#546 – SK Rapid Vienne : die Grün-Weißen

Les verts et blancs. Le Rapid joue en vert et blanc et fait parti des rares équipes européennes à porter ces couleurs (comme le Sporting Lisbonne, le Betis Séville, le Werder Brême, le Celtic Glasgow et l’AS Saint-Étienne). Pourtant, le club viennois adopta à sa fondation en 1897 une combinaison de couleurs plus classique, le rouge et le bleu. Les raisons de ce choix sont inconnues. Ces couleurs furent conservées même après le changement de nom en 1899. Finalement, le vert et le blanc, couleurs traditionnelles désormais, ne s’imposèrent qu’en 1905.

Selon l’auteur du livre Rapid-Chronik, Roland Holzinger, ce changement fut suggéré par des nouveaux membres du club, Anton Müllner, Hans Devide et Ernst Steinfellner. Toutefois, Holzinger ne fournit pas d’informations détaillées sur les raisons de cette décision. De rares sources avancent que les couleurs bleu et rouge déteignaient l’une sur l’autre donnant un maillot violet assez moche (mais ne serait-ce pas une fable pour mettre en valeur la rivalité avec l’Austria ?). Selon lui, elles pourraient simplement s’inspirer des couleurs vert et blanc figurant dans les armoiries du district de Rudolfsheim, le quartier du Rapid à l’époque. Le club se sentait peut-être le représentant de ce district. Dans une interview accordée au magazine de football Ballesterer, Thorsten Leitgeb, conservateur du Rapideum (le musée du club) estime toutefois qu’une autre explication peut être avancée. Au début du XXème siècle, les lignes de tramways viennois n’étaient pas identifiées par des numéros mais des couleurs. Or, le tram qui se rendait à Hütteldorf, le nouveau quartier où s’installa le club, avait le vert et blanc comme combinaison de couleurs pour l’identifier. Pourtant, dans cette hypothèse, le hic réside dans le fait que le club ne s’installa qu’en 1911 à Hütteldorf. En tout cas, le nouveau jeu de couleurs fut très bien accueilli par les fans. Lors d’un match, le 24 juin 1906, l’équipe se présenta pour la première fois avec sa nouvelle tenue à rayures horizontales vertes et blanches. Elle fut saluée par de vifs applaudissements et le bleu et le rouge d’origine furent définitivement enterrés. Désormais, ces dernières couleurs apparaissent sur le maillot extérieur.

#545 – Queen’s Park Rangers FC : the R’s

Ce surnom provient directement du nom du club. Le club londonien fut fondé en 1886 par la fusion de deux équipes : Christchurch Rangers et St. Judes Institute. Aux alentours de 1884, Edward Bottle, le directeur d’une école londonienne, St Jude’s Institute, située sur Droop Street, créa, avec un groupe de jeunes étudiants, une équipe de football appelée St Jude’s. Un des fondateurs, Fred Weller, avec l’aide de Gordon Young, le révérend de l’église St Jude, eut l’idée de fusionner l’équipe de football avec un autre petit club d’un quartier voisin (Ponsard Road), les Christchurch Rangers, fondé par George Wodehouse en 1882. La plupart des joueurs viennent alors du quartier adjacent de Queen’s Park. Queen’s Park était un nouveau quartier situé dans le nord-ouest, à la limite de Londres, où un parc de 12 ha venait d’être inauguré le 5 septembre 1887 et dénommé Queen, en l’honneur de la Reine Victoria. Les membres du club décidèrent de nommer le club comme le nom du quartier et y ajoutèrent la mention de Rangers. Evidemment, ce dernier terme faisait référence au nom d’un des deux clubs fondateurs, les Christchurch Rangers. J’ajouterai aussi d’autres hypothèses. Tout d’abord, ranger signifiant garde forestier, cela put être un autre argument pour un club dont le nom était celui d’un parc. Enfin, une autre possibilité. A cette époque, l’Ecosse était un pays dominant du football grace à un style de jeu innovant fait de passes et de mouvements et le porte drapeau était l’équipe des Queen’s Park. Fondé en 1867, ce club, doyen des associations de football écossaise, trustait les coupes d’Ecosse (8 titres entre 1874 et 1886), formait la base de l’Equipe nationale (En 1872, le onze écossais, affrontant l’Angleterre, était exclusivement formé de joueurs de Queen’s Park. Ils portèrent les maillots du club, bleu marine, qui devint la couleur de l’équipe nationale) et structurait le football en Ecosse (en participant à la fondation de la ligue écossaise ou à la définition des règles). Son aura dépassait le mur d’Hadrien car, dans les premières années de la Coupe d’Angleterre, les clubs écossais étaient souvent invités à concourir. Queen’s Park termina deux fois finalistes de l’épreuve (en 1884 et en 1885) et leur dernière participation fut lors de la saison 1886-1887. Peut-être que le club londonien voulut aussi se différencier de son voisin écossais en ajoutant le terme rangers.

Le nom du club donna également les surnoms QPR (initiales du nom) et Rangers.