#1240 – CA Boston River : el Sastre

Le tailleur. Depuis 2016, Boston River est l’un des rares clubs à ne pas avoir quitté l’élite uruguayenne (à l’exception des grandes équipes que sont Peñarol et Nacional), et pourtant, malgré une longue histoire de 85 ans, 2016 marquait la première accession du club de Montevideo en première division. Son nom est original car il n’y a pas de rivière Boston en Uruguay et pour le comprendre, il faut remonter aux origines du club.

Au début de l’année 1939, fatigués de ne pas pouvoir jouer au football avec les équipes du quartier en raison de leur jeunesse, un groupe de garçons vivant dans le quartier Simón Bolívar de Montevideo décidèrent de fonder une équipe. Ce quartier du centre-ville de la capitale uruguayenne abritait depuis deux ans le Mercado Modelo, le plus grand marché de fruits et légumes d’Uruguay. Mais, l’inspiration pour le nom de l’équipe vint d’autres sources. D’abord, Juan Deri, le plus âgé des fondateurs, argentin et fanatique du CA River Plate, fut nommé premier président du nouveau club et en son honneur le nom de River fut incorporé à la nouvelle institution. Ensuite, une équipe de footballeurs séduisait les fondateurs de Boston River car elle se distinguait, dans les tournois de quartier, par son style de jeu collectif et offensif. Cette équipe représentait la « Sastrería Boston », l’échoppe d’un tailleur du quartier. Ainsi, le terme Boston fut accolé à River et le métier donna le surnom du club.

#1239 – Athens Kallithéa : Πεντάστερη

Les 5 étoiles. Le mercato de l’été 2024 a marqué le retour à 40 ans de Matthieu Valbuena dans le championnat grecque. Après ses passages à l’Olympique de Marseille et l’Olympique Lyonnais, Petit Vélo avait fait un séjour remarqué à l’Olympiakos entre 2019 et 2023. A son âge avancé (pour un footballeur), son point d’atterrissage a été un club de première division mais moins prestigieux d’Athènes, Athens Kallithéa.

Fondé en 1966, Athens Kallithéa s’était rapidement établi au sein de la seconde division nationale. Une première incursion au sein de l’élite avait été réalisée en 2002 mais le club redescendit en 2006. 2024 annonce le retour du club de la capitale (après le Panathinaïkós, l’AEK et Paniónios) au sein du plus haut échelon de la hiérarchie. Mais, est-ce vraiment un club d’Athènes ? Athens Kallithéa est apparu en 2022 lorsque le club omnisport GS Kallithéa, basé dans la banlieue éponyme d’Athènes, a décidé de renommer sa section football en ajoutant le nom de la capitale afin d’augmenter sa notoriété et d’élargir sa zone de chalandise. Ce renommage fut accompagné d’un relookage moderne du blason, oubliant au passage la tradition du club. En effet, les supporteurs s’offensèrent de l’abandon des cinq étoiles rouges barrant diagonalement l’ancien blason bleu et qui était le symbole de Kallithéa.

Mettons les choses au clair : la présence de ces étoiles ne témoigne pas du palmarès de Kallithéa, qui est famélique. Dans les années 1960, un mouvement de fusion de clubs de football fut initié dans toute la Grèce, sous l’impulsion de la junte militaire, qui souhaitait réduire significativement le nombre d’associations sportives afin d’une part créer des places fortes et d’autre part de plus facilement les surveiller et contrôler. La ville de Kallithéa ne fut pas exclue de cette démarche et quatre clubs (Esperos, Iraklis, Kallithea AE et Kallithaikos) fusionnèrent en Août 1966 pour donner naissance au GS Kallithéa. Pour symboliser ces 4 fondateurs, le blason de l’équipe affichait 4 cercles entrelacées. Les cercles représentaient l’harmonie et la fraternité entre les clubs. Un an plus tard, le club de Pyrsos s’associa, amenant à rajouter un 5ème cercle. Seulement, 5 cercles entrelacées introduisait une confusion avec le fameux symbole olympique. La décision fut prise en 1972 de remplacer les cercles par des étoiles, ajoutant du prestige à l’insigne.

A noter que le nouvel écusson présente un monogramme où se mêle les initiales du nouveau nom du club, « A » et « K », et qui possède 5 sommets, censés symboliser les 5 clubs fondateurs. Mais sans succès auprès de fans plus conservateurs … à juste titre.