Les croisés. Le club est rattaché à l’Université Catholique de Santiago. Pour cette raison, les symboles du club ont été choisis en lien avec la religion. Ainsi, l’écusson du club se présente sous la forme d’un triangle, avec une croix bleu, sur fond blanc avec les initiales du nom du club en rouge. Le blanc symbolise la pureté immaculée, la vertu et la morale tandis que la croix de couleur bleue représente Jésus-Christ et son royaume céleste. Enfin, les initiales en rouge rappelle le sang divin qui rachète l’homme. Naturellement, avec la présence de cette croix, le surnom de croisé vint. En outre, avec cette forme triangulaire, il y a une référence claire aux bannières des chevaliers croisés, guerriers des croisades. D’où le surnom dévie aussi en cruzados caballeros (les chevaliers croisés). En 1988, le club en joua en faisant intervenir un chevalier lors de l’inauguration du stade San Carlos de Apoquindo.
Jour : 13 juillet 2020
#160 – Quilmes AC : los Cerveceros
Les brasseurs. Quilmes est une ville argentine située sur la côte du Río de la Plata, au sud-est du Grand Buenos Aires. De 10 000 habitants à la fin du XIXème siècle, la ville compte aujourd’hui plus de 200 000 habitants. Bourg plutôt rural, son développement s’opéra avec l’arrivée le 18 avril 1872 du chemin de fer qui permettait de rejoindre la capitale, Buenos Aires, en 55 minutes. En 1881, la population de la ville avait crû de 23% pour atteindre 8 341 habitants et 60 usines ou ateliers, pour la plupart des forges, des moulins à vapeur, des briqueteries, des ateliers de menuiserie, des magasins de chaussures, une brasserie et une distillerie, opéraient. Dans le sillage du train et dans ce contexte d’émulation, une communauté étrangère, principalement britannique s’installa dans la ville et développa de nombreuses entreprises.
En 1888, l’allemand Otto Bemberg en 1888 fonda à Quilmes la brasserie Cervecería y Maltería Quilmes en raison de la qualité de l’eau et la proximité d’une gare. Après deux ans d’essai et de recherche, il parvint à créer une bière blonde qu’il baptisa du nom de la ville. Elle s’imposa rapidement et devint une bière populaire. Dans les années 1920, la Quilmes devint la bière la plus populaire de Buenos Aires. Durant les années 1930 et 1940, le groupe rachetait ses concurrents ou les ruinait par des actions de concurrence déloyale, et poursuivait l’intégration de l’ensemble de la chaîne, en reprenant toutes les usines de levure et les malteries. L’entreprise était alors le Rey de la Cerveza (le Roi de la bière), en ayant quasiment le monopole du marché. Aujourd’hui encore, elle est l’un des principaux acteurs en s’accaparant en 2013, 67% de part de marché en Argentine.
Cette réussite rejaillit sur la ville. Ainsi, la création des services de pompiers fut sponsorisée par la brasserie, tout comme l’hôpital local, la maternité, le système d’eau courante et un espace vert de 87 000 m2. Le club naquit en 1887, un an avant le début de l’usine de Otto Bemberg, au sein de la communauté britannique (certainement consommatrice de bière). Mais le club de football n’eut aucun lien avec la brasserie. Cette dernière en fut toutefois un sponsor régulier.
