Les casquettes rouges. Le surnom paraîtrait logique si le club jouait en rouge. Mais ce n’est pas le cas puisque les couleurs sont noirs et blancs. Parfois, le club arbora des maillots rouges mais ce fut exceptionnel et ce n’est clairement pas la raison de ce surnom. Le FC Universitatea Cluj fut fondé en 1919 par la Société sportive des étudiants universitaires (Societatea Sportivă a Studenților Universitari). En effet, avec l’indépendance de la Roumanie, de nombreux étudiants émigrèrent vers les universités renommées de Cluj et l’émergence du football dans la jeune nation conduisit à la fondation du club comme débouché sportive pour les étudiants. Or, ces derniers portaient des casquettes rouges.
Jour : 30 juillet 2020
#185 – Académica de Coimbra : a Briosa
Les vaillants, les fiers. L’association sportive de l’Académie de Coimbra est l’une des plus vieilles institutions du Portugal. Créée en 1887, cette association visait à offrir des loisirs sportifs aux étudiants de l’Université. La section football fut l’une des plus renommées, et jusqu’en 1974, l’équipe, qui était semi-professionnel, était composée notamment d’étudiants. Face aux autres équipes qui se professionnalisaient dans les années 1930, les étudiants n’avaient que leur panache à offrir pour lutter. Et cette force de caractère suffisait pour intégrer la première division, nouvellement créée en 1935, ainsi que remporter la première Coupe du Portugal le 26 juin 1939. Si le surnom serait apparu à ce moment là, il mit quelques décennies à s’installer comme un synonyme du club. Aujourd’hui, il fait partie intégrante des valeurs et symboles du club.
Mais, l’origine du surnom pourrait remonter beaucoup plus loin et se rattacher à l’Académie plus qu’au club de football. A la fin du XIXème siècle, l’Université regroupait deux types d’étudiants : les classes aisées et bourgeoises surnommées polainudos (les guêtres) et les étudiants provenant de classe plus populaire (sans être ouvrière pour autant). Evidemment, les deux castes ne se mélangeaient pas, voire s’ignoraient. En 1885, la rupture fut définitive, avec la mort de Fernando II de Portugal, prince consort du Portugal et veuf de la Reine Maria II. Un groupe de polainudos décida de se rendre à l’enterrement, en se présentant comme les représentants élus de l’Académie. Selon les autres étudiants, ce groupe n’avait aucune légitimité et déclara que cette action était une offense faite à l’honneur (Brio en portuguais) de l’Académie. En réponse, les polainudos traitèrent dédaigneusement les autres étudiants de briosa, surnom qui serait finalement resté.
#184 – Roda JC Kerkrade : de Koempels
Les mineurs. Comme beaucoup d’autres clubs (comme Schalke 04), ce surnom rappelle l’histoire minière de la région. En effet, la ville de Kerkrade accueillait la plus ancienne mine de charbon des Pays-Bas, la mine Domaniale, dont l’exploitation débuta en 1114. Après divers changement de propriétaire et de pays, en 1839, la Mine Domaniale passa sous domination néerlandaise et devint en 1925 la Domaniale Mijn Maatschappij NV. En 1958, 3 000 employés y travaillaient pour extraire 481 000 tonnes de charbon. Cette mine et Kerkrade faisait partie d’un plus grand bassin houiller, celui du Limbourg, qui s’étend de la frontière allemande jusqu’en Belgique. Ce bassin était l’unique des Pays-Bas. La région compta 12 mines dont 5 appartenant à l’Etat via la société DSM (Dutch State Mines), qui est devenue ultérieurement une importante multinationale de la chimie. A la fin des années 50, plus de 55 000 personnes travaillaient dans les mines de la région. Dans les années 1960, 70% de la population du Limbourg vivait directement ou indirectement des mines. Mais, en 1965, suite à la découverte du gisement de gaz naturel de Groningue, une énergie plus propre et moins chère, l’Etat Néerlandais décida la fermeture des exploitations minières. La dernière mine ferma en 1974 et au final, les 12 mines du Limbourg produisirent près de 600 millions de tonnes de charbon (12 millions de tonne par an dans les années 50). Pendant les années de développement de l’industrie minière, la région, qui était auparavant essentiellement agricole et comptait un peu plus de 22 000 habitants, connut un afflux important de population. Comme souvent, la création de clubs de football permit de divertir pour les mineurs. Ce fut donc le cas à Kerkrade.
