Consonnance russe donnée au nom du club suite à son rachat par l’oligarque Roman Abramovitch. En 2003, le long règne de 20 ans de Ken Bates à la direction de Chelsea prenait fin. Après 10 premières années difficiles où le club avait connu la seconde division, Chelsea avait grandi avec l’avènement de la Premier League dans les années 1990, remportant 2 Coupes d’Angleterre, 1 Coupe de la Ligue et une Coupe de l’UEFA en recrutant quelques stars européennes comme Gianfranco Zola, Ruud Gullit et Gianluca Vialli. Mais, avec le palmarès, la dette avait également augmenté pour atteindre près de 100 millions de livres et Ken Bates n’était pas en mesure de résorber le déficit. Ainsi, Bates conclut en Juin 2003 un accord avec l’homme d’affaires et politique russe Roman Abramovitch pour acheter un peu plus de 50% du capital pour environ 30 millions de livres.
Actionnaire de plusieurs sociétés exploitant les matières premières russes (en particulier Sibneft, l’une des plus grandes compagnies pétrolières), Roman Abramovitch était la 46ème plus riche personne du monde et évidemment proche du pouvoir russe. Son acquisition de Chelsea visait d’un point de vue personnel à s’acheter une honorabilité au Royaume-Uni, principale place financière mondiale, et d’un point plus global à développer le soft power du pouvoir poutinien. A l’époque, cette politique d’actionnaire aux poches profondes et aux visées politiques était encore peu répandue (les Etats de la péninsules arabiques suivront cet exemple quelques années après : en 2008 avec les Emirats Arabes Unis et Manchester City, en 2011 avec la Qatar et Paris et en 2021 avec l’Arabie Saoudite et Newcastle United).
Comme prévu, Abramovitch inonda le club de billets (100 millions de livres pour les transferts + 80 millions pour rembourser des dettes), lui permettant d’être très actifs sur le marché des transferts avec des joueurs étrangers expérimentés (Claude Makélélé, Geremi et Hernán Crespo) et des britanniques prometteurs (Wayne Bridge, Glen Johnson, Joe Cole et Damien Duff). Cette arrivée massive d’argent déplaisant à de nombreux fans de football, les médias créèrent ce surnom pour souligner la transformation de Chelsea en une force majeure du football grâce au soutien financier russe. Il était donc plutôt péjoratif et d’ailleurs s’écrivait souvent Chel$ki. Ceci n’arrêta pas Abramovitch qui poursuivit sa politique dans les 20 ans qui suivirent, avec un certain succès (2 Ligues des Champions entre-autre), et n’offensa pas le club, qui déposit la marque Chelski.
Supportée indirectement par la stratégie expansionniste poutiniène, l’ère Abramovitch s’acheva aussi avec les choix du locataire du Kremlin. Suite à la guerre déclenchée par la Russie à l’encontre de l’Ukraine, les sanctions occidentales frappèrent les oligarques russes, dont Abramovitch qui fut donc contraint de céder le club le 30 mai 2022 au consortium dirigé par Todd Boehly pour de 4,25 milliards de livres.
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