#1059 – Fortuna Sittard : Fortuna

A la charnière du XIXème et du XXème siècle, avec un football qui se répandait au sein de la jeunesse étudiante (donc plutôt érudit), la mode fut de nommer les nouvelles équipes avec un terme anglais (pour rappeler les origines du sport) ou latin/grec (souvent pour gagner l’aura de la mythologie de ces civilisations). Justement Fortuna est un mot latin qui désignait « Sort favorable, chance, succès » et qui s’accorda avec la déesse latine représentant la chance. Pour autant, le club néerlandais naquit en 1968 de la fusion du RKSV Sittardia et du Fortuna ’54, ce dernier ayant été fondé tardivement en 1954 (au regard de la mode des noms latins pour une association sportive). Son dirigeant, Egidius Gied Joosten, voulait certainement placer le nouveau club sous les bons auspices de la divinité romaine. Car le défi était immense en 1954 pour le Fortuna.

Au début des années 1950, le football néerlandais se maintenait dans l’esprit amateur, bien que la plupart des pays européens étaient rentrées depuis quelques décennies dans l’ère professionnelle. Les meilleurs joueurs bataves évoluaient alors à l’étranger pour gagner leur vie. Après assisté le 12 mars 1953 à un match caritatif entre la France et les Pays-Bas (représenté par les joueurs expatriés) remporté par les Oranje, Gied Joosten fut convaincu de la nécessité de moderniser le football de son pays par la professionnalisation de l’élite. Le 1er Juillet 1954, il fonda le Fortuna ’54, premier club batave à rémunérer ses joueurs. Avec ses importants moyens financiers provenant de sa société familiale de construction, Joosten recruta de nombreux grands noms comme Cor van der Hart (Lille), Frans de Munck (1. FC Köln), Bram Appel (Stade Reims) et Faas Wilkes (Levante). Il prît la tête de la première ligue professionnelle néerlandaise, la NBVB, qui regroupait 10 clubs professionnels dont le Fortuna ’54. Finalement à l’hiver 1954, la dissidente NBVB fusionna avec sa vieille rivale, la fédération hollandaise, la KNVB, et le professionnalisme devenait une réalité institutionnelle. Dans cette nouvelle ère, le Fortuna ’54 était un des prétendants au titre suprême mais, la multiplication des matchs amicaux pour remplir les caisses, fatigua les joueurs et le club ne glana que 2 Coupes nationales (1957 et 1964) et des places d’honneur en championnat (2ème en 1957, 3ème en 1959). A partir de la saison 1959-1960, le club fleurtait régulièrement avec la zone de relégation en même temps que la situation financière de la société de Joosten se détériorait. En 1966, cette dernière fait faillite définitivement et le Fortuna finit par terminer à l’avant dernière place en 1968. Au plus bas sportivement et financièrement, le conseil d’administration du Fortuna fut contraint le 11 juin 1968 de fusionner avec son voisin, le RKSV Sittardia, qui avait terminait cette saison à la dernière place de l’Eredivisie. Le 1er juillet 1968, le Fortuna Sittardia Combinatie vit le jour. Le nouveau club reprit le terme Fortuna, le jaune du Sittardia (qui évoluait en jaune et bleu) et le vert du Fortuna (qui était en vert et blanc).

On retrouve sur l’écusson actuel du club la déesse Fortuna, avec ses attributs classiques : la corne d’abondance et la roue.

#1058 – BK Fremad Amager : Øens Hold

L’équipe de l’île. L’équipe réside à Amager Vest, sur l’île éponyme. En effet, en observant un plan de la capitale danoise, Copenhague, on aperçoit au Sud-Est une île proche, quasiment collée à la côte et qui fait face à la ville suédoise de Malmö. Dans le détroit de l’Øresund, qui fait office de frontière entre le Danemark et la Suède, il s’agit de l’île la plus peuplée (plus de 210 000 habitants) pour une superficie totale de 96 km2. Au Nord de l’île, la ville d’Amager Øst, reliée par le Métro depuis 2000 et à 10 minutes en vélo du centre-ville, fut incorporée à Copenhague en 1902, tout comme sa voisine d’Amager Vest. Au Sud, l’île abrite de petites villes, telles que Dragør, Søvang et Kastrup. Même si elle accueille l’aéroport de la capitale danoise, l’île est un havre de paix, avec sa zone naturelle protégée du Naturpark Amager qui couvre plus d’un tiers de la superficie et ses plages de sable. A l’inverse, cet environnement calme a pesé sur son ambiance, le quartier apparaissant comme endormi pour les habitants de Copenhague. L’île accueille également des constructions architecturales renommées, telles que l’escargot en bois de Kastrup et le quartier vert d’Ørestad aux multiples bâtiment originaux dont l’ensemble résidentielle en forme de 8 (8Tallet). On trouve également le Den Blå Planet, l’aquarium national du Danemark, qui s’étend sur 12 000m², et qui comprend pas moins de 53 aquariums et 450 espèces de la faune maritime.

Lors de derby, les équipes rivales de l’île, même si elles ne boxent pas dans la même catégorie, font de ce surnom un titre à ravir au club de Fremar. Une victoire permettre de se couronner comme l’équipe de l’île. Mais, ce petit coup marketing ne remet pas en cause le fait que le représentant le plus connu de l’île d’Amager est le BK Fremar.