#399 – Getafe CF : los Azulones

Les bleus azur ou bleus rois. Comme beaucoup d’équipes, le surnom de Getafe est liée à la couleur de leur maillot bleu. Toutefois, comme souvent, il y a une histoire derrière ce choix de couleur. En 1923, le dessinateur et sculpteur Filiberto Montagud impulsa la fondation d’un premier club de football du nom de Sociedad Getafe Deportivo. Le bleu aurait été retenu comme couleur des maillots pour rappeler les bleus de travail des ouvrier de la ville. En effet, Getafe, ville située en banlieue sud de Madrid, était jusqu’au XIXème siècle un village agricole et rural. Puis, le développement de la capital espagnole entraina dans son sillon Getafe qui devint une grande cité industrielle, engendrant une croissance démographique forte ainsi que des activités commerciales et industrielles.

Une autre version préfère se référer à la Vierge des Anges (Virgen de los Ángeles), Saint Patronne de la ville de Getafe et apparaissant sous les traits d’une statue conservée non loin de Getafe. La ville et ses habitants catholiques ont une véritable dévotion pour cette statue de la Vierge Marie, chaque année, une procession étant menée lors des fêtes patronales qui démarre le Jeudi de l’Ascension. La statue porte un manteau bleu carmel qui serait donc à l’origine de la couleur du club. Le bleu est généralement la couleur avec laquelle la Vierge Marie est représentée. Cette teinte est porteuse de nombreuse signification telle que la fidélité, la justice et la spiritualité. Dans l’ancien testament, le bleu représente la fidélité du peuple d’Israël à Dieu tout comme la Vierge Marie. L’étoffe qui recouvre l’Arche d’Alliance est bleue et pour rappeler que la Vierge Marie, en ayant porté Jésus Christ, est comme l’Arche, elle serait représentée avec des vêtements bleus. Plus prosaïquement, à compter du XIIIème siècle, le bleu est la couleur des princes et nobles car le pigment bleu (dit de lapis-lazuli) était l’un des plus chers. Les tissus bleus démontraient donc la richesse et la noblesse de son porteur. L’Eglise se serait servie de cette riche symbolique pour désigner le caractère sacré de la Sainte Vierge.

Le club, Sociedad Getafe Deportivo, disparut en 1933. Mais, ces successeurs, aussi bien le Club Getafe Deportivo en 1946 que le Getafe Club de Fútbol en 1983, reprirent les couleurs du club originel.

#398 – Debrecen VSC : Loki

Debrecen, deuxième ville de Hongrie, est bien trop au sud pour vénérer les dieux de la mythologie nordique. Il ne s’agit donc pas du frère de Thor mais simplement du diminutif de Lokomotiv. Si vous suivez nos différentes chroniques, vous savez que les clubs du bloc soviétique attachés au Ministère des Transports et en particulier à l’entreprise nationale ferroviaire, étaient rassemblés au sein d’une « fédération » dénommé Lokomotiv. Si l’équipe de Debrecen ne s’appelle Lokomotiv, il faut tout d’abord noter que VSC sont les initiales de Vasutas Sports Club, qui signifie Club des Sports des Chemins de Fer. Ensuite, de 1949 à 1955, le club prit le nom de Debrecen Lokomotiv. Sachant cela, le diminutif de Loki apparait logique. L’histoire du club démarra en 1902 au sein des ateliers ferroviaires de Debrecen. Suite à la création du chemin de fer en Hongrie, Debrecen devint un important nœud ferroviaire à la fin du XIXème siècle et la décision fut prise par les chemins de fer hongrois MÁV de créer à Debrecen un atelier de réparation. L’activité débuta le 20 septembre 1898 avec 264 ouvriers, ce qui eut un impact extrêmement significatif sur la vie économique de la ville. Dès 1900, cette usine était devenue une référence dans le pays et employait près de 1.000 personnes avant la Première Guerre Mondiale. Naturellement, une association culturelle et sportive fut fondé au sein des ateliers pour offrir des distractions aux ouvriers. En 1902, deux ingénieurs, György Kabay et Vilmos Nánási, avec la participation de neuf ouvriers de l’atelier prirent l’initiative de créer la section football de l’association corporatiste. C’était la première association sportive ferroviaire rurale. En 1912, le département des sports se sépara de l’usine et créa un nouveau club dénommé Debreceni VSC, ouvert cette fois à tous les cheminots de Debrecen (et non plus seulement ceux de l’atelier). Avec l’arrivée du pouvoir communiste à la sortie de la Seconde Guerre Mondiale, MÁV fut incorporé au sein du Ministère des Transports et l’association sportive des cheminots était plutôt vu d’un bon œil. Mais le nom ne plaisait pas (notamment l’utilisation du mot club) et le club se dénomma alors Debrecen Lokomotiv.

#397 – Hapoël Tel Aviv : הפועל

L’ouvrier. Le club de Tel Aviv appartient à un mouvement sportif nationale en Israël, dénommé הפועל (Hapoël) qui signifie l’ouvrier. Durant les années 1920, plusieurs mouvements politiques ou syndicalistes tels que le Maccabi ou le Beitar naquirent. Ce fut le cas du syndicat הסתדרות (Histadrout – Fédération générale des travailleurs de la Terre d’Israël) fondé en 1920 par des partis socialistes pour unir les travailleurs juifs d’Israël. Les objectifs étaient de faciliter l’aliyah des immigrants et défendre les travailleurs juifs dans la Palestine sous mandat britannique, ceci dans un cadre socialiste. Son développement offrit des structures économiques et politiques au futur état (banque, indemnisation du chômage et bureau de placement, système éducatif, caisse d’assurance-maladie, coopératives agricoles, et une armée clandestine).

En 1924, son secrétaire général, Ben Gourion, convainquit le syndicat de proposer également des activités culturelles ou sportives à ses membres, afin de cimenter la nation juive. Ainsi, le mouvement sportif Hapoël apparut, comme émanation du syndicat de gauche. De nombreux clubs sportifs dénommés Hapoël se créèrent dans tout le pays, à Tel Aviv, Jérusalem, Beer-Sheva, Petah-Tikvah ou encore Ramat Gan. Toutefois, pourquoi celui de Tel Aviv s’appropria le nom du mouvement, Hapoël, comme surnom ? Pourquoi est-il LE représentant du mouvement ? Tout simplement car le premier club sportif de l’association Hapoël fut celui de Tel Aviv, créé à l’été 1923. Malheureusement, l’association se dissout un an et demi plus tard. Une nouvelle tentative de création de l’Hapoel Tel Aviv échoua en 1925. Puis, un an plus tard, le troisième essai fut le bon et le club réussit à s’établir. En outre, en 1934, l’Hapoël Tel-Aviv remporta le championnat de Palestine de football, premier titre majeur d’un club juif.