#1065 – SD Aucas : Papá Aucas

Le papa Aucas. Le club de la capitale équatorienne a gagné une aura paternelle auprès de ses fans dès ses premières années d’existence. En 1945, Marius J. Federicus Hulswit, cadre néerlandais de la Royal Dutch Shell en Équateur, avait l’ambition de créer la meilleure équipe. Il reçut le soutien de son employeur et le SD Aucas vit le jour. Pour le choix du nom, Enrique Illingworth Quevedo, directeur de la compagnie pétrolière, suggéra Aucas. Il s’agit du nom donné par le peuple Quichua aux Huaorani, des indigènes d’Amazonie connus pour être des guerriers intrépides et des chasseurs extraordinaires. Cette réputation, entretenue par leur agressivité vis-à-vis des autres peuples indigènes et des envahisseurs blancs, engendra ce terme péjoratif d’auca qui signifie en langue quichua « sauvage ». Or, lorsque la compagnie pétrolière Shell réalisa des prospections dans la forêt amazonienne, elle subit la résistance des Huaorani et, convaincu que cet état d’esprit devait inspirer les joueurs mais aussi pour redorer l’image de sa compagnie, Enrique Illingworth Quevedo suggéra donc ce nom.

Avec le fort soutien financier de Shell, Aucas s’imposa rapidement comme l’une des meilleures équipes équatoriennes dans les années 1940 et 1950. En 1945, elle remporta son premier championnat de la province de Pichincha (celle de Quito). Mais la puissance de l’équipe fut telle qu’elle gagna également les championnats en 1946, 1947, 1948 et 1949. Alors que le championnat national n’existait pas encore, elle fut considérée comme le champion du pays en 1946 quand elle fut vainqueur de la meilleure ligue régionale et demeura invaincu lors des matchs qui l’opposa aux champions des autres provinces. La fédération la retint même pour des matchs internationaux. Résultat, le club devint l’idole de la capitale avec une base de fans qui ne cessait d’augmenter. Cette aura remplissait les stades où le club évoluait. Le professionnalisme n’existait pas encore d’où les recettes importantes générées par Aucas étaient redistribués aux autres équipes de la région de Pichincha. La solidarité du club s’exprima aussi dans sa participation gratuite à des matchs caritatifs. Il contribua ainsi à la récolte de fonds pour les victimes du tremblement de terre d’Ambato, de l’incendie de Durán, de l’incendie de Santa Ana de Manabí, de l’incendie d’Archidona, pour les joueurs blessés de toutes les équipes … Cette générosité et cette bienveillance envers toutes les équipes lui fit gagner le surnom de Papá.

#1064 – Hapoël Ramat Gan : האורדונים

La signification du terme a finalement peu d’importance car il s’est instauré non par son sens mais plus pour sa sonorité. Il signifie « fils de l’homme », avec probablement une racine commune avec le fleuve Jourdain. Le surnom est d’abord apparu au sein d’un autre club. Dans les années 1960, le quartier de Shapira, à Tel Aviv, était le fief des fans du Hakoah Tel Aviv (qui devint plus tard Hakoa Ramat Gan). L’un des supporteurs et habitant du quartier, Eitan Krok, commença à utiliser le terme האורדונים pour désigner les fans de son club préféré. Il choisit ce surnom uniquement car il lui plaisait. Il n’y attacha aucune signification particulière. Le terme s’infusa petit à petit et dépassa l’enceinte du stade pour s’imposer dans tout Ramat Gan. Quelques années plus tard, dans les années 1970, Roni Zeidman, le capitaine de l’équipe de jeunes de l’Hapoel Ramat Gan, qui fut champion national junior en 1977, commença à l’utiliser fréquemment dans le vestiaire et en dehors. Finalement, il s’imposa comme le surnom de l’Hapoël.

Toutefois, pour Roni Zeidman, l’origine du surnom est différente. En argot, האורדונים désigne une « putain » et il est utilisé dans une phrase qui signifie « je les ai baisé » . Un moyen comme un autre pour motiver ses troupes avant un match.