#691 – FCBW Linz : Blau Weiss

Les bleu et blanc. Facile de comprendre qu’il s’agit des couleurs de l’équipe, qui s’imprègnent jusque dans le nom du club : BW sont les initiales de Blau Weiss. Ok vous vous dîtes que l’article va encore porter sur les couleurs de ce club. Mais, en l’espèce, elles apparaissent importantes. Le 26 Juillet 1946, le SV Eisen und Stahl 1946 Linz (SV Fer et Acier 1946 Linz) fut fondé avec le soutien de l’aciérie locale (l’une des principales d’Autriche) nommée VÖEST et adopta les couleurs noires et blanches de l’usine. En 1949, le nom du club fut rebaptisé SK Voest. En 1972, l’équipa modifia ses couleurs pour le bleu et blanc. La raison m’est encore inconnue. L’entreprise mécène changea-t-elle également de couleurs (son héritière arbore le bleu) ? La volonté de se distinguer de son rivale locale, le Linz ASK, qui évoluait également en noir et blanc ?

L’important est que les nouvelles couleurs s’imposèrent vite car le club remporta son premier et unique Championnat d’Autriche en 1974. Malheureusement, entreprise d’Etat, VÖEST fut privatisée au début des années 1990 et ne voulut plus continuer à financer le club (qui s’appelait désormais FC Linz). Sans ce soutien, en 1997, les difficultés sportives et financières apparurent et son président promut l’idée d’une fusion avec son rival du Linz ASK pour réunir leurs forces et poursuivre leur existence. Toutefois, au lieu d’une fusion, ce fut une absorption et disparition du SK Voest. En effet, le soi-disant nouveau club s’appela LASK et reprit les couleurs noires et blanches. Il était donc clair que pratiquement rien n’avait changé pour le Linz ASK alors que le champion de 1974 disparaissait de la scène du jour au lendemain, ses supporteurs des bleus et blancs étant désemparés.

Emmenés par un fan et entrepreneur local, Hermann Schellmann, les supporteurs convainquirent un autre club amateur de la ville, le SV Austria Tabak (lui-même soutenu par l’usine locale du cigarettier autrichien qui ne voulait également plus financer ces activités sportives), de devenir le 1er août 1997, le FCBW Linz. Pour établir la continuité avec l’ancien club, quoi de mieux que de reprendre les couleurs auxquels les fans s’identifier, qui n’étaient pas protégées par un quelconque droit de propriété intellectuel (contrairement au blason) et qui ne nécessitait pas d’accord de la fédération. Le sauvetage en urgence des bleu-blanc rencontra un franc succès : lors des matchs à domicile, le stade se remplissait de 1 000 à 2 000 spectateurs (alors que le club repartit en 4ème division) et plus de 400 abonnements furent vendus (plus qu’à l’époque du FC Linz). Seulement, à croire que l’Autriche souhaita imiter la confusion Roumaine (cf articles #687 et #371), en 2013, un nouveau club naquit avec la volonté d’être le successeur officiel du FC Linz. Il prît les couleurs bleus et blanches ainsi que le nom de FC Stahl Linz (Stahl signifiant acier en allemand).

#690 – Karlsruher SC : Eurofighters

Les combattant de l’Europe. Membre des 16 clubs fondateurs de la Bundesliga, le club du Bade-Wurtemberg n’était connu jusqu’en 1986 que pour faire le yoyo entre la Bundesliga et les divisions inférieures. Après une énième accession en 1985 en Bundesliga, la nouvelle désillusion lors de la saison au sein de l’élite, conclu par une rétrogradation, se traduisit, au Wildpark, l’enceinte du club, par la deuxième plus faible fréquentation moyenne depuis 1952. Lors de la saison 1986-1987, le club ouvrit une nouvelle ère avec la nomination de Winfried Schäfer en tant qu’entraîneur et de Carl-Heinz Rühl en tant que manager. Ayant travaillé comme dénicheur de talents pour Mönchengladbach l’année d’avant, Wilfried Schäfer puisa dans les équipes de jeunes du club pour accompagner les routards de l’équipe. Cette dernière remonta immédiatement en Bundesliga pour entamer une longue et riche décennie au sein de l’élite. Ne faisant qu’un avec leur entraineur et développant un jeu séduisant, la génération des Oliver Kahn (cédé en 1994 au Bayern), Jens Nowotny (cédé en 1996 au Bayer) et Mehmet Scholl (cédé en 1992 au Bayern) installa, à partir de 1991-1992, le club dans la première partie de tableau de Bundesliga pendant 6 ans d’affilé et parvenant à se qualifier 3 fois pour une Coupe d’Europe. La première qualification en Coupe de l’UEFA en 1992-1993 constitua d’ailleurs une épopée formidable qui fit apparaître le surnom d’Eurofighter dans les travées du stade. Après avoir éliminé au premier tour le PSV Eindhoven (2-1, 0-0), Karlsruher rencontra l’ogre espagnol de Valence CF (emmené par Predrag Mijatović et Juan Antonio Pizzi). Le match en Espagne se solda par une lourde défaite 3 buts à 1 qui semblait condamner les allemands. Toutefois, dans leur enceinte du WildPark, Karlsruher réalisa une prestation parfaite, qui fut dénommé Wunder vom Wildpark (le miracle du Wildpark) et écrasa Valence 7 buts à 0. Le buteur Edgar Schmitt, qui avait été baptisé « Looping » Schmitt par la presse la semaine précédente après son accident de voiture, marqua 4 buts et gagna le surnom de Euro-Eddy. 4 jours plus tard, l’équipe remit le couvert avec une victoire 5-0 en Championnat face à Duisbourg. En Coupe d’Europe, le club poursuivit son chemin jusqu’en demi-finale en battant les Girondins de Bordeaux (avec Zinédine Zidane, Christophe Dugarry et Bixente Lizarazu) et le Boavista Porto. Mais, il échoua face aux autrichiens de Salzbourg après deux matchs nuls et l’application de la règle des buts à l’extérieur. Une autre équipe allemande, qui réalisa une superbe campagne européenne dans les années 1990, fut également surnommé ainsi. Mais, c’est une autre histoire.