#168 – NK Zagreb : Pjesnici

Les poètes. Les joueurs du NK Zagreb n’ont pas la réputation d’être des esthètes, des amateurs du beau jeu, même lorsqu’ils furent les premiers à briser l’hégémonie du Dynamo Zagreb et d’Hadjuk Split dans le championnat croate (saison 2001-02). L’explication est beaucoup basique. Le club évolue au stade Kranjčevićeva, situé dans la rue Kranjčevićeva dans le quartier de Trešnjevka. Construit en 1921 et avec 8.850 places, il est le deuxième plus grand stade de la ville après le stade Maksimir. Son nom, qui fut donné après la seconde guerre mondiale, rend hommage à Silvije Strahimir Kranjčević (1865-1908) qui était un poète croate. Son oeuvre fut en rupture avec les mouvements romantiques de l’époque et apparut « cosmique ». Il fut un observateur et un défenseur des malheurs du peuple croate, avec une approche nationaliste différente de ses contemporains. Il est un des grands poètes croates. À Zagreb, une statue en son honneur a été érigé devant la Faculté de philosophie. Son personnage figure sur un timbre émis par la poste croate dans la série « Croates célèbres », en 2008.

#167 – CSKA Sofia : Армейците

Les militaires. Si le club fut fondé en 1948, ses origines remontent au début des années 1920. Au printemps 1919, un groupe de sportifs se réunirent avec plusieurs officiers actifs et réservistes pour créer l’OSK Sofia (Club des officiers) dans le but d’unir les officiers sur des terrains de sport. En octobre 1923, en raison du besoin de trouver des infrastructures, les clubs de football Athletic Sofia (fondé en 1910) et Slava Sofia (fondé en 1916) fusionnèrent avec l’OSK pour former l’AS-23, abréviation du Club sportifs des officiers Athletic Slava. Ce nouveau club demeura sous le patronage du ministère de la Guerre, qui fournissait les équipements. Le 9 novembre 1944, avec le soutien et à l’initiative de Mihail Mihaylov, comptable au ministère de la Guerre et membre dirigeant du club du Shipka Sofia, un accord fut signé pour fusionner 3 clubs, l’AS-23, le Shipka ainsi que le Spartak pour donner naissance au Chavdar Sofia. Le général Vladimir Stoychev fut mis à sa tête. Malgré ces fusions, le club déclina et fut relégué à l’issue de la saison 1947. En 1948, Mihail Mihaylov œuvra de nouveau pour revigorer le club en le faisant fusionner avec le club de la Maison Centrale des Troupes (une infrastructure sportive de l’Armée au centre de Sofia). Cette fusion fut vue avec bienveillance avec l’avènement du communisme, le rattachement des équipes sportives à des administrations ou des syndicats étant encouragé. A partir de là, le nouveau club dénommé CDV Sofia se confondit de plus en plus avec l’armée. Le club fusionna encore avec d’autre et changea plusieurs fois de nom (Централен дом на народната войска (Maison centrale des troupes populaires), Отбор на софийския гарнизон (Equipe de la Garnison de Sofia), Централен дом на народната армия (Maison centrale de l’armée populaire)). En 1963, le club s’associa avec une autre équipe et donna naissance au ЦСКА Червено знаме (CSKA Drapeau Rouge). Le nouveau club fut détaché de la maison centrale des troupes pour venir directement dans le giron du Ministère de la Défense. CSKA signifie alors Club sportif central de l’armée. Avec l’effondrement du communisme, le club sort du giron de l’Armée et devient un club sportif privé. Mais son long passé avec l’Armée se matérialise encore dans son surnom.

#166 – Orlando Pirates FC : Buccaneers, Bucs

Les boucaniers. A l’origine, le boucanier était un chasseur d’animaux sauvages qui fumait la viande par un procédé appelé boucanage et faisait du commerce avec les peaux. Ils occupaient des terres sur l’île d’Hispaniola qui était sous domination Espagnol (aujourd’hui Haïti et la République Dominicaine). La raréfaction du gibier dans les îles ainsi que la tentative des espagnols d’évincer les boucaniers leur firent rejoindre une confrérie de flibustier, les « Frères de la Côte ». Cette organisation de pirates sillonnait la mer des Caraïbes et s’attaquaient aux navires et aux villes côtières espagnoles. Le surnom est donc une référence directe au nom du club.

Mais pourquoi s’appelait Pirates ? Le club fut fondé en 1937 au sein d’une association sportive dénommée Orlando Boys Club. En 1939, la section football décida de se séparer des Boys Club. Vers 1940, un des membres importants, Andrew Bassie suggéra le nom du nouveau club. Il s’inspira d’un film qui fit succès à la même époque à sa sortie, « l’Aigle des mers » avec Errol Flynn. Le film racontait les aventures d’un corsaire du XVIème siècle qui chercha à faire échouer l’invasion de l’Angleterre par la flotte espagnole. Si le film faisait certainement un parallèle entre cet événement et la bataille d’Angleterre et la lutte pour la liberté, il se pouvait aussi qu’il trouve un écho particulier au sein de la communauté noire d’Afrique du Sud (Orlando Pirates est le club de Soweto) qui évoluait déjà dans une société inégalitaire et allait bientôt connaître l’apartheid (1948). Le club fut donc surnommé amapirate (les pirates en zoulou).

Un autre surnom utilisé en référence à cet esprit est sea robbers (les voleurs des mers).