Le doyen (parfois résumé en Deca). A 1 200 km au Nord-Ouest de Buenos Aires se dresse la ville de San Miguel de Tucumán, principale cité du Nord de l’Argentine, avec plus de 500 000 habitants. Deux clubs rivaux se disputent la suprématie de la ville, voire la tête du Nord du pays : CA Tucumán et CA San Martin. Les deux clubs virent le jour au début du XXème siècle. Mais, entre les deux, le CA Tucumán demeure l’ainé, fondé le 27 septembre 1902, tandis que le CA San Martin naissait 7 ans plus tard, le 2 novembre 1909. Le CA Tucumán est donc le doyen de la ville de San Miguel de Tucumán mais également de la région et du Nord du pays. Le football apparût en Argentine au milieu du XIXème siècle avec l’immigration britannique. Le premier match fut organisé par les frères Thomas et James Hogg en mai 1867, ce qui permit l’éclosion du premier club argentin, le Buenos Aires Football Club. Mais, la popularité du football se limita à la communauté britannique qui n’appréciait pas non plus de partager sa passion sportive avec le bas peuple argentin. En 1869, l’Anglais Isaac Newell débarqua dans la ville de Rosario, apportant dans ses affaires un ballon de football et les règles du jeu. En 1884, il fonda un collège où ses étudiants commencèrent à pratiquer le football. Dans les mêmes années, l’écossais, Alejandro Watson Hutton, considéré comme le père du football argentin, initia ses élèves de collèges privés britanniques en Argentine à la pratique du football. Mais, ce fut l’expansion du chemin de fer, porté par des compagnies britanniques avec des ouvriers et ingénieurs du Royaume-Uni, qui soutint le développement dans tout le pays. En 1891, la première fédération argentin, sous le nom de The Argentine Association Football League, vit le jour. Malgré une existence éphémère, elle organisa le premier championnat officiel. Deux ans plus tard, le 21 février 1893, Hutton fonda la ligue définitive, la Asociación del Fútbol Argentino. Avec cette organisation, les premières années du XXème siècle virent une énorme augmentation du nombre de clubs en Argentine. En 1907, on dénombrait déjà 300 clubs. Donc, en 1885, Samuel Kelton obtint du gouvernement provincial de Tucumán la construction d’une ligne ferroviaire de 142 kilomètres de San Miguel de Tucumán à La Madrid. En 1886, la compagnie ferroviaire Ferrocarril Noroeste Argentino fut fondée pour mener à bien cette concession dont les travaux s’achevèrent en 1889. Les britanniques de la compagnie pratiquèrent le football sur un terrain situé derrière la gare, encourageant alors les étudiants des différents collèges à faire de même (sous la houlette du professeur José Fierro). Une première ligue, sous le nom de l’Unión, organisa les matchs entre les étudiants de la ville de 1901 et 1905. Le premier club de la ville fut le CA Normal, fondé par des étudiants de l’Ecole Normal en 1893. Il fut rapidement dissout. Mais, le corpus de ce club se retrouva quelques années plus tard dans un manoir situé au 139 rue Virgen de la Merced. Agenor Albornoz (qui fut nommé premier président), José Fierro, Tomás Barber, Manuel Pérez et Federico Rossi signèrent l’acte de fondation du CA Tucumán le 27 Septembre 1902.
Jour : 20 janvier 2021
#392 – LD Alajuelense : los Manudos
Les voleurs, dans l’argot costa-ricain au XIXème siècle. Au début des années 1800, le Costa-Rica, comme les futurs états du Guatemala, Belize, El Salvador, Honduras, Nicaragua, et le Chiapas mexicain, était gouverné par la Capitainerie générale du Guatemala, territoire appartenant à l’Empire Espagnol. En 1821, les différentes province de la Capitainerie déclarèrent leurs indépendances. Les nouveaux états indépendants avaient le choix de rejoindre l’Empire Iturbide du Mexique, demeurer totalement indépendant ou intégrer une future république fédérale d’Amérique centrale qui commençait à émerger. La ville de Cartago prit alors la décision pour le Costa-Rica de joindre l’Empire d’Iturbide. Cette décision ne fut pas bien accueillie et, au fur et à mesure, dans les mois suivants, des voix dissidentes émergèrent, notamment dans la Province d’Alajuela. Une armée fut alors levée à Alajuela et d’autres province et marcha vers les villes d’Heredia et de Cartago, acquises à la cause impérialiste. Ces deux dernières villes organisèrent également une armée et les belligerents s’affrontèrent le 5 avril 1823, lors de la bataille d’Ochomogo. Selon la légende, les soldats d’Heredia fuirent la bataille et se réfugièrent dans les collines voisines. L’histoire retint que la bataille fut tout de même longue et les forces républicaines bataillèrent jusqu’à ce que les impérialistes furent complètement vaincus. À la suite de cette guerre civile, la capitale déménagea à San José, après 260 ans à Cartago.
Cette bataille exacerba la rivalité régionale entre les villes d’Heredia et d’Alajuela. Pour les habitants d’Alajuela, les hérédiens se comportèrent comme des lâches durant cette bataille et les surnommèrent alors taltuzos, qui se réfèrent à une sorte de taupe qui détruit les cultures et se cache sous terre. En représailles, les habitants d’Heredia appelèrent les alajuelenses, manudos, car ils considérèrent le déménagement de la capitale, auquel les alajuelenses participèrent, comme un vol.
