#512 – Hamilton Academical FC : the Accies

Même si cela n’apparaît pas à la première lecture, Accies est le diminutif de Academical. A la fin des années 1860, le football commença à s’installer dans la ville écossaise et plusieurs clubs s’établirent (Hamilton Thistle Cricket and Football Club, Hamilton Gymnasium, Hamilton FC). A la fin de l’année 1874, le recteur de l’école dénommée Hamilton Academy, James Blacklock, et certains des élèves créèrent un nouveau club de football et de cricket, Hamilton Academical Cricket and Football Club. La Hamilton Academy était un établissement privé, fondé en 1588 par le 1er marquis de Hamilton et décrite comme l’une des meilleures écoles en Ecosse. Même si le nouveau club n’était pas rattaché officiellement à l’école, sa filiation était naturelle par le statut de ses fondateurs. Par ce lien, on aurait pu s’attendre à ce que le club adopta le bleu et le vert, couleurs de l’école, mais le bleu était porté par l’autre club de Hamilton FC. Comme le premier match de l’équipe était justement contre Hamilton FC, il semble que le nouveau club choisit le rouge et le blanc à la place. Ces couleurs ne les quittèrent jamais. Si les couleurs ne traduisaient pas les origines du club, en revanche, le nom original d’Academical établissait cet héritage. Mais pour une raison inconnue, la presse rajouta un « s » à la fin d’Academical. Le premier surnom fut alors Acas. Après la Seconde Guerre Mondiale, le surnom changea pour devenir Accies. En 1965, au moment de sa promotion en première division, le club supprima officiellement le « s » de son nom pour revenir à celui d’origine.

#511 – Charlton Athletic FC : the Addicks

Le mot n’a pas de signification et il y a un certain nombre de rumeurs et de suggestions sur la façon dont ce surnom est né. Il y a tout d’abord la version officielle qui est aussi la plus connue. Dans les premières années du club, au début du XXème siècle, Arthur Bryan tenait une poissonnerie dans la rue East Street où le club avait été fondé. Il devint un des premiers sponsors de la jeune association en fournissant des repas aux joueurs de Charlton et à ceux de l’équipe adverse. Ces collations étaient composées de haddock et de chips (le fameux fish and chips). Avec la prononciation du sud de Londres, le haddock était devenu addick. La légende rajoute que Arthur Bryan détenait une échoppe-restaurant dans le stade du club, The Valley, en 1919, et, entretenait sa réputation en se promenant dans les travées avec un bâton sur lequel était cloué un haddock. Ce lien avec l’aiglefin paraît probable car dans le journal « Kentish Independent » paraissait des dessins humoristique sur l’équipe. Le tout premier dessin du 31 octobre 1908 dénomma l’équipe les haddocks. En 1910, le surnom changea pour les termes Addicks et Haddick.

Malgré tout, d’autres histoires sont parfois évoqués pour éclairer ce surnom. L’explication la plus simple est que « Addick » est juste dérivé du nom du club, « Athletic » , semblable aux surnoms des clubs de Oldham et Wigan appelés les « Latics » comme diminutif d’ « Athletic » .

Il a également été suggéré que « Addick » proviendrait de la devise de la famille Spencer Percival, Addique, qui signifie « Prêt » en vieux français normand. Cette famille, qui détenait le titre de Comte d’Egmont, possédait un manoir à Charlton, le Charlton House.

Enfin, dernière histoire mais qui semble relever certainement plus d’une image sublimée par les supporteurs. En effet, les fans du club seraient tellement passionnés qu’ils suivaient le club n’importe où et par n’importe quel temps. En anglais, ils aurait été qualifiés de addicts (addict, fanatique).

Quelque soit la version exacte, le terme fut beaucoup utilisé les premières années. Puis, d’autres surnoms prirent le dessus, rendant Addick désuet. Finalement, dans les années 1980, à la demande du public, ce surnom fut rétabli et les autres alternatifs ne furent plus utilisés.

#510 – Club Always Ready : CAR

Evidemment, il s’agit des initiales du club. Le dernier club champion de Bolivie ne possède pas un surnom très original. En revanche, son nom n’a pas d’équivalence dans le monde footballistique et se rapproche légèrement de la dénomination des franchises de sports américaines. D’où vient-il ? En 1933, un groupe d’adolescents, provenant du quartier de Miraflores ainsi que celui voisin du Prado, la plupart étudiant au Colegio La Salle, se décidèrent à créer un nouveau club de football dans la capitale bolivienne. Les garçons hésitèrent avec plusieurs noms : Los Locos del Parque, Petit Club, Los Demonios del Prado, L’Aiglon, White Star, Blue Star. Aucun des noms ne convint. Finalement, l’un des fondateurs proposa Always Ready (toujours prêt). La discussion était close et le 13 avril 1933, le Club Always Ready fut fondé. Ce nom pourrait s’inspirer du slogan des scouts. Pourtant, même si ce dernier inspire le mouvement scout depuis ses origines, la devise en anglais est « Be prepared » (BP comme les initiales du fondateur Baden Powell). Mais, en espagnol, elle se traduit souvent en Siempre Liste (plus proche de toujours prêt). Le motto des scouts signifie que le jeune est toujours en état d’agir, dans son corps et dans son esprit, pour faire son devoir. Il est donc possible que ceci est inspiré les fondateurs du club. Le nom fut par ailleurs choisi dans la langue de Shakespeare car, comme dans beaucoup d’autres pays, les jeunes footballeurs étaient influencés par la patrie où était né le football et qui l’exporta à travers le monde. D’ailleurs, un des autres grands clubs boliviens avaient également opté pour un nom anglais à sa fondation en 1908, the Strongest, et il dominait déjà le football bolivien dans les années 1930 (ayant remporté 8 titres de champion de La Paz, le plus important et réputé tournoi régional).

#509 – CD Tolima : los Pijaos

Les Pijaos sont un peuple amérindien, localisé principalement aujourd’hui dans le département colombien du Tolima. Selon le recensement de 2005, le peuple pijao se résume à 58 810 personnes. A l’époque précolombienne, les Pijaos étaient agriculteurs et également des experts en métallurgie, fabriquant des articles en or. Leurs oeuvres étaient reconnus par les autres peuples des régions andines. Les Pijoas n’avaient pas de hiérarchie stricte et ne créèrent pas d’empire. Pour autant, au XVIIème siècle, ils réussirent à s’opposer farouchement à la colonisation espagnole. Selon certaines chroniques, ils auraient cannibalisé jusqu’à 100 000 espagnols en 50 ans environ. Ils furent finalement anéantis sans se rendre. Un véritable génocide fut réalisé, avec conversion forcée au catholicisme et métissage des femmes asservies. Leurs réserves furent par la suite dissoutes au cours du XIXème siècle. Mais, emmené par Manuel Quintin Lame, le peuple Pijao commença la récupération de leur territoire dans les années 1910. D’abord réprimé, ce mouvement obtint gain de cause à la fin des années 1930. Malheureusement, la violence contre les peuples autochtones s’accentua à partir de 1945, aboutissant à la dépossession de la quasi-totalité de leurs terres, à la désintégration sociale et culturelle et à des migrations massives. Résultat, leur culture s’éteint petit à petit, leur langue ayant par exemple disparue dans les années 1950.

#508 – Club Nacional : la Academia

L’académie. Au début du XXème siècle, l’instabilité politique sévissait au Paraguay et les programmes scolaires commençaient à envisager le sport comme un des éléments du développement global des élèves. L’enseignant-athlète de nationalité hollandaise, William Paats, importa et chercha à éveiller l’intérêt de ses étudiants à de nouveaux sports venus d’Europe, dont le football. Plusieurs équipes de football se formèrent dans les lieux d’étude de la capital tels que le « Colegio de los Salésiens » , « l’Escuela de Derecho » et « l’Escuela Normal de Maestros » . Dans ce contexte, 17 jeunes collégiens, dont 15 étudiaient au Colegio Nacional de la capital, Asunción, décidèrent de fonder un association sportive le 5 juin 1904. Ainsi naquit le Club Nacional qui reprit plusieurs symboles du collège que ses fondateurs fréquentaient. Tout d’abord le nom. Puis l’uniforme qui devint l’équipement des sportifs.

Par la suite, le club devint un grand club formateur du Paraguay. La plupart des plus grands joueurs du pays y furent formés tels que Hector Chávez, Roberto Acuña, Manuel Fleitas Solich, Raúl Piris, Marcos Riveros, Marcos Melgarejo et Ignacio Don. mais, surtout, de ses rangs, sorti Arsenio Erico, considéré par la FIFA comme le meilleur joueur paraguayen de tous les temps. S’il obtint sa réputation en Argentine avec Independiente, où il est toujours le meilleur buteur de tous les temps du championnat d’Argentine, il fut formé, évolua plusieurs fois et termina sa carrière sous les couleurs du Nacional (1930-1933, 1942 et 1949). Ce lien avec le collège Nacional mais surtout cette tradition de formation (qui produisit le plus grand joueur) donna le surnom d’Academia.

#507 – CDU San Martín de Porres : los Santos

Les saints. Fondé récemment (en 2004), le club s’est installé dans l’élite péruvienne et compte déjà 3 titres de champion du Pérou. Il est affilié à l’Université de San Martín de Porres (d’où son nom et surnom), établissement d’enseignement privé à Lima, très lié à l’Eglise. L’institution romaine, Pro Deo, impulsa en 1952 la création d’un institut d’enseignement sous la houlette de l’Ordre Dominicain. Le but était certes d’éduquer les jeunes péruviens mais les objectifs politiques n’étaient pas nuls. En effet, les étudiants devaient être éveillés à la doctrine sociale chrétienne afin de réduire l’avancée du marxisme dans les universités péruviennes. Le 16 mai 1962, le Pape Jean XXIII canonisa un religieux dominicain péruvien du nom de Martín de Porres. La même année, l’institut obtint le statut d’Université et prit le nouveau saint comme patron et comme nom. Frère Martín naquit à Lima le 9 décembre 1579 et y mourut le 3 novembre 1639. A l’age de 16 ans, il entra dans les ordres et vécut une vie humble. D’une grande foi, il œuvra à la fondation d’un orphelinat, instruit les enfants et fut proche des pauvres de la ville. On lui prêta des dons de guérison et lui attribua des miracles (don de bilocation, contrôle de la nature, lévitation, voyance …).

#506 – AS Salé : قراصنة سلا

Les corsaires de Salé. L’équipe de la ville de Salé n’est pas constituée de voyous au style de jeu rude. Pour connaître l’origine de ce surnom, il faut plonger dans l’histoire de la ville et revenir au XIIIème siècle. Située sur la côte littorale, à l’embouchure du Bouregreg, Salé ne se trouve qu’à 50 lieux (environ 250 km) du détroit de Gibraltar. Cette position à la fois reculée sur la côté marocaine et proche de l’Europe, protégée par les méandres et les bancs de sable de l’embouchure, fit de Salé et des villes environnantes de Rabah et Kasbah, la base arrière d’une communauté reconnue et crainte de pirates. L’activité de piraterie débuta avec la population locale au XIIIème siècle mais demeura limitée, ne possédant pas de grandes compétences maritimes. La Reconquista au XVème siècle et surtout les édits d’expulsions promulgués entre le 22 septembre 1609 et le 18 janvier 1610 par Philippe II d’Espagne envers les populations musulmanes ou d’origine musulmane fut la véritable impulsion de l’activité pirate de Salé. En effet, les Hornachos (des musulmans qui habitaient dans la ville d’Hornachos et la région de l’Estrémadure) puis les Morisques (des musulmans ou anciens musulmans provenant d’Andalousie) s’établirent à Salé, Rabah et Kasbah. Désireux de se venger de l’Etat Espagnol qui les expulsa, ces nouveaux arrivants, bons marins et fins connaisseurs de la région, développèrent la piraterie en réalisant des raides sur les côtes espagnoles. Leur succès attira d’autres forbans venant d’Europe qui donna un nouvel allant à leurs actes en interceptant les bateaux en pleine mer et en élargissant leur zone d’intervention. Limités à l’Espagne au départ, les pirates de Salé finirent par établir leur terrain de chasse entre les Canaries, les Açores et le Finistère. L’un des plus célèbres, un hollandais du nom de Jan Janszoon alias Murad Reis, fit une expédition jusqu’au côte islandaise, pillant Reykjavik et capturant 400 personnes pour en faire des esclaves. Placés sous la protection du Sultan de la région de Salé, les pirates se constituèrent d’importantes richesses grâce au vol et au trafic d’esclaves et finirent par s’affranchirent du Sultan en 1627, en créant la République de Bouregreg ou de Salé. En 1688, Salé et sa région repassa sous le joug du pouvoir Chérifien, qui encouragea les pirates à poursuivre leur activité sous la forme d’une guerre sainte. Finalement, en 1818, le Sultan du Maroc, Moulay Sliman renonça officiellement à la guerre sainte, mettant définitivement fin à toute activité corsaire. Au sens européen du terme, ils n’étaient pas véritablement des corsaires mais bénéficiant de l’appuie d’un Etat (Sultanat ou République) et lui reversant une partie de leurs revenues, leur organisation s’en rapprocha. Le XVIIème siècle constitua l’age d’or de la piraterie à Salé et leur réputation fut grande en Europe (Ils réduisent en esclavage le héro Robinson Crusoé dans le roman de Daniel Defoe).

#505 – Lyngby Boldklub : Vikingerne

Les vikings. Club danois, il paraît naturel de se référer au passé glorieux de vikings. Les Vikings étaient originaires des pays scandinaves et établirent des colonies en Russie, en Finlande, dans les pays baltes, en Normandie, en Angleterre, en Irlande, aux îles Féroé, en Islande et au Groenland. La ville de Lyngby, aujourd’hui absorbée dans l’agglomération de Lyngby-Taarbæk, accueillait déjà quelques colonies dès l’age de pierre mais sa fondation remonterait à la période viking (entre le VIIIème et le XIème siècle). Fondé en 1921, le blason du club était constitué de l’image d’un viking. Le pirate et marchand scandinave représentait la combativité et l’agressivité. En outre, il incarnait le Danemark. Des symboles que les fondateurs voulaient que le club s’inspire et véhicule.

#504 – Club Santos Laguna : Verdiblancos, Albiverdes

Ces deux termes se réfèrent aux couleurs du club, vert et blanc (dans ce sens pour le premier mot, dans le sens inverse pour l’autre). Après la disparition du CF Torreón en 1974 et du CF Laguna en 1978, la région de Laguna resta sans équipe de football professionnelle pour les représenter au niveau national pendant 5 ans. En 1982, le club de Tuberos de Veracruz, qui évoluait en 2ème Division, disparut. Il céda sa licence à l’Instituto Mexicano del Seguro Social (IMSS – Institut Mexicain de Sécurité Sociale), qui fonda un nouveau club et le transféra à d’autres propriétaires en 1983, pour créer, dans la ville de Torreón, le Club Santos Laguna. Fondé en 1943, cet organisme public se consacre à la fourniture de services de santé et de sécurité sociale. Ainsi, dans ses premières années, l’IMSS se concentra à construire des hôpitaux. Puis au début des années 50, le concept de sécurité sociale s’élargit et les missions furent étendues afin de promouvoir la santé et faire atteindre un meilleur niveau de vie à ses assurés. L’organisme réalisa alors un grand nombre d’investissements en commençant par construire des logements bon marché et salubres. Au sein de ces immeubles, l’IMSS y développa des gymnases, restaurants et espaces de divertissement afin d’y créer un lieu de vie. Puis, l’autorité publique s’investit dans le sport, vecteur de bien-être et de santé. L’institut créa des écoles de football pour les jeunes puis au début des années 70, il organisait et sponsorisait plusieurs tournois de football dans tout le pays. A la fin des années 70 et au début des 80, l’IMSS franchit une étape supplémentaire en acquérant et créant 7 clubs de football dont Atlante, Oaxtepec et Santos Laguna. Les clubs créés reprirent les couleurs de l’IMSS, le vert et le blanc. En 1983, à sa fondation, le club évoluait en vert uniquement puis à partir de 1986, il adopta la tunique rayée verte et blanche. Aujourd’hui, le club donne une signification à ses couleurs. Le vert représente la vie, la naissance. La région de Laguna est désertique et le club en vert symbolise la vie. Le blanc est synonyme de paix, d’humilité et d’amour. Selon le club, associée au vert, la couleur génère confiance et empathie des fans.

#503 – RFC Liège : les Sang et Marine

Le surnom reprend les couleurs du club, rouge et bleu foncés. En 1892, comme dans beaucoup d’autres villes, les expatriés anglais à Liège importèrent le football et furent partie prenante à la création du premier club de la ville. Pour l’anecdote, le RFC Liège fut créé par les membres du club cycliste de Liège Cyclist’s Union, qui la même année, lança la Doyenne des Classiques, Liège-Bastogne-Liège. Lors du premier match officiel face au Bruxelles FA, les joueurs arboraient un maillot rayé jaune et noire. A l’automne suivant, une revanche contre le Bruxelles FA fut organisée. Cette fois, l’équipement des joueurs se composa d’un maillot aux couleurs rouge et bleu. Plusieurs joueurs de Liège étaient anglais et rapportèrent dans leur valises les couleurs de leur club de cœur, le rouge et le bleu de Dulwich Hamlet, une équipe du sud de Londres. Ce fut un succès avec une victoire 3 buts à 1. Aujourd’hui, le club de Dulwich, qui évolue entre la 6ème et 7ème division anglaise, porte un maillot bleu et rose.