#1126 – Örgryte IS : Lirarnas Lag

L’équipe des champions. Club omnisports (football, bowling , lutte , athlétisme et handball), Örgryte IS est l’un des plus titrés du pays (12 titres de champion) mais surtout le pionner du football en Suède. Le dimanche 4 décembre 1887, des jeunes lancèrent une initiative visant à fonder une association de patinage et créer une patinoire au Sud-Est de Göteborg (à Balders hage). Vers 1890, l’association s’ouvrit au football et finalement, l’ÖIS joua et remporta le premier match de football disputé sur le sol suédois en 1892 (1-0 contre Lyckans Soldater). Le club aime donc à dire qu’il a apprit à la Suède à jouer au football.

Alors que le club domina le football suédois avant la Seconde Guerre mondiale (11 titres de champion + 2 non officiels), l’ÖIS évoluait seulement en seconde division au cours des années 1940 et 1950. Mais, en 1956, le légendaire attaquant Gunnar Gren (agé de 36 ans), qui venait de passer 7 ans en Italie (AC Milan, Fiorentina et Genoa), rentra au pays et signa comme entraineur-joueur à Örgryte. Sous sa houlette et en prodiguant un jeu offensif basé sur les passes, les jeunes joueurs de l’équipe se révélèrent : l’ailier gauche Lennart Wing et les attaquants Rune Börjesson et Agne Simonsson. L’équipe échoua deux années de suite en finale d’accession à l’élite suédoise. Mais, après 19 ans d’absence, Örgryte retrouva la première division en 1959. L’équipe termina alors à la 4ème place mais enregistra une moyenne de 25 507 spectateurs, record d’affluence du football suédois qui tint jusqu’en 2015. Preuve que le football pratiqué était attrayant. Lors de cette saison, Rune Börjesson finit meilleur buteur avec 21 buts et Agne Simonsson termina 5ème au classement du ballon d’or FF et remporta le Guldbollen (meilleur football suédois). En 1960, Örgryte monta sur le podium à la 3ème place, Rune Börjesson étant encore meilleur buteur (24 buts). Gunnar Gren quitta le club en 1959, Agne Simonsson rejoignit le Real Madrid en 1961 et Rune Börjesson la Juventus en 1961. Malgré l’absence de titre, le club gagna le surnom de Lirarnas Lag lors de cette époque dorée.

#1125 – Étoile Sportive du Sahel : الحمراء

Le rouge. Fondé le 11 mai 1925 dans le lycée franco-tunisien et reconnu par les autorités françaises le 11 juillet 1925, le club de Sousse qui est devenu une icone nationale s’inscrivit d’abord dans le mouvement des nationalistes sahéliens (par opposition aux clubs de Sousse qui regroupaient d’autres communautés : Patriote de Sousse pour les Français, Savoya qui réunissait les Italiens, Red Star pour les Maltais et Maccabi qui regroupait les joueurs de confession israélite). Résultat, le choix fut fait de retenir les couleurs du drapeau de la Tunisie, rouge et blanc.

Suite à la défaite de la flotte ottomane, qui comportait plusieurs navires tunisiens, face à une alliance franco-russo-britannique à la bataille navale de Navarin le 20 Octobre 1827,  Hussein II, Bey de Tunis, décida la création d’un drapeau à destination des bateaux tunisiens, pour les distinguer des autres flottes. Plusieurs pays de la Méditerranée, vassale de l’Empire Ottoman, utilisaient alors un drapeau à dominante rouge s’inspirant du drapeau de la Sublime Porte. Ainsi, la Tunisie étant elle-même un vassale de l’Empire Ottoman, le choix du drapeau se porta en 1831 sur un étendard rouge et comportant, en son milieu, un disque blanc où figure un croissant et une étoile à cinq branches rouges. Depuis cette date, le drapeau tunisien a subi peu de modification. Il y a différentes interprétations sur la symbolique attachée à ce drapeau. Il est communément admis que la couleur rouge exprimerait le sang des martyrs tombés durant la conquête par les Ottomans en 1574. Même couleur qui pour d’autres serait soit le symbole de la résistance contre la suprématie turque (sic), soit elle propagerait la lumière sur le monde musulman. Le blanc symboliserait la paix tandis que le cercle de cette couleur évoquerait le soleil. Le croissant et l’étoile à 5 branches, vieux symboles associés depuis l’Antiquité et devenus aujourd’hui une des images largement répandues du monde musulman, étaient à l’époque présent sur l’étendard de l’Empire Ottoman. La Tunisie le reprit à son compte, le croissant incarnant l’unité de tous les musulmans et les branches de l’étoile les 5 piliers de l’islam. Mais, le croissant pourrait également apporter la chance ou désigner le dernier croissant de Lune, qui marque la fin du mois du ramadan. Il n’empêche que si la Tunisie s’inspira des symboles de l’Empire Ottoman, le croissant et le soleil étaient déjà utilisés par la Carthage Punique (814 av. J.-C. – 146 av. J.-C.), et finalement, ce ne serait qu’un retour aux sources.