#879 – LR Vicence : Lane

Il s’agit du diminutif du nom de l’entreprise qui soutint durant de longues années le club de Vicence. Club formateur de Roberto Baggio et celui qui vit l’apogée de Paolo Rossi, Vicence est la doyenne des formations de football de la Vénétie et l’une des plus anciennes en Italie. Fondé en 1902, le club fit faillite en 2018 avant d’être relancé par l’entrepreneur Renzo Rosso, via son entreprise OTB Group (holding qui contrôle les marques de mode Diesel, Maison Margiela, Marni, Viktor & Rolf et Jil Sander). Mais, l’histoire du club fut marquée par une autre société, Lanerossi.

De 1902 à 1953, Vicence n’était pas un club anonyme mais comme toute équipe, il connut des hauts et des bas. L’apogée fut la finale du championnat d’Italie lors de la saison 1910-1911, malheureusement perdu contre Pro Vercelli. Dans les années 1930 et 1940, le club navigua entre la Serie A et Serie B et les premières années de 1950 s’établirent en seconde division, le club souffrant de la faiblesse de ses moyens financiers. Le 26 juin 1953, le géant de la laine basé à Schio, Lanificio Rossi (contracté en Lanerossi), changea l’histoire du club de football en le rachetant. Fondé en 1817 par Francesco Rossi, Lanerossi était cotée à la bourse de Milan dès 1873 et au début du XXème siècle, elle était la plus grande entreprise de laine italienne, avec de nombreuses usines dans la région de Vicence. L’implication de Lanerossi ne se limita pas seulement à du sponsoring puisque le club de football devenait une filiale de l’entreprise. Le club intégra le nom de l’entreprise dans le sien. Le « R », célèbre logo de la société textile, s’imposa également sur le maillot de l’équipe. Au delà des nouveaux moyens financiers, la confiance, le sérieux et la sérénité apportés par ce soutien permirent de bâtir une équipe en mesure de revenir dans l’élite italienne. Puis, pendant 20 ans, le club fut un pensionnaire de la Serie A, régulièrement présent dans la première partie du tableau mais sans jouer les premières places. En 1975, le club n’évita pas la rétrogradation et ce fut le début du déclin. Même si Lanerossi était toujours l’actionnaire du club, son soutien diminua au fil des années. Finalement, à l’été 1989, Lanerossi céda le club à Pieraldo Dalle Carbonare qui changea le nom en Vicence Calcio et fit disparaître le « R » du maillot.

Si le palmarès resta vierge sous le contrôle de Lanerossi, le club connut de belles années et permit à son actionnaire d’accroître sa notoriété. Pour démontrer ce lien particulier avec cette époque, lors de la célébration du centenaire en 2002, la direction du club opta pour le retour du « R » sur le maillot, avec l’accord du nouveau propriétaire de Lanerossi, le groupe Marzotto. Après le renouvellement de l’accord de Marzotto, à partir de la saison 2006-2007, le « R » devint une partie intégrante des maillots de Vicenza, étant alors un blason secondaire. En 2018, lors de la refondation du club et alors qu’il y eut quelques batailles sur l’héritage culturel du club, Renzo Rosso reprît le célèbre « R » et dénomma le club LR Vicence Virtus (LR étant les initiales de Lanificio Rossi).

#878 – Paksi FC : Atomváros

La ville atomique. Même si l’équipe appartient à l’élite hongroise depuis 2006, elle n’a jamais explosé au plus haut niveau. Elle connut une grande année 2011 lorsqu’elle termina à la seconde place du championnat et remporta son unique trophée, une coupe de la Ligue de Hongrie. En fait, ce surnom s’attache à la ville de Paks. Pourtant celle-ci, qui compte près de 20 000 habitants, ne fut pas le point de chute de Blondie. Ce lien avec l’énergie nucléaire s’est créé avec la présence de la centrale nucléaire MVM Paksi Atomerőmű, situé à 5,5 km au sud de la ville, sur la rive droite du Danube. Décidée en 1966, elle fut construite entre 1969 et 1987 et constitue l’unique centrale nucléaire en Hongrie. Etant donné l’importance des besoins, la construction mobilisa fortement les entreprises hongroises ainsi que soviétiques, et plus de 10 000 personnes travaillaient sur le chantier à son pic. Composé de 4 réacteurs, représentant 2 000 MW, ils furent mis en exploitation entre 1982 et 1987. Leurs durées de vie ont été régulièrement prolongées et ils devraient cesser leurs activités entre 2032 et 2037. Exploitée par l’opérateur nationale, MVM, la centrale fournit en 2019 plus de 50% de la production d’électricité de la Hongrie. Un projet de deuxième centrale, Parks II, fut lancée en 2009 après l’approbation de l’assemblée nationale. En Août 2022, les permis ont été obtenus et la construction devrait commencer prochainement.

Evidemment, étant donné la taille moyenne de la ville, l’implantation de la centrale fut importante pour son existence. Les deux guerres mondiales du XXème siècle avait causé d’énormes pertes dans la population, conduisant à une décroissance du nombre d’habitants. Le déclin de la population fut stoppé par la construction de la centrale électrique et le nombre de citoyens doubla alors en peu de temps. En outre, la présence de la centrale nucléaire donna un nouvel élan au développement économique et, aujourd’hui, le nombre d’entreprises est élevé par rapport aux villes de taille similaire. Le blason de la ville intègre le symbole d’un atome pour rappeler la présence de la centrale.

Le secteur sportif ne resta pas à l’écart du rayonnement de la centrale électrique. Dans les années 1910, le football était l’affaire des étudiants de la ville. La création du club, nommé Paksi SE, en 1952 se réalisa avec le soutien de la principale usine de la cité, la conserverie de légumes et fruits. De son côté, la société gérant la construction et l’exploitation de la centrale fonda sa propre organisation sportive pour ses ouvriers, dénommée Atomerűmű SE (Atomerűmű signifiant centrale nucléaire). Omnisport et avant tout axé sur le loisir, le club connut des sections sportives qui s’ouvrirent à la compétition et à la professionnalisation (surtout le basket qui encore aujourd’hui lutte au sein de l’élite). Les deux équipes évoluèrent dans les divisions inférieures jusqu’en 1984 où elle se retrouvèrent dans le même groupe en 3ème division nationale. Néanmoins, cette nouvelle rivalité fut un frein au développement des équipes car les deux manquaient de moyens financiers pour accéder à l’étage supérieure. Ainsi, le 1er juillet 1993, les dirigeants des deux clubs de Paks signèrent un accord pour fusionner, pour donner naissance à Paksi Atomerőmű SE, et la nouvelle équipe se basa avant tout sur les anciens joueurs d’Atomerűmű SE. Puis, en 2006, pour son accession à l’élite hongroise, le club changea de nom pour Paksi FC. En 2011, un accord de sponsoring fut signé avec MVM, l’exploitant de la centrale, le club intégrant le signe MVM dans son nom. Mais, en 2014, ce sponsoring cessa, MVM préférant continuer de sponsoriser le club voisin de Dunaújváros PASE.