#139 – Royal Antwerp FC : the Great Old

Le grand ancien. Le Royal Antwerp est reconnu comme le doyen des clubs de football belge, sa création remontant à 1880. Les expatriés anglais des installations portuaires et des sociétés alentours importèrent différents sports dont le cricket, le tennis, l’athlétisme, le football et le rugby. En 1880, l’Antwerp Athletic Club fut créé, les membres pratiquant indifféremment ces sports. Généralement, le cricket et le tennis étaient des sports d’été, tandis que le rugby et le football étaient principalement pratiqués en hiver. Le football ne prit vraiment pied qu’en 1887 au sein de cette structure. En effet, il semble que les membres aient d’abord joué au football-rugby avant d’adopter le football-association (ie le football actuel) à la fin des années 1880 pour affronter des équipes néerlandaises et les nouvelles formations qui apparaissent à Bruxelles et à Liège. Si certains sports (le cricket) disparurent, faute d’intérêt, d’autres (comme le football) se structurent et s’émancipèrent. Ainsi, en 1892, l’Antwerp Athletic Club disparut mais sa section football, déjà connue comme Antwerp FC et disposant de ses propres ressources, vola de ses propres ailes.

En 1895, le club participa à la création de la fédération de football belge (URBSFA) avec 9 autres clubs (Brugsche FC (fondé en 1891), Racing FC (1891), FC Liégeois (1892), Union FC (1892), Brussels FA Club (1892), Léopold FC (1893), Ixelles FC (1894), Verviers FC (1894) et Athletic & Running Club de Bruxelles (1895)) ainsi que la même année, au premier championnat de Belgique. En 1926, la fédération belge, qui était en concurrence avec d’autres ligues, décida d’attribuer des matricules à ses membres, afin honorer leurs histoires et institutionnaliser/organiser leur appartenance à cette fédération. Le 21 décembre 1926 fut donc publié dans le journal « La Vie Sportive » la première liste des clubs immatriculés à l’URBSFA et le Royal Antwerp se vit attribuer le matricule « 1 », car plus ancien membre et doyen des clubs. Ceci donna un prestige supplémentaire au club anversois. Pour autant, d’autres clubs avait vu le jour avant 1880, notamment à Bruxelles, mais il avait disparu avant 1926. En outre, la création du système de matricule émana certainement de la tête d’Alfred Verdyck, qui fut entraîneur et dirigeant de l’Antwerp. Il ne serait pas étonnant que son idée le séduit car elle procurait une certaine aura à son club de cœur. Et ce symbole est si fort que le club affiche le chiffre « 1 » sur son écusson.

#138 – FCSB : Roș-albaștrii

Les rouges et bleus. L’un des surnoms principal du Steaua Bucarest correspond aux couleurs du club. Il fut fondé le 7 juin 1947 à l’initiative de plusieurs officiers de la Maison royale roumaine, par un décret signé par le général Mihail Lascăr, ancien commandant suprême de l’armée royale roumaine. Il avait pour but de poursuivre dans un cadre institutionnalisé la vieille tradition de la pratique du sport dans les forces armées roumaine. Les joueurs portaient alors un maillot rouge et jaune accompagné d’un short bleu, ces 3 couleurs étant celles de la Roumanie.

Le tricolore bleu, jaune et rouge comme drapeau de la nation roumaine apparaît au début du XIXème siècle, lors de la période appelée « Renaissance culturelle roumaine ». Ce mouvement culturel et philosophique, qui se développa en Transylvanie, en Moldavie et en Valachie, fut le terreau de l’identité et du nationalisme roumain pour parvenir à l’indépendance du pays en 1859. Le drapeau tricolore se basa sur les couleurs que partageaient les 3 régions historiques. Entre le XVIIIème et le XIXème siècle, leurs drapeaux évoluèrent régulièrement mais ces 3 couleurs y étaient souvent présentes (soit une, soit une paire, voire les 3). En 1821, le drapeau utilisait par les insurgés roumains en Valachie et en Moldavie affichait déjà ces 3 couleurs, auxquelles on leur attribua un sens : Liberté (le bleu du ciel), Justice (le jaune des champs), Fraternité (le rouge du sang). En 1859, le tricolore s’imposa comme le drapeau nationale suite à l’union de la Moldavie et de la Valachie.

Seulement, lorsque le pays sombra dans le communisme à la fin de l’année 1947, la structure fut évidemment poursuivie par la nouvelle armée roumaine. Le Ministre de la Défense roumain décida de s’aligner sur le grand frère soviétique et son club de l’armée, le CSKA Moscou. L’écusson du Steaua devint une copie de celui du CSKA. De même, dans les années qui suivent, le jaune fut supprimé pour ne retenir, comme couleurs du club, que le rouge et bleu, teintes de l’armée roumaine et du CSKA. Le rouge est la couleur des forces terrestres tandis que le bleu représente les forces navales et aériennes. Finalement, en 1961, le jaune revint dans l’ensemble chromatique du club.