#1158 – Cruzeiro EC : Barcelona das Américas

Le Barcelone des Amériques. Du spectacle sur le terrain, des rafales de buts, des victoires mémorables … il y a 13 ans Cruzeiro captait le rayonnement de l’équipe catalane, qui sublimait l’Europe avec Messi, Xavi, Iniesta et Pep Guardiola aux commandes. Vice-champion du Brésil en 2010, Cruzeiro abordait la Copa Libertadores 2011 avec confiance après avoir été finaliste deux ans auparavant et quart de finaliste la saison précédente. Fábio gardait les cages tandis que Thiago Ribeiro emmenait l’attaque. Dans son groupe, le Cruzeiro devait affronter les argentins d’Estudiantes (Champion du Tournoi Ouverture 2010 et qui avait vaincu en finale 2009 Cruzeiro), les colombiens du Deportes Tolima et les paraguayens de Guaraní.

Au premier match, Cruzeiro donna un récital à domicile à Estudiantes avec une victoire 5 buts à 0. Dans la foulée, l’équipe brésilienne enchainait par une victoire (4-0) contre Guaraní, réalisait un autre impressionnant résultat contre Tolima à domicile (6-1) et battait une nouvelle fois Guaraní à l’extérieur (2-0). Le seul « faux pas » était un match nul contre Tolima (0-0) en Colombie. Pour le dernier match de poule, Cruzeiro affronta une nouvelle fois Estudiantes en Argentine et personne ne s’attendait à cette performance, une victoire 3 buts à 0. Ainsi, à l’issue des poules, Cruzeiro affichait le meilleur bilan de tous les participants avec 16 points, 20 buts marqués et un seul encaissé. Evidemment, ce parcours sans faute additionné à un style de jeu flamboyant (qualité du touchée de balle, pressing, jeu tout en mouvement et organisation qui ne disposait pas d’avant-centre fixe) effraya les autres prétendants au titre. Diego Aguirre, alors entraîneur de Peñarol, qui avait terminé à la 2ème place de son groupe, souhaitait éviter les brésiliens et ne tarit pas d’éloges sur Cruzeiro. Il déclara au site uruguayen Tenfield « Con las debidas proporciones, en el continente, (Cruzeiro) es como Barcelona. Su juego y los resultados que obtuvo en la Copa Libertadores son impresionantes » (Tout compte fait, sur le continent, Cruzeiro est comme Barcelone. Son Jeu et ses résultats qu’il a obtenu en Copa Libertadores sont impressionnants). A l’époque, Gardiola était à la tête du club catalan depuis 3 ans et avait peaufiné son style de jeu, lui permettant de devenir une référence mondiale avec un palmarès exceptionnel (3 championnats d’Espagne, 3 SuperCoupe d’Espagne, 1 coupe d’Espagne, 2 Ligues des Champions, 2 SuperCoupe d’Europe, 2 Coupe du monde des clubs). Les Puyol, Messi, Iniesta et Xavi avaient réussi l’exploit de remporter en 2009 six titres (soit toutes les compétitions dans lesquelles il était engagé), une première mondiale dans l’histoire du football.

Malheureusement, la comparaison avec Barcelone ajouta du poids sur les épaules des joueurs et fut peut-être une malédiction pour Cruzeiro, pourtant favori pour le titre. En huitième de finale, bien qu’il eût battu Once Caldas 2-1 en Colombie à l’aller, il perdit le match retour 2 buts à 0 à domicile, avec pour conséquence d’être éliminé. En championnat brésilien, Cruzeiro termina à une piteuse 16ème place, avec 17 défaites.

#1157 – Maghreb AS : النمور الصفر

Les tigres jaunes. Avec ses maillots jaunes et noirs (traditionnellement rayés), ce surnom sonnait comme une évidence. Au Maghreb, l’émergence de clubs indigènes faisait écho à la montée des nationalismes arabes. Par opposition aux clubs réunissant les communautés européennes, les indigènes fondèrent des associations sportives pour porter la voix des indépendantistes. Cette histoire fut donc celles de nombreux clubs maghrébins dont le MAS. En 1946, face au vieux club de l’US Fès qui intégraient les français depuis 1915, plusieurs équipes autochtones de quartiers se battaient, agaçant alors les autorités françaises. Les indépendantistes prirent le partie d’unifier ces différentes équipes pour monter un nouveau projet commun, fédérant la jeunesse et diffusant les idées nationalistes. Ainsi, le 16 octobre 1946, le MAS vit le jour.

Représentant les valeurs indépendantistes, le choix du nom du club ainsi que ses couleurs furent dictées par cette vision. Le nom faisait référence à cette région historique de l’Afrique du Nord, à la fois période dorée de la puissance arabe (sous les dynasties Ommeyade et Abbasside) et époque de soumission à la puissance coloniale française (Maghreb désignait l’Afrique Française du Nord qui regroupait le Maroc, l’Algérie et la Tunisie). Les couleurs furent celles de l’Empire Chérifien, rouge et vert. Depuis les Almohades, les dynasties régnantes sur le Maroc arboraient des bannières rouges, parfois ornées de certaines symboliques. C’était le cas de la dynastie alaouite qui avait un drapeau intégralement rouge. En 1915, pour éviter toute confusion avec de nombreux drapeaux maritimes qui étaient également rouges, Moulay Youssef décida d’intégrer, au drapeau rouge, le sceau de Salomon en vert.

L’équipe joua dans ses couleurs jusqu’à l’indépendance du Maroc en 1956. Le choix fut alors fait de passer au bleu et blanc. Puis, au début des années 1960, nouveau changement de couleur. Cette fois, le jaune et noir s’établit sur le blason et le maillot du club.