#313 – West Ham United : the Hammers

Les marteaux. Les joueurs de West Ham ne sont pas plus fous que les autres et les plus marteaux étaient le crazy gang de Vinnie Jones, Dennis Wise et consorts (mais qui évoluaient au milieu des années 80 à Wimbledon). Ici, il est fait plutôt référence aux origines du club. Au XIXème siècle, au bord de la Tamise, au niveau des quartiers de Blackhall et Bow Creek, au sud de West Ham, était érigé l’usine de la Thames Ironworks and Shipbuilding Company, à la fois un chantier naval, spécialisé dans les bateaux construits en fer, et une aciérie. Elle se diversifia également dans tous les ouvrages en fer, tels que dans le génie civil, les moteurs marins, les grues, l’électrotechnique et les automobiles.

En 1895, son directeur général, Arnold Hills, se laissa convaincre par l’un de ses contremaîtres, l’arbitre de football local Dave Taylor, de créer un club de football pour les ouvriers de l’usine. Syd King, ancien joueur et président du club, résuma ainsi la création du club : « In the summer of 1895, when the clanging of « hammers » was heard on the banks of Father Thames and the great warships were rearing their heads above the Victoria Dock Road, a few enthusiasts, with the love of football within them, were talking about the grand old game and the formation of a club for the workers of the Thames Iron Works Limited. There were platers and riveters in the Limited who had chased the big ball in the north country. There were men among them who had learned to give the subtle pass and to urge the leather goalwards » (À l’été 1895, lorsque le bruit des « marteaux » se fit entendre sur les rives de Father Thames et que les grands navires de guerre élevaient leurs têtes au-dessus de Victoria Dock Road, quelques passionnés, avec l’amour du football en eux, parlaient sur le vieux grand jeu et la formation d’un club pour les travailleurs de la Thames Iron Works Limited. Il y avait des plaqueurs et des riveteurs dans la Limited qui avaient chassé la grosse balle dans le nord du pays. Il y avait parmi eux des hommes qui avaient appris à donner la passe subtilement et pousser les cuirs vers le but). Les marteaux étaient un des outils principaux de ces ouvriers qui fondèrent West Ham et on retrouve aujourd’hui cet instrument sur l’emblème du club.

Par ailleurs, outre la référence à l’activité de l’enterprise dont est originaire le club, le mot hammers présente aussi l’avantage d’apparaître comme une extension du nom du quartier de West Ham.

#312 – Gimnasia y Esgrima La Plata : el Lobo

Le loup. Jusqu’en 1953, le club était caricaturé sous les traits d’un boucher, en raison d’un autre surnom du club : lors triperos (les tripiers, cf. #621). Mais, selon le site du club, Gimnasia était déjà représenté parfois sous la forme d’un loup. Ce dernier surnom gagna en popularité au début des années 1950. En 1953, un dessinateur dénommé Julio Cesar « Pilo » Trouet aimait croquer les clubs de football en les associant à des personnages et ses caricatures accompagnaient les articles du journal « La Plata » sur les rencontres dominicales.

Toutefois, il n’était pas satisfait de l’image du boucher pour le club de Gimnasia y Esgrima. Après en avoir discuté avec des amis, il publia une caricature dans la journal régional « El Día » où le club était représenté sous la forme d’un loup. Pourquoi un loup ? Deux raisons inspirèrent le dessinateur. Tout d’abord, le stade du club, depuis 1929, se situe dans le seul parc de la ville, dénommé Paseo del Bosque. Le stade dont le vrai nom est Estadio Juan Carmelo Zerillo hérita du surnom, el Bosque (la forêt). Or, que trouve-t-on dans une forêt ? Des loups. Ensuite, l’équipe jouait un football rapide, rusé et audacieux, caractéristiques que le loup symbolisait.

Les fans adoptèrent ce symbole lors de la grande campagne de la saison de 1962. Après un début de saison moyen, où le club perdit à domicile 1 à 0 face à son rival d’Estudiantes, Gimnasia y Esgrima demeura invaincu pendant 15 matchs de suite. Ce parcours hissa le club à la première place du classement à quelques matchs de la fin du championnat. Au final, il termina à la 3ème place avec 16 victoires, 6 nuls et 6 défaites. Emmené par les buteurs Alfredo « Tanque » Rojas avec 17 buts et Diego Bayo avec 10 buts, l’équipe marqua 47 buts pour 28 buts encaissés. Comme de nombreuses équipes perdirent dans l’enceinte de Gimnasia y Esgrima, les supporteurs estimèrent que le loup était alors le symbole du club. Aujourd’hui, le loup est la mascotte du club.

#311 – FC Schalke 04 : Schalker Kreisel

La toupie de Schalke. En 1920, deux frères allemands Fred et Hans Ballmann furent expulsés d’Angleterre vers l’Allemagne et atterrirent à Schalke, après avoir rencontré un des membres du club lors de leur internement pendant la Première Guerre Mondiale. N’ayant quasiment vécu qu’en Angleterre (même si la famille était originaire de Dortmund, la ville rivale), tous deux ne parlaient pratiquement pas l’allemand. En revanche, ils apprirent à jouer au football dans la patrie de ce sport. Ils importèrent ainsi dans l’équipe de Schalke le style de jeu inventé par les écossais, fait de passes courtes et de mouvements des joueurs, inconnu alors en Allemagne. Les joueurs couraient ainsi librement créant des espaces et des opportunités, et se passaient rapidement la balle de manière transversale ou latérale. Les mouvements des joueurs et de la balle qui tournaient donnait l’impression d’une toupie. Le maître à jouer de Schalke, Hans Bornemann, résuma plus tard le principe du jeu: « Nicht der, der im Ballbesitz ist, bestimmt das Spiel, sondern die, die sich freilaufen, zwingen zum Abspiel » (Ce n’est pas celui qui a le ballon qui détermine le jeu, mais ceux qui courent librement qui font le jeu). Le Schalker Kreisel était né. Encore fallait-il des joueurs capables de le développer. Ce fut le cas avec Fritz Szepan et Ernst Kuzorra. Nés tous les deux à Schalke et plus tard beaux-frères, ils sublimèrent le Schalker Kreisel. Face à ce style de jeu, les équipes allemandes utilisaient la tactique du Scottish Furche (le sillon écossais) qui consistaient en une organisation pyramidale : 2 défenseurs, 3 milieux amenant la balle de l’arrière vers l’avant et une attaque de 5 joueurs à plat. Ces deux styles s’opposèrent mais le Schalker Kreisel donna le tournis aux équipes adverses, transformant Schalke d’une association locale en une machine de guerre. A partir de 1926, Schalke se qualifia constamment au championnat ouest-allemand et conquit ses premiers titres nationaux, champion ouest-allemand en 1929, 1930, 1932 et 1933.