#909 – US Monastirienne : أبناء الرباط

Les fils du Ribat. Monastir, ville de près de 100 000 habitants, à proximité de Sousse, est située sur la côte méditerranéenne. Son nom est tiré du terme grec monastrion, qui signifie monastère, car à l’époque byzantine, un monastère se dressait dans la cité et en étant même le monument principal. Avec l’invasion arabo-musulmane, le monastère disparut mais un autre monument s’éleva face à la mer et constitue encore aujourd’hui le point de repère et l’image de la ville. Il s’agit du Ribat. Pour faire face aux attaques byzantines, le royaume d’Ifriqiya, dont la capitale était à Kairouan, laissait à des communautés religieuses le soin de défendre la côte. Ces derniers bâtirent des monuments à la fois forteresses défensives et lieux de prière. Une chaîne de ribats s’étendait tout au long de la côte de l’Afrique du Nord. Celui de Monastir fut édifié en 796 probablement par Mohammed ibn Qadim et commandité par le général abbasside, Harthimâ Ibn A’yûn. Petit fortin au départ, il subit plusieurs extensions à son époque médiévale. Du XVème au XVIIIème siècle, les fortifications de l’édifice furent renforcées. avec des tours et des bastions. Aujourd’hui, il s’agit d’une enceinte massive rectangulaire, entrecoupée de tours carrés et rondes, ceinturant deux cours intérieures. Le porche d’entrée est décoré par cinq niches plates coiffées par des arcs outrepassés et surmontés d’une frise à motifs floraux. Les bâtiments intérieures accueillent de nombreuses cellules pour les moines-soldats ainsi que des salles de prières, dont la plus spacieuse accueille, aujourd’hui, une collection d’objets de culte et d’artisanat musulmans d’époque médiévale. Le Ribat est dominé par la tour-vigie (Nadhour), composée d’une centaine de marches en spirales. Le Ribat avait donc cette double fonction de forteresse et de lieu de prière. A ses débuts, il hébergeait des guerriers, des voyageurs, mais aussi des étudiants en religion et parfois des savants illustres. Puis, à la fin du Moyen-Age, il devint un grand centre religieux considéré comme un monastère islamique tandis que la ville de Monastir apparaissait alors comme une ville sainte, une des portes du paradis. Des soufis, mystiques musulmans, habitaient également le ribat. Dès le Xème siècle, un espace fut même réservé pour les femmes. Aujourd’hui, il est l’emblème, le monument phare de la ville. Il apparaît en position central et incontournable sur les armes de la cité comme sur l’écusson du club. Il est considéré comme le ribat le plus ancien et le plus important du Maghreb. Au Xème siècle, le géographe et chroniqueur Mohammed Abul-Kassem ibn Hawqal décrivit l’édifice comme le plus grand ribat de l’Ifriqiya.


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