#1337 – Jagiellonia Białystok : Jaga

Jaga est un diminutif de Jagiellonia. Le club a atteint le sommet du football polonais la saison dernière en remportant le titre de champion après 124 ans d’existence. Il fut fondé le 30 Mai 1920 par les soldats du bataillon de réserve du 42ème régiment d’infanterie. Le premier nom du club était donc KSBZ 42 PP (ie Klub Sportowy Batalionu Zapasowego 42 Pułku Piechoty – Club Sportif du Bataillon de Réserve 42 Régiment d’Infanterie). Puis, en 1932, l’équipe de football du KSBZ 42 PP fusionna avec le club d’athlétisme KS Związku Młodzieży Wiejskiej pour créer un nouveau club multisports appelé Białostocki Klub Sportowy (Club sportif de Białystok) Jagiellonia. Après la Seconde Guerre Mondiale, les autorités communistes dissolvaient le club (le 42ème régiment d’infanterie ayant combattu les bolcheviques lors de la Guerre soviéto-polonaise de 1919 à 1921) pour faire la place à une nouvelle entité, PKS Motor Białystok, devenu en 1948 le Wici Białystok, puis le Związkowiec Białystok un an plus tard. Le club fut finalement absorbé en 1951 par le Budowlani Białystok. Le 26 janvier 1957, avec la fusion de Budowlani Białystok et du Sparta Białystok, le club retrouva son nom historique, Jagiellonia.

Jagiellonia rappelait le lien historique de la ville et de la région avec la dynastie de la Maison Jagellon, qui régna sur une partie de l’Europe centrale entre le XIVème siècle et le XVIIIème siècle. Branche cadette de la dynastie ducale lituanienne des Gediminides, le règne de Maison Jagellon débuta avec Ladislas II Jagellon, qui, Grand-Duc de Lituanie de 1377 à 1392, devint également le premier Roi de Pologne en 1386, prémices du futur rapprochement des deux nations. Ses descendants étendirent leurs pouvoirs et récupèrent entre-autre la couronne de Hongrie de 1440 à 1444 et de 1490 à 1526 ainsi que de Bohême de 1471 à 1526 et furent électeurs impériaux (1471-1526). Leurs territoires couvraient la Lituanie, la Pologne, la Biélorussie, l’Ukraine, la Hongrie, la Bohême, la Moldavie, la Lettonie, l’Estonie, la région de Kaliningrad et d’autres parties occidentales de la Russie. Dans cette histoire, Białystok fut fondée entre 1440 et 1444, lorsque Jakub Raczko Tabutowicz reçut ces terres de Casimir IV Jagellon, Grand-Duc de Lituanie et Roi de Pologne, deuxième fils de Ladislas II Jagellon.

#1336 – FK Haugesund : Måkene

Les mouettes. Le football apparut dans les années 1910 dans la ville côtière du Sud-Ouest de la Norvège, Haugesund. Rapidement, deux clubs virent le jour : SK Vard en 1916 et SK Djerv en 1919. Puis, en 1939, un troisième larron fut fondé, le SK Haugar. Les 3 clubs se disputèrent la suprématie de la cité et cette rivalité déclencha une dynamique intéressante pour la région. Dès qu’un club avait fait sa part sur la scène nationale et entamait alors un déclin, un nouveau prenait le relais et portait fièrement l’étendard de Haugesund. Mais, les exigences du haut niveau devinrent de plus en plus difficile à suivre et, après plusieurs années d’errance en termes de résultat, ponctuées de difficultés financières, les trois fleurons de la ville envisagèrent d’unir leurs forces. Finalement, Vard abandonna le projet et le FK Haugesund naquit en 1993 de la fusion de deux autres clubs. Le club retint les couleurs de la ville (bleu et blanc) pour son maillot et une mouette orna son écusson, reprenant l’oiseau des armoiries.

Située sur la côte et protégée par les détroits de Smedasund et de Karmsundet, Haugesund reposa son développement sur les activités maritimes, en particulier la pêche. Dans les mers du Nord et Baltique, le hareng regorgeait car ces mers correspondaient à son aire de ponte. Le poisson était alors particulièrement gros et facile à pêcher et, salés ou fumés, il se conservait aisément. Sa pêche constitua donc une ressource importante pour toutes les villes et villages du Nord de l’Europe et devint même le produit de base des commerçants de La Ligue Hanséatique. Lorsque la ville se dota d’armoiries officielles le 29 décembre 1862, le conseil municipal adopta des éléments relatifs à ce pan important de la vie de la cité. Ainsi, trois barils de hareng sur lesquels reposait une ancre décoraient le centre des armes. En arrière-plan, le port maritime apparaissait, accompagné de trois mouettes blanches volant dans le ciel. A l’occasion du 75ème anniversaire de la ville, de nouvelles armes, plus simples, virent le jour en 1930. Les barils de hareng furent supprimés en raison du déclin de cette industrie et les nouvelles armoiries ne représentaient plus que 3 mouettes blanches sur un fond bleu. Le bleu et les mouettes rappelaient les liens historiques et forts de la cité avec la mer. Car si la pêche au hareng constitua l’activité historique et importante, au fil des années, d’autres secteurs se développèrent dont la pêche à la baleine, la construction navale et le transport maritime (la ville possédait autrefois la troisième plus grande flotte marchande de Norvège).

#1335 – CS Italiano : Tano

Tano est un terme de l’espagnol rioplatense, un dialecte typique de la région du Rio de la Plata (Argentine et Uruguay) qui désigne les immigrés italiens et leurs descendants dans ces deux pays sud-américains. Pour peupler un jeune pays et soutenir sa croissance, l’Argentine fit de l’immigration l’un de ses piliers, au point de l’inscrire dès 1853 dans sa première Constitution (article 25). Le gouvernement argentin promut sa politique en Europe et subventionnait le voyage en bateau des immigrants. Résultat, plus de trois millions d’Italiens émigrèrent vers l’Argentine en près d’un siècle (entre 1857 et 1940) et en 2011, plus de 25 millions des Argentins (soit 62,5 % de la population) avaient des origines italiennes.

Au départ, les immigrants italiens provenaient principalement du Nord de l’Italie (Ligurie, Piémont, Lombardie et Frioul) et étaient surnommés bachicha (qui dérivait d’un nom typique de Gênes). Toutefois, au début du XXème siècle, l’immigration en provenance du Mezzogiorno (midi et tiers sud de l’Italie) devint plus importante. Lorsque les agents des services de l’immigration interrogeaient les immigrants sur leur provenance, ils répondaient donc régulièrement napulitano (signifiant qu’ils avaient embarqué dans le port de Naples). A force, les employés de l’administration réduisirent le terme à ces deux dernières syllabes, tano, qui présentait aussi l’avantage de rimer avec le gentilé italiano.

Le surnom parait évident pour un club dont toute la symbolique tourne autour de la péninsule italienne : dénommé Italiano, jouant dans le stade « República de Italia », avec un écusson se résumant au drapeau italien et des joueurs évoluant en bleu. Evidemment, même si la forte immigration italienne influença la culture argentine, de nombreuses associations se créèrent pour conserver un lien entre les immigrants et avec leur origine commune. Ce fut le cas du CS Italiano qui fut fondé le 7 mai 1955 par des membres de la communauté italienne de Buenos Aires afin de participer à un championnat réservé à cette communauté.

#1334 – VfL Bochum : Fahrstuhlmannschaft

L’équipe ascenseur. L’expression (comme son synonyme d’ « équipe yoyo ») est bien connu par les amateurs de ballon rond pour qualifier une équipe qui est promu à l’étage supérieur de l’organisation pyramidale du football mais qui revient rapidement à l’étage inférieur. Et dans toutes les ligues ont connaît des équipes qui alternent régulièrement joie de la promotion et pleur de la relégation. Cette année, 3 équipes ont été reléguées en seconde division allemande dont le VfL Bochum. Sans surprise si vous connaissez un peu le club de Ruhr, qui était revenu en Bundesliga en 2021–2022.

Tout commence en lors de la saison 1992-1993. Terminant à la 16ème place de la Bundesliga, Bochum fut relégué. Une évidence après une saison difficile où le club avait fréquenté la zone de relégation depuis la 9ème journée (et même la dernière place lors de 12 journées en cumulé). Mais, cette relégation mettait un terme à une présence de 22 années dans l’élite allemande, la plus longue période du club en première division. Depuis cette saison, Bochum ne parvint pas à se fixer et enchaina promotion et relégation.

Après avoir remporté la seconde division dès la saison suivante (1993-1994), Bochum remontait à l’échelon supérieur mais restait simplement une année en terminant à la 16ème place. Une nouvelle fois, Bochum demeura qu’une saison (1995-1996) au purgatoire (dominant le championnat avec 12 points d’avance sur le second). Le nouveau passage dans l’élite dura un peu plus longtemps : 3 saisons avec une incroyable 5ème place lors de l’exercice 1996-1997 et une place en Coupe de l’UEFA. Mais, inexorablement, le club descendit au classement saison après saison et en 1998-199, nouvelle relégation (avec 19 défaites au compteur pour 34 matchs). L’équipe parvint encore à remonter en Bundesliga après seulement une saison dans l’antichambre. Et encore, elle fut reléguée dès la saison suivante (2000-2001) de l’élite en finissant à la dernière place avec 21 défaites. Pour l’exercice 2001-2002, Bochum lutta mais parvint à arracher la dernière place pour la promotion en première division. Les deux saisons suivantes furent une parenthèse enchantée pour Bochum qui finit 9ème (2002-2003) puis 5ème (2003-2004) de Bundesliga, décrochant une nouvelle qualification en Coupe de l’UEFA. Malheureusement, la parenthèse prit fin dès la saison 2004-2005 avec une nouvelle relégation en Bundesliga 2. En un peu plus de dix, Bochum aura donc connu 5 relégations et autant de promotion. De sacrées montagnes russes qui pouvaient donner la nausée à ses supporteurs.

#1333 – CF Atlas : la Furia Rojinegra

La furie rouge et noire. Dans le football mexicain, Atlas a su se faire remarquer pour son style de jeu et en a gagné plusieurs surnoms (cf. articles #130 et #688) dont celui de la Furia. Mais, avant de s’atarder sur cette partie de ce surnom, attachons nous aux couleurs traditionnelles du club, Rojinegra, rouge et noir que l’équipe porte depuis sa fondation en 1916. A cette époque, un groupe de jeunes, issus de familles bourgeoises, constatant le déclin du football à Guadalajara, montèrent leur propre équipe sous le nom d’Atlas. Ces enfants de bonnes familles avaient découvert le football lors de leurs études en Europe. 4 des membres, qui étaient frères, Ernesto, Tomás, Rafael et Orendain Fernández del Valle, avaient étudié dans le Collège Ampleforth, dans le Yorkshire, au Nord-Est de l’Angleterre qui dépendait de l’abbaye bénédictine de Saint-Laurent d’Ampleforth. Les 4 frères proposèrent le noir et rouge qui devaient symboliser le martyr de Saint-Laurent, patron de l’école anglaise. Laurent de Rome dit Saint-Laurent était diacre du pape Sixte II et mourut en 258 à Rome en martyr, sur un grill. Ainsi, le noir représentait le martyr et le rouge le sang versé par lui.

En 1970-71, Atlas connut une de ses pires saisons dans l’élite, ne remportant que 5 de ses 34 matchs et étant relégué. Mais, après avoir survolé la seconde division la saison suivante, Atlas revint en première en 1972-1973. Sous l’impulsion de son défenseur, Alfredo Torres, Atlas réussit une saison remarquable pour un promu. L’équipe termina premier ex-quo du groupe 2, marquant 63 buts en 34 matchs. En demi-finale du championnat, Atlas perdit face à Cruz Azul, futur champion. Mais, tout au long de la saison, l’équipe démontra un jeu offensif, fait de vitesse et verticalité. Les supporteurs comparèrent ce style de jeu à une furie.

#1332 – PAS Lamia 1964 : κυανόλευκων

Les bleu et blanc. A la fin des années 1950 et au début des années 1960, le football professionnel grec connut une mutation importante. En 1959, le premier championnat nationale à poule unique vit le jour. Puis, la fédération remodela la seconde division et en 1962, 60 clubs réparties en 4 groupes la composèrent, chaque premier des poules s’affrontant en play-off pour déterminer les équipes promues dans l’élite. Ce mouvement incita les petites cités où de nombreux clubs existaient à unir leurs forces pour créer des champions locaux en mesure de rivaliser au niveau national. Ce fut le cas dans la ville de Lamia, au centre de la Grèce.

Lamia découvrit le football en 1912 avec le gymnaste Nikolas Papadimitriou. Puis, à la fin des années 1920, deux clubs furent fondés : l’Union Pallas et Olympiacos Lamia. Le 17 Juin 1962, ce dernier, qui évoluait déjà dans l’antichambre de l’élite, proposa à Pallas de fusionner. Malgré un accord initial, Pallas revint sur sa décision et repoussa la proposition. Le 24 Juillet 1962, l’Olimpiacos se tourna vers un autre club, Pamfthiotiko, et la nouvelle entité prit le nom de Lamiakos, ainsi que les couleurs de l’Olimpiacos (évidemment rouge et blanc) et celles de Pamfthiotiko (vert et blanc).

Finalement, au lieu d’un champion, Lamia en compta deux puisqu’en 1963, l’Union Pallas rejoignit Lamiakos en seconde division. D’où, l’année d’après, le maire de Lamia, Ioannis Papasiopoulos, chercha à réunir les différentes entités mais, nouvel échec, avec la création de deux nouveaux clubs : AS Lamia (Lamiakos) et AS Thermopylae (Union Pallas). Toutefois, une semaine plus tard, les deux associations finirent par fusionner sous la bannière PAS Lamia. La nouvelle direction opta pour le bleu et blanc, couleurs neutres par rapport à ses deux géniteurs. Lamiakos évoluait en rouge, vert et blanc tandis que Union Pallas jouait en noir et jaune.

#1331 – IFK Norrköping : Peking

Pékin. Ce surnom s’applique à la ville et a déteint sur le club de la ville. Pourtant, distancés de 7 000 km (à vol d’oiseau), les deux villes paraissent éloignées également culturellement et ne sont pas jumelées. Alors d’où vient ce surnom ? Il apparaît au début du XXème siècle. A cette époque, le monde était encore un vaste terrain de jeu où des explorateurs poursuivaient leurs découvertes scientifiques ou réussissaient des exploits.

Parmi eux, Sven Hedin, géographe et photographe suédois, réalisa plusieurs voyages en Asie Centrale, notamment pour établir les premières cartes détaillées de cette région. A ses retours d’expédition, il publiait ses aventures et donnait des conférences à travers le pays. Lors de l’une d’elle, certainement à l’université ou dans un lycée de la ville de Norrköping, Sven Hedin relatait son voyage en Chine et expliqua que Pékin et Nankin signifiaient respectivement la capitale du nord et la capitale du sud [elles prirent leurs noms durant la dynastie Ming (1368–1644) qui firent de Pékin la capitale de leur Empire, reléguant Nankin comme seconde capitale], tout comme Norrköping et Söderköping. Effectivement, le nom Norrköping désigne la place marchande (köping) du Nord et Söderköping la ville marchande du Sud (pourtant à seulement 15 km au Sud de Norrköping alors qu’il y a près de 900 km entre les deux villes chinoises). A la même époque que la dynastie Ming, ces deux cités suédoises occupaient une position économique et politique forte dans la Suède du Moyen-Âge.

A l’issu de la conférence de Hedin, certains étudiants apprécièrent la comparaison entre la capitale chinoise et leur ville de Norrköping et le surnom de la cité suédoise apparût.

#1330 – Maccabi Jaffa : הבולגרים

Les bulgares. Durant la Seconde Guerre mondial, bien qu’ils ne fussent pas déportés vers les camps de la mort, les Juifs de Bulgarie furent sévèrement persécutés et au lendemain de la victoire, le régime communiste ne leur laissa guère d’espoir. Le Premier ministre, Georgi Dimitrov, dénonça l’Holocauste mais il exhorta les Juifs à s’assimiler. En 1947, les organisations sionistes furent ainsi démantelées, tandis que les écoles juives furent contraintes de remplacer l’hébreu par le bulgare et de retirer les portraits d’Herzl (le fondateur du sionisme) et les cartes d’Israël. Car, si avant la guerre, les Juifs étaient bien établis dans la société bulgare, le mouvement sioniste émergea parmi eux immédiatement après le premier congrès sioniste de Bâle (1897), avec la création des premières associations Maccabi. Son développement fut rapide dans tout le pays et en 1926, le Maccabi Bulgarie comptait 2 100 membres répartis dans 21 branches. Par ailleurs, plusieurs organisations dont une banque furent créées dans les années 1930 pour faciliter l’Alya.

Dans ce contexte, l’émmigration vers la Palestine au lendemain de la guerre fut naturelle pour les Juifs bulgare. Dans les 2 ans qui suivirent la création d’Israël en 1948, 45 000 des 50 000 Juifs de Bulgarie quittèrent volontairement la Bulgarie pour rejoindre le nouvel État et s’installèrent principalement à Jaffa, qui leur rappelaient certainement leur ville natale de Sofia (la moitié des Juifs bulgares résidaient à Sofia). A Jaffa, le bulgare devint la langue des rues et des enseignes. Des restaurants servant des spécialités bulgares et des cafés ouvrirent leurs portes. Une université bulgare fonctionna dans les années 1950 et 1960. Le quartier autour du boulevard de Jérusalem fut surnommé la « Petite Sofia ». Ce regroupement favorisa l’entraide et la création d’associations culturelles et sportives bulgares, dont l’objectif était de donner un cadre qui faciliterait leur acclimatation dans le pays.

Ainsi, en 1948, les vétérans du Maccabi Bulgarie, dont Albert Chiuso, qui avait été président son président jusqu’à son immigration en Israël en 1943, ainsi que d’anciens athlètes du Maccabi Sofia, Avigdor Perciado, Moshe Almozelino et Moshe Miranda, fondèrent le Maccabi Jaffa presque immédiatement après leur arrivée. Dans ce petit quartier de Jaffa où se déroulait toute la vie de la communauté bulgare, tout le monde se connaissait et les liens étaient forts. Résultat, les supporters, membres de la communauté bulgare, s’identifièrent complètement à cette équipe, dont la plupart des joueurs étaient bulgares et vivaient à Jaffa (dans la première équipe de football du club, 9 des onze joueurs étaient bulgares). Même si la base de ses joueurs et supporteurs s’ouvrit au fil des années, l’attachement du club avec la communauté bulgare de Jaffa demeura forte. En mai 1953, le Maccabi Jaffa célébra son cinquième anniversaire et en même temps le jubilé du Maccabi Bulgarie tout comme en 1959 avec respectivement le dixième anniversaire et les 60 ans et où des milliers de personnes, vêtues d’uniformes du Maccabi Bulgarie, défilèrent dans un cortège mené par Aharon Manoah, l’un des fondateurs du Maccabi Bulgarie.

#1329 – Uruguay Montevideo FC : la Celestina

La petite céleste. Voici un club dont il est aisé de savoir son origine : Montevideo, capitale de l’Uruguay. Il fut fondé le 5 janvier 1921, dans le quartier de Pueblo Victoria à Montevideo, dans un contexte national favorable. De 1903 à 1920, sous la présidence de José Batlle y Ordóñez, l’Etat se modernisait et initiait de nombreuses réformes sociales en parallèle d’une économie qui prospérait. En outre, l’Uruguay connaissait une longue période de paix et se rapprochait du centenaire de son indépendance (25 août 1825) après avoir connu des guerres (notamment civiles), qui attestaient de la tutelle de ses puissants voisins argentins et brésiliens. Dans cet environnement, un certain élan patriotique s’exprima au sein des associations sportives.

Ainsi, fières de leur pays et son armée, les fondateurs donnèrent à leur club le nom de deux navires de guerre de la marine uruguayenne : le torpilleur/croiseur « Uruguay » (mis en service en 1910) et la frégate « Montevideo » (mis en service en 1908). Pour la tenue, ils retinrent celle de l’équipe nationale : maillot bleu ciel et short noir. Car, l’équipe de football d’Uruguay était l’honneur et la joie du peuple. Ses résultats étaient remarquables. En 1921, 4 éditions de Copa América avaient été disputés et les uruguayens l’avaient remporté 3 fois dont la dernière en 1920 (durant cette dernière compétition, l’Uruguay avait infligé un cinglant 6-0 au Brésil). Et dans ses rencontres annuelles face à l’Argentine (au travers des Copa Lipton et Copa Newton), l’Uruguay avait gagné 11 fois (sur 27 rencontres).

Alors attention si le drapeau uruguayen se compose de bandes horizontales bleues et blanches, le bleu du maillot de l’équipe est ciel et ne trouve pas ses origines dans la bannière du pays. Dans les premières années, la couleur du maillot de la sélection uruguayenne changea à de nombreuses reprises, en reprenant notamment les couleurs des grands clubs du pays. Le maillot bleu ciel et short noir fut adopté au lendemain de la première victoire des Uruguayens face à l’Argentine, à Montevideo, le 15 août 1910, en Copa Lipton. Lors de cette rencontre, l’équipe nationale portait pour la première fois un maillot bleu clair, s’inspirant de la chemise du River Plate FC, un des principaux clubs uruguayen de l’époque, et qui avait battu les argentins d’Alumni quelques jours plus tôt.

Le surnom de la sélection est devenu la Celeste et donc l’Uruguay Montevideo FC reçut celui de Celestina. Parfois, l’équipe est aussi créditée du surnom de Celeste de Pueblo Victoria (la celeste de Pueblo Victoria, le quartier dont est originaire l’équipe).

#1328 – FK Železiarne Podbrezová : Železiari

Les forgerons, les ferronniers, les hommes du fer. Avec ses 3 500 âmes, le petit village de Podbrezová, qui se compose en réalité de 6 hameaux réunis au XIXème siècle, compte un club de football au sein de l’élite slovaque depuis le début des années 2010. Et le développement de la ville comme celui de son équipe sportive ont été modelés par l’usine métallurgique, Železiarne Podbrezová.

Au bord de la rivière Hron, qui coule à Podbrezová, les ressources de minerais de cuivre et de fer furent exploitées dès l’Antiquité, en raison de leur facilité d’extraction (en surface). A partir du XVème siècle, la région devint un des principaux centres d’extraction de minerais du pays. Naturellement, une industrie s’implanta près des mines, notamment des usines sidérurgiques à la fin du XVIIème siècle (les premiers hauts-fourneaux furent construits en 1692 à Eubietova et en 1710 à Hnilec). Puis, au début du XVIIIème siècle, « Hrončiansky železářský », le plus important centre de production de fer de toute la Hongrie, vit le jour dans la ville voisine de Hronec. Enfin, en 1840, débutèrent les travaux d’un nouveau complexe industriel à Podbrezová qui allait devenir l’un des plus grands du royaume de Hongrie. La nouvelle usine qui incluait des laminoirs, se concentra sur la construction de rails pour l’Empire Austro-Hongrois (2 374 tonnes de rails produites en 1855). À la fin du XIXème siècle, les usines sidérurgiques de Podbrezová comptaient parmi les plus prospères de Hongrie et la production s’était diversifiée vers les armatures en acier pour la construction, la tôle, les tuyaux et la vaisselle émaillée qu’elle exportait dans tout le royaume et les pays voisins. Dans les années 1970, l’ensemble de l’administration des usines sidérurgiques de la Slovaquie (dont celles de Hronec) fut soumis à l’usine de Podbrezová. La nouvelle entité fut privatisée au début des années 1990 pour devenir Železiarne Podbrezová. Spécialisée dans la fabrication de tube en acier sans soudure, sa production annuelle s’élève aujourd’hui à 160 000 tonnes, ce qui en fait l’un des principaux fabricants de tubes en acier en Europe et l’un des plus gros employeurs de Slovaquie centrale, avec quelque 3 200 salariés. L’entreprise forme ses employés dans ses propres lycées (1 professionnel et 1 généraliste) et a toujours porté une attention particulière aux activités sociales, culturelles (l’entreprise a financé la construction de l’église catholique romaine du village en 1892) et sportives de ses employés.

Donc, naturellement, la vie du club a été intimement liée à l’usine sidérurgique. Dès les années 1940, grâce au soutien matériel et financier de l’entreprise, le club progressa dans les ligues slovaques. Dans les années 1950, la direction de l’usine sidérurgique décida la construction d’un nouveau stade de football (ainsi qu’une piscine d’été) qu’elle mit à disposition du club. En 2006, la société favorisa le rapprochement des clubs de Podbrezová et de Brezno pour former le ŽP Sport Football Club, qui changea de nom pour l’actuel en 2017. La société métallurgique était jusqu’en 2021 l’unique actionnaire du club et depuis possède encore 35% du capital.