#207 – BV 09 Borussia Dortmund : Schwarz-Gelben

Les noir et jaune. De la création du club en 1909 jusqu’en 1913, le Borussia ne portait pas les couleurs noirs et jaunes qui nous apparaissent traditionnelles aujourd’hui. Le club débuta son existence avec une tenue multicolore : maillot rayé bleu et blanc, ceinture rouge et pantalon noir. Il semble que les tenues étaient un héritage de la congrégation religieuse que fréquentait les membres avant la fondation du club. Une histoire raconte que cette étroite bande de tissu rouge, populaire auprès de diverses équipes sportives de l’époque, aurait pu être portée comme un symbole à la fois de solidarité avec le mouvement ouvrier et de résistance à l’Église. Il ne faut pas oublier que le club se créa suite à une opposition farouche avec l’aumônier de la congrégation (cf. #84).

Selon le récit de Maria Risse, épouse du co-fondateur Willi Jacobi, le kit original posa beaucoup de problèmes. Chaque fois qu’elle essayait de nettoyer les tenues, les couleurs bleu et blanc disparaissaient au lavage. De plus, les ceintures lâchement suspendues provoquaient souvent des bagarres pendant les matchs car elles s’emmêlaient ou volaient au-dessus de la tête des joueurs pendant qu’ils couraient. D’où il semblait inévitable de changer complètement de kit.

Le jour de la Saint-Valentin, le 14 février 1913, les membres de la direction du club optèrent pour un nouveau maillot. Ce dernier était jaune citron et arborant un « B » noir sur le côté gauche de la poitrine. Les raisons de ce choix de teintes sont inconnus. Mais une option possible pourrait être les couleurs des armes de la ville de Dortmund. Ces armes représentent un aigle impérial noir. Le champs (fond) des armes était habituellement représenté en argent (le blanc en héraldique). Toutefois, au début du XXème siècle, la couleur azur (bleu) était également utilisé avec un aigle noir ou blanc. Ceci pourrait expliquer les couleurs de la première tenue du club. En outre, dans un manuscrit du XVIIème siècle, le champ apparaît or, tout comme dans le blason officiel et actuel (mais qui passa de l’argent à or en 1946). Même si ce n’est pas la couleur traditionnelle, elle pouvait être connue des membres du club. Une autre option serait que le jaune rappelait la couleur des blouses de ses ouvriers-supporteurs tandis que le noir faisait référence à ses supporteurs-mineurs.

#206 – CD Jorge Wilstermann : el Aviador

L’aviateur. Le 24 Novembre de 1949, des collaborateurs (de 23 à 50 selon les sources) de la « Lloyd Aereo Boliviano », la compagnie aérienne de Bolivie, décidèrent de créer un club sportif et culturel dénommé Club Deportivo LAB (initiales de la compagnie) dont les premières branches sportives furent le football, le tennis et les échecs. Au départ, le club organisa des concours internes à la société mais assez rapidement l’équipe s’étalonna sur quelques matchs aves des équipes locales puis nationales. En 1952, Justo Mancilla, président du Club LAB, et Hernán Zurita, président du club de San José de la Banda, s’associèrent et l’équipe de San José de la Banda, qui évoluait au sein de la ligue régionale, intégra des joueurs du Club LAB. San José de la Banda remporta le championnat et le club LAB prit conscience qu’il devait franchir un cap.

Un an plus tard, le club quitta définitivement l’univers fermée corporatiste pour intégrer les championnats locaux. Pour marquer cette nouvelle étape, les symboles du clubs devaient changer. Le président d’honneur du club, le commandant de bord Walter Lehm, suggéra le nom de son ancien collègue, Jorge Wilstermann. Né en 1910, dans la ville de Punata, situé dans le département de Cochabamba (où réside le club), Jorge Wilstermann fut le premier pilote civil de Bolivie. Son père Karl Wilstermann Junge, de nationalité allemande, était ingénieur en mécanique de profession et immigra en Bolivie en 1899. Jorge Wilstermann étudia à la Escuela de Mecánicos y Pilotos comerciales del Lloyd Aéreo Boliviano et obtint son diplôme de mécanicien en 1930. Puis, il se forma pour devenir le premier pilote civil de la Bolivie et en trois ans, il effectua 250 heures de vol. Durant la guerre du Chaco (1932–1935), il opéra dans les forces aériennes boliviennes. En 1936, il mourut dans un accident avion.

Après le club, Walter Lehm fit la même demande à l’aéroport de la ville de Cochabamba qui fut ainsi renommé « Aeropuerto Internacional Jorge Wilstermann ».