#220 – SC Internacional : Colorados

Les rouges. Depuis la fondation, le club évolue en rouge et blanc. Le journaliste brésilien Henrique Poppe Leão, avec ses frères Luiz Madeira Poppe et José Eduardo Poppe, avaient déménagé de São Paulo à Porto Alegre en 1901 mais rencontraient depuis des années des difficultés dans la pratique du football. En effet, les principaux clubs de la ville, à l’époque, étaient réservés aux personnes d’origine allemande, ce qui n’était pas le cas des frères Poppe. Le 4 avril 1909, ils décidèrent donc de fonder leur propre club de football. Ils optèrent pour le nom « International » afin de montrer, contrairement aux autres clubs de la ville, leur ouverture à toutes les nationalités. Il s’agissait également d’un hommage à l’Internacional São Paulo, club de football dont avaient fait partie les frères Poppe.

A la 3ème réunion des membres fondateurs, au mois d’Avril 1909, le choix des couleurs fut aussi discuté. Tous les membres étaient naturellement des adeptes du carnaval de Porto Alegre et soutenaient un des deux groupes principaux qui animaient le défilé : Venezianos (les vénitiens) aux couleurs rouges et blanches et Sociedad Esmeralda (la société émeraude) aux couleurs vertes et blanches. Les Venezianos étant majoritaires lors de cette réunion, le rouge et le blanc furent donc adoptées comme couleurs du nouveau club. Comme pour le nom, les 3 frères Poppe essayèrent également de faire référence à leur club d’origine, Internacional São Paulo qui évoluait en noir et rouge, mais leur proposition d’intégrer la couleur noire fut refusée par les autres membres.

Le premier fut donc rayé verticalement en rouge et blanc. En 1912, pendant quelques mois, une tenue intégralement blanche fut adoptée. Mais, finalement, en 1913, un maillot rouge accompagné d’un short blanc fit son apparition et à l’exception de la saison 1915 (où les joueurs portèrent de nouveau un maillot rayé), le club évolue dans ce kit.

#219 – Boca Juniors : la Azul y Oro

La bleu et or, les couleurs du club de Boca. En réalité, le club chercha ses couleurs durant ses premières années d’existence, comme beaucoup d’autres clubs. Créé en 1905, Boca arbora d’abord un maillot rose, seulement pour ses deux premiers matchs. Il faut dire que si aujourd’hui porter un maillot rose présente un certain style, à l’époque, il fut difficile à assumer par les joueurs de Boca, la couleur étant objet de raillerie. Mais, l’existence de ce premier maillot rose est contesté.

L’histoire officielle affirme que le premier maillot de Boca Juniors était blanc avec de fines rayures noires. Ce modèle avait été réalisé par la sœur de Juan Farenga, l’un des fondateurs. Puis, le club opta pour un maillot azur mais un autre club argentin, Nottingham d’Almagro, portait le même maillot. Les deux équipes jouèrent alors un match afin de définir qui porterait ce maillot. Comme Boca Juniors perdit le match, le club choisit de nouvelles couleurs : un maillot blanc à fines rayures bleues (1906).

En 1907, Boca porta enfin le maillot bleu et or. En tant que travailleur portuaire lui-même, l’ancien président du club, Juan Brichetto, suggéra d’adopter les couleurs du pavillon du premier navire qui arriverait à Buenos Aires le lendemain. Le premier bateau aperçu battant pavillon suédois, le maillot Boca Juniors devint bleu et or. On pense qu’il s’agissait du cargo dénommé « Drottning Sophia », un navire en provenance de Copenhague. D’autres historiens estiment que le Drottning Sophia n’était pas arrivé à Buenos Aires en 1907 mais en 1905. D’où, le navire serait l’Oskar II de Nordstjernan / Johnson Line, arrivé au port le 5 février 1907.

Si la bande jaune fut au départ en diagonale, elle s’amarra rapidement horizontalement (1913). La maillot du club avec ces couleurs est intouchable. En 1996, lors de l’accession de Mauricio Macri à la présidence du club, deux bandes blanches furent ajoutées autour de la ligne jaune. Inadmissible pour le dieu vivant Diego Maradonna qui menaça de ne plus jouer mais il finit par céder. En revanche, en 2004, Coca-Cola abdiqua face à la direction et son logo dut passer au bleu et jaune sur la tunique du club (il est vrai que le rouge et blanc du célèbre soda américain est similaire aux couleurs du rival de River Plate).

#218 – Aston Villa : the Villans

Parfois orthographié ou énoncé de manière erroné en Villains, le surnom Villans est dérivé du nom du club. Le club est parfois aussi plus simplement surnommé Villa. Pour un club situé à Birmingham, pourquoi les fondateurs ont-ils choisi ce nom ? La légende veut que le club fut fondé en 1874 à la lumière d’un réverbère par 4 joueurs du club de cricket de la chapelle méthodiste Villa Cross Wesleyan Chapel afin de s’occuper pendant l’hiver. Cette chapelle était alors située dans la localité d’Aston, qui à l’époque n’était pas encore absorbée par Birmingham. Dès le XVIIIème, était mentionné un bâtiment du nom d’Aston Villa. Aston a été mentionné pour la première fois dans le Domesday Book en 1086 comme « Estone » (qui signifie la colline de l’Est), où se trouvait un moulin, un prêtre et donc probablement une église, un bois et des terrains agricoles. Il fut un fief de certaines familles nobles, dont les Holtes qui l’ont possédée pendant 400 ans. Villa Cross était à la jonction de 3 routes importantes où aurait été construit un bâtiment, une villa, suffisamment importante pour léguer son nom à ce quartier. L’église méthodiste fut construite en 1865 et 9 ans plus tard donna son nom à un club de football.

Le terme villans apparût au début du XXème siècle et fit, au fil du temps, les belles heures du merchandising du club de Birmingham. En effet, autour de Villa Park ou dans ses travées, vous pouvez quelques fois apercevoir la mascotte Villa Villan (ou Villa Villain), un personnage plutôt espiègle portant une longue cape, un chapeau pointu, un masque (parfois) et une longue moustache. Le rédacteur en chef de l’hebdomadaire sportif de Birmingham « Sports Argus » (publié entre 1897 et 2006), Jack Urry, serait l’inventeur du terme qui s’anima sous le crayon du dessinateur Tom Webster vers 1905. Dans les années 1930, le personnage réapparut dans les cartes produites par Ogdens. La marque de cigarette avait sorti une série de 50 cartes nommée « AFC Nickname » où était présenté un surnom des équipes de l’élite anglaise accompagné d’une illustration. Cette carte précisait que le villain est « an appropriate representation of one of the most formidable teams [with] classical style which is the envy of their rivals » (une représentation appropriée de l’une des plus formidables équipes [avec] un style classique que ses rivaux envient).