Les noir et bleu. Il s’agit bien évidemment d’une référence aux couleurs du club, qui a toujours évolué avec ces deux couleurs. Né en 1915, les fondateurs optèrent pour le nom de Liverpool pour rendre hommage à l’équipe anglaise des Reds, déjà deux fois championne d’Angleterre à cette époque. Non seulement les anglais inventèrent le football mais surtout au début du XXème siècle, ils l’exportèrent un peu partout dans le monde. Sous influence et dans l’admiration, les jeunes qui créaient des clubs souhaitaient les angliciser, soit dans le choix du nom, soit dans celui des couleurs ou du style de maillot. L’Uruguay n’échappa pas à cette mode et ainsi naquit le Montevideo Wanderers (cf article #150), Dublin FC ou encore le Bristol FC. Les membres fondateurs du Liverpool FC, étudiants du Colegio de los Padres Capuchinos, cherchèrent également un nom anglais et se penchèrent donc sur une carte du pays. L’un d’eux, José Freire, arrêta ses yeux sur la ville de Liverpool et se souvint de l’insistance de son professeur de géographie à mentionner cette ville comme le principal port exportateur de charbon d’Angleterre. Ainsi, presque tous les navires anglais qui opéraient à Montevideo provenaient de Liverpool. Un lien existait donc entre les deux villes et son équipe de football était forte. Ceci justifia de retenir Liverpool comme nom. Toutefois, l’hommage rendu au club anglais se limita au nom car les fondateurs retinrent les couleurs noir et bleu (et non le rouge). En fait, ils souhaitèrent cette fois rendre hommage à deux autres clubs de football mais uruguayens. Le bleu était associé au club dénommé Titán, champion d’une ligue régionale. Le noir était la couleur du club de Defensa, une autre équipe renommée de l’époque.
Jour : 19 novembre 2020
#330 – SK Sigma Olomouc : Modrá Lavina
L’avalanche bleue. Fondé en 1919, le club opta pour la couleur bleue seulement à la fin des années 60. A sa fondation, par manque de moyen, les joueurs apportèrent leurs propres équipements et épinglaient simplement un écusson siglé FHK (FK Hejčín était l’ancien nom) sur leur vêtement. Quelques années après, le club s’équipa grace au soutien d’un ancien légionnaire tchèque, Alois Trefil. Les maillots étaient alors noirs, avec des cols et des poignets blancs.
Dans l’Union soviétique communiste et dans ses satellites d’Europe de l’Est comme la Tchécoslovaquie, tous les aspects de la vie sociale étaient politisés, y compris le passe-temps le plus populaire sur le continent à l’époque : le football. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, où les organisations civiles furent appauvris, les clubs tchèques soutenus avant guerre par de riches mécènes recherchaient dans cette nouvelle organisation des nouveaux sponsors. Ainsi, en 1947, le club s’associa une première fois à un sponsor, l’usine sidérurgique, Moravské Železárny (MŽ), en changeant de nom, TJ MŽ Olomouc. Puis, en 1966, si le club voulait franchir un cap et rejoindre l’élite footballistique tchécoslovaque, il fallait se lier à une entreprise économiquement forte. Sigma, une société spécialisée dans les pompes industrielles, dont le siège se situait à Lutín, dans le district d’Olomouc, apporta son soutien financier au club. L’entreprise avait le vent en poupe à cette époque. En 1965, le groupe Sigma, qui regroupait tous les fabricants de pompes et de vannes de l’ancienne Tchécoslovaquie, fut créé. Et 3 ans plus tard, la société allait fêter son centenaire.
Ce soutien financier modifia la symbolique du club de football. D’une part, le nom du club intégra celui de l’entreprise. D’autre part, le club adopta les couleurs de l’entreprise, bleue et blanche. Pourtant, dans les 40 qui suivirent, le club osa quelques nouveautés vestimentaires, rouge, orange voire même des maillots verts et noirs à rayures horizontales. Mais, ces excentricités ne durent jamais très longtemps car ces couleurs n’avaient aucun lien avec l’histoire du club.
