#1200 – ENPPI SC : القلعة البترولية

La citadelle pétrolière. Le club a connu une période assez faste au début des années 2000, en remportant deux Coupes nationales (2005 et 2011 plus 2 finales perdues 2008 et 2009) ainsi qu’une deuxième place en championnat en 2005. A peine une vingtaine d’année après sa fondation (1985), fruit de la volonté des ingénieurs de l’entreprise ENPPI (Engineering for the Petroleum & Process Industries). Cette entreprise publique égyptienne, dont le siège est au Caire, offre des services d’ingénierie et de management de projets pour les secteurs du pétrole, de la pétrochimie et de l’énergie.

Fondée en 1978, la société fait partie du triptyque d’Etat qui gère les ressources pétrolières du pays des pharaons. Pour l’ensemble des activités d’exploration et production, les deux entreprises publiques EGPC et GANOPE se partagent géographiquement les réserves. Les deux autres acteurs du secteur sont Petrojet, société de génie civil des sites de production et de transformation, ainsi que ENPPI, qui se concentre sur les services d’ingénierie et d’équipement. L’Egypte ne constitue pas une grande place pétrolière sur le marché mondial, ses réserves représentant seulement 0,2% soit 3,1 milliards barils. Au rythme de la production actuelle, les réserves seraient épuisées dans 14 ans. Depuis le pic de 1996 avec 922 000 barils par jour, la production a diminué pour atteindre 580 mille barils actuellement, avec une volonté d’augmenter de 9% à 637 580 barils pour 2024-2025. Elle repose sur 3 bassins de production principaux : la région du Golfe de Suez, (40% du volume total en 2017 (offshore et on-shore)), le désert occidental (55% de la production en 2017) et la région delta du Nil – Méditerranée (offshore et on shore). Les capacités de raffinage du pays atteignent 825 000 barils/jour et depuis 1977, l’oléoduc du SUMED entre la Mer Rouge et Alexandrie fait du pays une route importante du transport du pétrole de la péninsule arabique vers l’Europe, appuyée par l’un des plus grands terminaux pétroliers de Méditerranée, Sidi Krir.

#1199 – Chelsea FC : Chelski

Consonnance russe donnée au nom du club suite à son rachat par l’oligarque Roman Abramovitch. En 2003, le long règne de 20 ans de Ken Bates à la direction de Chelsea prenait fin. Après 10 premières années difficiles où le club avait connu la seconde division, Chelsea avait grandi avec l’avènement de la Premier League dans les années 1990, remportant 2 Coupes d’Angleterre, 1 Coupe de la Ligue et une Coupe de l’UEFA en recrutant quelques stars européennes comme Gianfranco Zola, Ruud Gullit et Gianluca Vialli. Mais, avec le palmarès, la dette avait également augmenté pour atteindre près de 100 millions de livres et Ken Bates n’était pas en mesure de résorber le déficit. Ainsi, Bates conclut en Juin 2003 un accord avec l’homme d’affaires et politique russe Roman Abramovitch pour acheter un peu plus de 50% du capital pour environ 30 millions de livres.

Actionnaire de plusieurs sociétés exploitant les matières premières russes (en particulier Sibneft, l’une des plus grandes compagnies pétrolières), Roman Abramovitch était la 46ème plus riche personne du monde et évidemment proche du pouvoir russe. Son acquisition de Chelsea visait d’un point de vue personnel à s’acheter une honorabilité au Royaume-Uni, principale place financière mondiale, et d’un point plus global à développer le soft power du pouvoir poutinien. A l’époque, cette politique d’actionnaire aux poches profondes et aux visées politiques était encore peu répandue (les Etats de la péninsules arabiques suivront cet exemple quelques années après : en 2008 avec les Emirats Arabes Unis et Manchester City, en 2011 avec la Qatar et Paris et en 2021 avec l’Arabie Saoudite et Newcastle United).

Comme prévu, Abramovitch inonda le club de billets (100 millions de livres pour les transferts + 80 millions pour rembourser des dettes), lui permettant d’être très actifs sur le marché des transferts avec des joueurs étrangers expérimentés (Claude Makélélé, Geremi et Hernán Crespo) et des britanniques prometteurs (Wayne Bridge, Glen Johnson, Joe Cole et Damien Duff). Cette arrivée massive d’argent déplaisant à de nombreux fans de football, les médias créèrent ce surnom pour souligner la transformation de Chelsea en une force majeure du football grâce au soutien financier russe. Il était donc plutôt péjoratif et d’ailleurs s’écrivait souvent Chel$ki. Ceci n’arrêta pas Abramovitch qui poursuivit sa politique dans les 20 ans qui suivirent, avec un certain succès (2 Ligues des Champions entre-autre), et n’offensa pas le club, qui déposit la marque Chelski.

Supportée indirectement par la stratégie expansionniste poutiniène, l’ère Abramovitch s’acheva aussi avec les choix du locataire du Kremlin. Suite à la guerre déclenchée par la Russie à l’encontre de l’Ukraine, les sanctions occidentales frappèrent les oligarques russes, dont Abramovitch qui fut donc contraint de céder le club le 30 mai 2022 au consortium dirigé par Todd Boehly pour de 4,25 milliards de livres.