Les singes. Dans les années 1980, les supporteurs adverses, en particulier ceux des rivaux de l’AIK et de Hammarby IF, avaient pris l’habitude de jeter aux joueurs et aux fans de Djurgårdens des bananes, les comparant ainsi aux primates. Evidemment que ce geste était insultant mais se basait sur une réalité du quartier insulaire de Stockholm. En effet, l’île de Djurgården accueille depuis la fin du XIXème siècle le musée en plein air de Skansen, qui abrite également un parc zoologique. Alors que la Suède connaissait de profonds changements, Artur Hazelius, craignait que la culture populaire suédoise disparût et créa ainsi en 1891 un musée réunissant des pièces de la vie quotidienne. Plus de 140 bâtisses typiques furent ainsi reconstruites pierre par pierre dans ce parc. Dans les premières années, le musée hébergea également des espèces présentes en Suède comme des rennes, des chiens, des poules, des oies et des canards. Puis, il fut reconnu comme un zoo en 1924 lorsqu’il reçut les fonds nécessaires pour construire la maison des singes, appelée Djurhuset. A compter de cette date, le cheptel d’animaux comprenait ceux endémiques de la Suède ainsi que des exotiques comme des perroquets, tortues, poissons et donc aussi des babouins, gibbons et petits singes. Ainsi, depuis plus d’un siècle, le quartier de Djurgården est connu pour ce musée et sa montagne aux singes.
Comme souvent avec des surnoms ironiques, les fans moqués se l’approprient et le tournent alors en fierté. Et donc les supporteurs de Djurgården n’hésitent pas aujourd’hui à afficher des primates et les tiffos affichant un gorille (un gorille est plus impressionant et moins amusant qu’un singe) ne sont pas rares. Le club lui-même joue sur cet aspect en vendant des t-shirts où le logo de l’entreprise Chiquita, un des plus grands producteurs de bananes au monde, était confondu avec celui du club et le slogan « Ge oss bananer » (donnez nous des bananes) apparaissait en dessous. Résultat, beaucoup dans les tribunes pensaient que la tradition du lancer de bananes était innocente et était un élément folklorique de la rivalité historique entre les supporters des trois grands clubs de Stockholm. Toutefois, elle trouva ses limites quand, au début des années 2000, le gardien de Djurgårdens IF était le gambien Pa Dembo Touray. Le folklore empruntait alors le chemin de manifestations racistes et finit donc par disparaitre. En revanche, le surnom résista à cette prise de conscience du public.
