#1103 – FK Velež Mostar : Rođeni

Les natifs (ou les indigènes). Le football s’installa dans la ville de Mostar au début du XXème siècle avec le club du HŠK Zrinjski Mostar, qui représentait la communauté croate. En 1922, Gojko Vuković, un révolutionnaire et citoyen éminent de Mostar, décida de créer un nouveau club, qui représenterait la classe ouvrière et la communauté bosniaque. Depuis, Velež est devenu l’un des principaux clubs de la ville et de la Bosnie. Il le fut aussi pendant la période communiste de la Yougoslavie.

Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, la Yougoslavie rassemblait les Serbes, les Croates, les Slovènes et les Bosniaques entre autre. Au niveau football, les autorités communistes décidèrent de bannir les clubs de football qui avaient participé au championnat durant la guerre et en particulier les clubs croates qui avaient été soutenus par les oustachis (mouvement croate, fasciste et séparatiste). Zrinjski, club croate, fut dissous mais le Velež, qui était un club de la classe ouvrière, redémarra en 3ème division. Au début des années 1950, la légende raconte que les représentants de l’État Yougoslave imposèrent que la Bosnie devait consacrer toutes ses ressources footballistiques à un seul club qui pourrait la représenter au sein de l’élite et le choix se porta sur le FK Sarajevo, fondé en 1946 avec le soutien de la Ligue communiste de Bosnie-Herzégovine. Ainsi, tous les meilleurs joueurs de Bosnie durent intégrer l’équipe de Sarajevo. Toutefois, les joueurs du Velež n’acceptèrent pas ce diktat venue d’en haut, abandonnèrent Sarajevo et revénèrent rapidement joueur pour le Velež.

Lorsque Ljubo Petković, un chauffeur de Mostar et ardent supporteur de Velež, vit en maillot rouge les joueurs revenus de Sarajevo pour défendre Velež dans le champion de Bosnie-Herzégovine, il se mit à crier « Napri­jed, rođeni » (Allez-y, les natifs). Les travées du stade commencèrent à scander le terme rođeni. Plus tard Ljubo Petković indiqua « Ne znam ni sam kako je došlo do toga da sam izgovorio tu riječ. Iznenada, spontano, izgovorio sam ono što sam osjećao… » (Je ne sais même pas comment j’en suis arrivé à prononcer ce mot. Soudain, spontanément, j’ai dit ce que je ressentais…). De match en match, ce slogan devint un encouragement puis l’hymne du club le reprit. Il est maintenant un surnom pour l’équipe de Velež.

#1102 – Shirak FC : Սև հովազներ

Les panthères noires. Shirak est connu pour être l’un des plus anciens clubs de football d’Arménie, le club ayant été fondé en 1958 à une époque où l’Arménie était une république de l’Union Soviétique. Seule équipe à avoir participé à toutes les saisons de la première division arménienne depuis sa création en 1992, le club compte un des plus riches palmarès d’Arménie, avec 4 titres de champion national, 2 Coupes d’Arménie et 5 Super Coupe d’Arménie. Basé dans la ville de Gyumri, deuxième ville d’Arménie, Shirak s’est inscrit dans les traditions de la ville. Tout d’abord, les couleurs du maillot sont le noir et l’orange. Ces deux teintes se retrouvent dans de nombreux bâtiments de Gyumri, en particulier les murs de l’Église du Saint-Sauveur et du Musée Dzitoghtsyan. En outre, le blason de l’équipe reprend un des éléments des armoiries de la ville et de son drapeau, une panthère surmontée d’une croix.

Au IXème siècle, l’Arménie était un état vassal des arabes omeyyades puis abbassides. Mais, les arméniens profitèrent de l’affaiblissement des omoyades et de la concentration des abbassides à défendre leur territoire face aux Byzantins pour créer un état indépendant au début des années 880, le Royaume bagratide d’Arménie. Achot Ier de la dynastie Bagratide et ses descendants furent à la tête de cet Etat jusqu’en 1080 et firent de la ville d’Ani, dans la banlieue Nord de Gyumri, la capitale de ce Royaume. Le bannière de ce dernier représentait probablement une panthère surmontée d’une croix. Ce symbole fut retrouvé sur un bas-relief dans les ruines d’Ani.

Ce nom est également celui du principal groupe de supporteurs du club.