Ministère des Armées quitta les lieux en 1994.
Au XIXème siècle, les ouvriers effectuaient des journées de 12 heures, 13 jours sur 14. Naturellement, une solidarité naquit au sein de cette importante main d’oeuvre qui travaillait dans un lieu hautement surveillé et secret (l’Arsenal était entouré de hauts murs et de clôtures électriques, gardé par une police dédiée), ce qui renforçait leur lien. En 1868, 20 ouvriers formèrent une coopérative d’achat de produits alimentaires, la Royal Arsenal Co-operative Society. À partir de 1878, 2,5 % des bénéfices de la société furent consacrés à l’éducation et au début du XXème siècle, ses activités s’étendirent vers la promotion immobilière et la politique.
Outre l’organisation économique, les ouvriers voulurent aussi des loisirs et en 1886, ils formèrent un club de football initialement connu sous le nom de Dial Square, d’après les ateliers au cœur du complexe. Rebaptisé Royal Arsenal deux semaines plus tard (et également connu sous le nom de Woolwich Reds), le club entra dans la ligue de football professionnel sous le nom de Woolwich Arsenal en 1893 et devint plus tard connu sous le nom d’Arsenal FC, après avoir déménagé dans le nord de Londres en 1913. Tout le club était lié à cette usine d’armement qui était reconnu pour l’excellence de ses canons. En 1888, le club adopta son premier écusson, qui était une copie des armes non officielles de l’arrondissement de Woolwich. Il se composait de trois canons en argent sur un fond écarlate. Résultat, le surnom fut vite trouvé.
Certains prétendent également que ce surnom provient du fait que les fans du club emmenaient des feux d’artifice aux matchs et les laissaient exploser. Disons plutôt que cette tradition renforça le surnom pour ceux qui avait oublié l’histoire du club.
Le terme a été détourné par les fans de Leeds dans les années 70 pour gooners qui dérive de goon, signifiant idiot.
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