#320 – Vitória Guimarães : os Conquistadores

Les conquérants. Avec seulement une Coupe et une Supercoupe du Portugal à son actif, le club a peu été conquérant en son pays. La ville de Guimarães n’a pas été non plus le point de départ ou de ralliement des conquérants portugais partis à la découvertes des Amériques ou du Monde. En réalité, il faut remonter un peu plus loin dans l’histoire et évoquer une conquête qui fut moins gourmande en terrain conquis mais ô combien importante pour le Portugal.

Tout d’abord, fondé en 1922, le club opta pour son blason actuel au début des années 1930. Le capitaine Mario Cardoso, concepteur de l’écusson, s’inspira de la statue de Dom Afonso Henriques, situé au Paço dos Duques de Bragança (Palais des Ducs de Bragance) à Guimarães. Dom Afonso Henriques, aussi appelé Alfonso I, et surnommé le « Conquérant », fut le premier Roi du Portugal, à partir de 1140. Elevé à Guimarães, il conquit définitivement le Comté du Portugal, alors sous domination des nobles galiciens et du Royaume de Castille, après avoir battu sa mère lors de la bataille de São Mamede en 1128. A partir de cette date, Dom Afonso Henriques rechercha à obtenir l’indépendance de son Comté envers le Roi de Castille. Il y parvint en 1143 par le traité de Zamora. Puis, le Portugal fut reconnu en 1179 par le pape Alexandre III.

En même temps que sa conquête de l’indépendance, ce fut également à partir de Guimarães que Dom Afonso Henriques partit à la reconquista du sud du Pays. En 1147, il reprit ainsi Santarém et Lisbonne aux Maures. Guimarães est donc historiquement associée au premier Roi du Portugal et à sa conquête de l’indépendance et des terres du Portugal. La ville est le point de départ et le centre politique du pays durant son règne. Elle est ainsi connue comme le « berceau de la nation portugaise ». D’ailleurs, pour le rappeler aux habitants comme aux visiteurs, dans l’une des tours de l’ancienne muraille de la ville, il est inscrit « Aqui nasceu Portugal » (Ici est né le Portugal).

#319 – MVV Maastricht : de Sterrendragers

Les porteurs de l’étoile. Bien qu’un célèbre traité européen porte son nom et que le drapeau de l’Europe se caractérise par 12 étoiles en cercle, le surnom de l’équipe de football de la ville n’y puise pas son explication. En fait, ce surnom provient de l’écusson du club qui reprend celui de la ville : une étoile à 5 branches blanche sur fond rouge. L’origine de cette étoile à cinq branches comme armoiries de Maastricht est inconnue même si le fort culte à l’Etoile de Mer (Sterre der Zee) pourrait en être la raison. L’Etoile de la Mer est un ancien titre donné à Marie, allégorie de la Vierge comme étoile, guide des hommes vers Dieu. Sterre der Zee est le nom populaire d’une statue de la Vierge Marie du XVème siècle exposée dans la Basilique Notre-Dame de Maastricht. La dévotion à Marie, Etoile de la mer est particulièrement populaire dans le sud des Pays-Bas (Marie, Etoile de la Mer est même la sainte patronne des Pays-Bas.) et la statue de la basilique Notre-Dame constitue le plus important sanctuaire marial des Pays-Bas. L’étoile à 5 branches est mentionné pour la première fois en 1253 comme sceau de la ville. Une oeuvre confirme ces armes. Ainsi, le tableau Gerechtigheidstafereel (Scène de Justice), attribué à Jan Van Brussel et daté de 1475, représente une riche source d’information pour la ville de Maastricht puisqu’il décrit notamment le premier paysage urbain de Maastricht. Surtout, le tableau contient trois images des armoiries. Le premier apparait sur les vêtements d’une personne. Le deuxième blason de la ville est représenté sur un vitrail dans la salle d’audience. Le troisième est tenu par une figure féminine, placée comme une statue au sommet d’une colonne. Le tableau fut suspendu pendant plus de 350 ans à la mairie de Maastricht. A compter du 16ème siècle, un ange, porteur du blason, fut ajouté. Si l’écusson du club de football reprend à l’identique les armoiries de la ville, l’ange n’y apparaît pas mais cet ange porteur fait partie du folklore de la ville. Et les joueurs du club sont donc les porteurs de l’étoile.