Le rouge et blanc. 2021 marque le cinquantenaire du club vénézuélien. L’occasion parfaite pour se plonger dans ses racines. Le 4 avril 1971, 58 personnes se réunirent dans la ville andine pour approuver les statuts et élire le conseil d’administration d’un club de football. Avec de nombreux membres fondateurs ayant étudié au Colegio San José, le maillot rayé rouge et blanc s’imposa pour rappeler les couleurs du collège. Dans les années 1920, les prêtres de la Compagnie de Jésus (les jésuites) débarquèrent au Venezuela et fondèrent plusieurs institutions éducatives dont le Colegio San Ignacio à Caracas (8 janvier 1923) et le Colegio San José à Mérida (1927). Dans leurs valises, ils apportèrent bien entendu des bibles et des crucifix, mais, ce qu’ils considèrent aussi importants que les objets spirituels, des ballons de football. En effet, les religieux étaient des passionnées de football et, trois mois seulement après avoir ouvert les portes du collège de Caracas, ils avaient déjà constitué une équipe de football, sous le nom de Loyola, qui existe encore aujourd’hui. En 1927, la même Compagnie de Jésus implanta son projet éducatif à Mérida et tout comme à Caracas, l’équipe de football suivit immédiatement. Les prêtes, qui s’était forgés cette passion sportive dans leur Bilbao natal, dotèrent le collège et l’équipe d’un écusson (et donc de maillots) aux couleurs rayés de celles de leur club de cœur, l’Athletic Club de Bilbao. Bien que le Colegio San José ferma ses portes en 1962, les anciens élèves de ce collège lui rendirent donc hommage 9 ans plus tard en reprenant ses couleurs pour le club d’Estudiantes.
Jour : 28 janvier 2022
#705 – Plaza Colonia : el Leicester Uruguayo
Le Leicester uruguayen. Le lien avec le club anglais ne remonte pas aux origines du club qui ne fut pas fondé par ou avec le soutien d’immigrés anglais provenant des Midlands. Plaza Colonia connut simplement son heure de gloire au même moment où Leicester conquit pour la première fois et à la barbe des cadors anglais, la Premier League, en 2016. Et les commentateurs trouvèrent quelques similarités dans les épopées des deux clubs. Lors des saisons 2012-2013 et 2013-2014, le club de la ville de Colonia del Sacramento luttait en seconde division pour ne pas être rétrogradé. Puis, lors de la saison 2014-2015, après un départ loupé, l’équipe entrainée par Eduardo Espinel, finit par terminer à la seconde place et gagner son accession en première division. A l’aube de leur retour dans l’élite uruguayenne, le club ne visait que le maintien et le tournoi d’ouverture confirma leur inquiétude. L’équipe finit à la 13ème place (sur 16). Puis, la situation s’inversa totalement pour le tournoi de clôture. Luttant avec les deux clubs historiques et prestigieux de Peñarol et Nacional, Plaza Colonia leur ravit le titre à l’avant-dernière journée du championnat, en remportant une victoire au stade Campeón del Siglo, domicile de Peñarol. C’était la première ligne significative du club et surtout il s’agissait de la première fois qu’une équipe ne résidant pas à Montevideo gagnait le championnat uruguayen. Jusqu’à ce tournoi de clôture 2016, seuls les clubs de Nacional, Peñarol, Defensor Sporting, Progreso, Danubio, Central Español et Montevideo Wanderers avaient remporté le titre suprême. Cette magnifique histoire se solda malheureusement par une défaite en demi-finale face à Peñarol, vainqueur du tournoi d’ouverture la même année, et qui fut officiellement déclaré champion. Au classement cumulé, le club de Colonia termina à la 4ème place, ce qui le qualifiât tout de même pour la Copa Sudamericana. L’exploit du petit club de province ne parvint pas jusqu’en Europe où l’épopée de Leicester monopolisa l’attention de la presse. Mais, en Amérique du Sud, cette réussite fut saluée. L’un des principaux journaux sportifs argentin, Canchallena, titra Otra historia de David y Goliat (une autre histoire de David et Goliath), soulignant qu’un seul joueur de Peñarol gagnait plus que le budget mensuel total de Plaza. Pour sa part, le journal chilien, El Gráfico Chile, qualifiât le couronnement de l’équipe comme une sorpresa mayúscula en el fútbol de Uruguay (surprise majeure du football uruguayen). En Colombie, le portail Fútbol Red salua le triomphe de humilde equipo ante el todopoderoso (l’humble équipe contre le tout-puissant) Peñarol. ESPN remarqua également le triomphe de Colonia (Plaza Colonia hizo historia / Plaza Colonia est entré dans l’Histoire). Même en Indonésie, via le portail CNN, la consécration de Plaza fut notée et le club fut nommé el Leicester Uruguayo, surnom que d’autres journaux sud-américains utilisèrent aussi.
