Les canaris. Pour une équipe portant des maillots jaune et vert, il s’agit du surnom classique. Pourtant, de 1946 à 1981, le club évolua en rouge et vert. Le choix de ces couleurs fut faîte par défaut car, manquant de moyen, la JS Kabylie fonctionna sur la base de don pour s’équiper. Ainsi, Mansour Abtouche, kabyle et gardien de but du MC Alger, sollicita son club qui accepta de donner de ses équipements pour aider une nouvelle équipes d’indigènes. Ainsi, le club kabyle porta pendant de nombreuses années les mêmes couleurs que son futur rival (les deux clubs étant aujourd’hui des frères enemies du Championnat algérien). Puis, pour sa première finale continentale (la Coupe d’Afrique des Clubs Champions), l’équipe changea de maillots pour passer au jaune et vert. C’était également les couleurs traditionnelles de l’équipe congolaise adverse, AS Vita Club, mais qui arborait alors des maillots vert et blanc. Le choix du jaune et vert avait l’objectif de créer un lien avec la ville de Tizi-Ouzou, où résidait le club. Tizi-Ouzou signifie en berbère « col des genêts », les genêts épineux étant assez nombreux dans les cols qui entourent la ville. Or, cette arbuste se compose d’une tige verte et d’une fleur jaune. Avec la victoire (5-0 au total) et ce premier sacre continental, ces couleurs étaient définitivement adoptées.
Jour : 14 novembre 2020
#322 – CDP Junior de Barranquilla : el Tiburón
Le requin. L’équipe colombienne de Junior Barranquilla était connu depuis les années 40/50 comme « los miuras » , un race de taureau apprécié pour participer au corralejas (spectacle de tauromachie des régions caribéennes de Colombie où le taureau n’est pas tué à la fin du combat, cf article #652). Mais, en 1978, un fan du nom de Oscar Borrás décida de se rendre au stade avec un costume de requin en papier mâché, fil de fer et carton. L’inspiration fut simple pour ce supporteur puisqu’il était membre d’un club de natation de la ville qui s’appelait « los Tiburones » . Ce costume fut bien accueillit par les autres supporteurs car le requin n’était pas étranger à la ville de Barranquilla. Cette dernière est située sur la côte de la Mer des Caraïbes et est traversée par le Río Magdalena. Justement, l’embouchure de la rivière Magdalena dans la mer des Caraïbes, appelée « Bocas de Ceniza« , abrite des requins. Par ailleurs, ce nouveau surnom correspondait aussi bien avec la nouvelle période qui s’ouvrit pour le club. Si le surnom de los miuras restait attaché à l’équipe courageuse, forte et multiculturelle des années 50, le requin était plus à l’image de la nouvelle équipe de la fin des années 70, emmenée par des argentins (l’entraineur José Varacka, les joueurs Eduardo Solari, Juan Ramón Verón, Juan Carlos Delmenico et Alfredo Arango) qui prônaient la victoire avant tout. Les résultats suivirent puisque le club décrocha en 77 son premier championnat colombien. Et un autre en 1980.
Avec ce déguisement, Oscar Borrás fut la mascotte non-officielle du club pendant près de 30 ans. Mais, dans les années 2000, la direction prit la décision d’officialiser cette mascotte. Ainsi, un costume gonflable fut fabriqué et un autre supporteur du nom de Willy Evaristo de la Hoz Martínez prit la relève. Cette mascotte fut donc nommée Willy. Ayant des traits plutôt sympas, certainement dans un soucis de marketing pour attirer, séduire les jeunes supporteurs, la mascotte Willy fut pourtant plusieurs fois suspendue en raison de comportements inappropriés (frottement contre la mascotte adverse ou les pom-pom girls, déchirage de maillot adverses …). Un requin reste un requin.
#321 – FC Viitorul Constanța : Puștii lui Hagi
Les enfants d’Hagi. Hagi et le football roumain. Hagi est le football roumain. Né en 1965, Gheorghe Hagi est un ancien footballeur roumain, considéré comme le plus grand footballeur roumain de tous les temps. Formé au Farul Constanța, il passa bien entendu dans les rangs du Steaua (juste après sa victoire en Coupe des Clubs Champions), puis au Real Madrid, à Brescia, au FC Barcelone et enfin à Galatasaray. Sa carrière en Europe de l’Ouest au sein de clubs prestigieux ne fut pas à la hauteur de son talent mais, sous le maillot de l’équipe nationale, accompagné d’une belle génération dont Florin Rǎducioiu ou Dan Petrescu, Hagi fit des merveilles. Lors de la Coupe du Monde 1994, la Roumanie réussit sa meilleure performance, quart de finale après avoir terminé premier de son groupe. Surnommé le « Maradona des Carpates » ou le « Roi », Hagi est considéré comme un héros par les roumains. 7 fois nommés footballeur roumain de l’année, il fut sélectionné en 2003 par la fédération roumaine de football comme meilleur joueur de Roumanie au cours des 50 dernières années.
Cette reconnaissance d’un pays pour l’un de ses plus grands sportifs lui est bien rendu par Hagi. Attaché à son pays et à son football, Hagi prit la décision en 2009 de fonder une académie de football visant à former de jeunes joueurs et leur fournir une plate-forme pour leur progression vers le football professionnel et, finalement, l’équipe nationale. 250 jeunes joueurs y sont aujourd’hui présents, répartis en 13 catégories d’âge, de 6 à 19 ans. Outre cette académie, Hagi poursuivit ce projet en créant la même année une nouvelle équipe professionnelle qui offrait un débouché naturel pour les meilleurs éléments de l’académie. Cette équipe est le FC Viitorul Constanța, Viitorul signifiant en roumain, l’avenir. L’aventure démarra en 2009 en 3ème division et l’équipe atteignit l’élite du football roumain 2 ans après. En 2015, soit 6 ans après la création, l’académie avait déjà fourni près de cinquante joueurs à l’équipe nationale roumaine (des équipes de jeunes aux seniors). Tous ces jeunes talentueux ne sont pas encore les héritiers de Hagi, aucun n’ayant encore sa magie et son palmarès, mais ils sont bien ses enfants, Hagi ayant couvé leur éclosion.
