#112 – Sheffield FC : the Club

Le club. Contrairement au HJK Helsinski (cf article #107), ce surnom ne provient pas de l’incroyable palmarès du club. En effet, ce dernier n’a remporté principalement que des titres régionaux (une FA Amateur Cup est le seul titre majeur du club). Il n’est même jamais parvenu à se hisser au delà des ligues régionales. Même localement, le club ne fit jamais le poids face à ses deux rivaux, Sheffield United et Sheffield Wednesday, qui eux connurent la Premier League et remportèrent des titres nationaux.

Etrange donc d’être surnommé LE club. Cette reconnaissance est liée à l’ancienneté du club car ce dernier a été fondé le 24 octobre 1857. La pratique du football débuta en 1855 au sein d’un club de cricket de Sheffield. Comme pour de nombreux clubs de cricket, avec la fin de l’Eté, la saison cessait car les conditions n’étaient plus réunies en Automne et en Hiver pour avoir un terrain praticable. Les membres des clubs recherchaient donc un divertissement pour rester en forme et garder la cohésion de l’équipe. Le football semblait être une excellente activité pour cela. Seulement au milieu du XIXème siècle, les règles du football n’étaient pas encore unifiées (il existait le code de Cambridge mais Sheffield jouait différemment) et la pratique sportive des membres de Sheffield était éloigné du sport que nous connaissons aujourd’hui. Il n’empêche que cette activité footballistique plaisait et se développa au sein du club de Sheffield et deux joueurs, Nathaniel Creswick et William Prest, créèrent donc une nouvelle association spécifique le 24 octobre 1857 à Parkfield House dans le quartier d’Highfield à Sheffield. Jusqu’en 1878, le club pratiqua le football selon les Sheffield Rules puis il se rangea aux règles générales édictées et promues par la fédération.

Aujourd’hui, avec plus de 160 années d’existence, il apparaît comme le plus ancien club existant de football au Monde. En 2004, cette ancienneté lui a valu d’être distingué par la FIFA avec la FIFA Order of Merit. Il est le seul club avec le Real Madrid à avoir cette honneur. En 2007, lors des célébrations de ses 150 ans, le Sheffield FC accueillit l’Inter Milan lors d’un match auquel Pelé assista. Alors, même si la réputation du club ne dépasse pas Coach and Horses Ground, son stade, longue vie à LE CLUB.

#111 – SBV Vitesse Arnhem : Vites

Vites est un diminutif du nom du club Vitesse Arnhem. Si ce mot « Vitesse » ressemble tant au mot français, c’est qu’il s’agit du mot français. En néerlandais, la traduction est snelheid. Pourquoi un club néerlandais affiche un nom français ? Le club est fondé en 1892, ce qui est en fait un des plus vieux clubs des Pays-Bas (certaines pistes indiquent qu’un premier Vitesse fut fondé en 1887). A cette époque, le football était profondément influencé par sa patrie d’origine. Les associations sportives étaient souvent fondées par des expatriés anglais qui donnaient des noms anglais à leurs clubs (Athletic Bilbao, Le Havre AC, Genoa FC …).

En outre, le football s’exporta aussi au travers des écoles anglaises installés sur le continent. Pour ces institutions, le développement culturel des esprits s’alliait à l’entretien physique. Ainsi, les nouveaux sports venant d’Angleterre (le cricket, le rugby et le football) étaient appris aux étudiants, qui provenaient des classes aisées (seules à même à supporter les frais de scolarité). Les ouvriers eux n’avaient pas le temps pour se divertir. Influencé par leurs études et également car cela faisait plus chic, ces étudiants-joueurs optèrent pour le latin pour nommer leur club (Juventus, Atalanta Bergame) ou se référer aussi au monde antique grec (Ajax Amsterdam, Heracles Alamo). Les fondateurs du Vitesse étaient des étudiants et souhaitaient garder cette touche « élitiste » que procurait l’anglais ou le latin au nom d’un club. En même temps, ils voulaient s’en détachaient et se distinguaient (ou alors une autre version avance que le latin ou l’anglais leur paraissaient trop élitiste). Le français fut alors choisi avec le terme « Vitesse ».

#110 – Club Guaraní : El Aborigen

L’aborigène. Créé en 1903, les fondateurs souhaitaient donner au club le nom de Guaraní, en hommage au peuple amérindien. Les Guaranís sont un peuple précolombien vivant aujourd’hui dans une région amazonienne s’étalant sur le Nord de l’Argentine (dans les provinces de Corrientes, Formosa et Misiones), le Sud-Ouest du Brésil (dans les États de Río Grande del Sur, Santa Catarina, Paraná et Mato Grosso del Sur), le Sud-Est de la Bolivie (dans les départements de Tarija, Santa Cruz et Chuquisaca), sur certaines régions de l’Uruguay et du Paraguay. Même s’ils partagent un mode de vie et une religion commune, il existe 4 principales composantes : les Aché, les Avá Guaraní, les Mbya et les Paĩ Tavyterã. Au total, l’Amérique du Sud compte environ 280 000 guaranís et la principale communauté se trouve au Paraguay (85 000 personnes), où elle de loin la plus importante parmi les peuples indigènes du pays. Au Paraguay, 88 à 95 % de la population totale parle la langue guarani (dont 39,2 % uniquement cette langue). Elle a obtenu un statut légal en 1967. Elle n’est devenue langue officielle, avec l’espagnol, qu’en 1992 et en 2010, l’Académie de la langue guarani fut créée. Outre la langue qui est un ciment de l’identité paraguayenne, le mot « paraguay » dérive d’un mot guarani, paraguay-ý, qui signifie « l’eau qui forme un océan ». Enfin, la monnaie locale s’appelle le guarani.

Le mot guaraní pourrait venir de l’expression guará-ny, ​​​​qui signifie « combattez-les », et que le peuple guaraní scandait comme cri de guerre face aux conquistadores espagnols qui envahissaient leur territoire. Selon une autre version, le nom proviendrait de la déformation d’un mot guarani, guariní, qui signifie « guerre » ou « guerrier ». Les indigènes s’appelaient ainsi afin d’indiquer qu’ils étaient des guerriers.