#1335 – CS Italiano : Tano

Tano est un terme de l’espagnol rioplatense, un dialecte typique de la région du Rio de la Plata (Argentine et Uruguay) qui désigne les immigrés italiens et leurs descendants dans ces deux pays sud-américains. Pour peupler un jeune pays et soutenir sa croissance, l’Argentine fit de l’immigration l’un de ses piliers, au point de l’inscrire dès 1853 dans sa première Constitution (article 25). Le gouvernement argentin promut sa politique en Europe et subventionnait le voyage en bateau des immigrants. Résultat, plus de trois millions d’Italiens émigrèrent vers l’Argentine en près d’un siècle (entre 1857 et 1940) et en 2011, plus de 25 millions des Argentins (soit 62,5 % de la population) avaient des origines italiennes.

Au départ, les immigrants italiens provenaient principalement du Nord de l’Italie (Ligurie, Piémont, Lombardie et Frioul) et étaient surnommés bachicha (qui dérivait d’un nom typique de Gênes). Toutefois, au début du XXème siècle, l’immigration en provenance du Mezzogiorno (midi et tiers sud de l’Italie) devint plus importante. Lorsque les agents des services de l’immigration interrogeaient les immigrants sur leur provenance, ils répondaient donc régulièrement napulitano (signifiant qu’ils avaient embarqué dans le port de Naples). A force, les employés de l’administration réduisirent le terme à ces deux dernières syllabes, tano, qui présentait aussi l’avantage de rimer avec le gentilé italiano.

Le surnom parait évident pour un club dont toute la symbolique tourne autour de la péninsule italienne : dénommé Italiano, jouant dans le stade « República de Italia », avec un écusson se résumant au drapeau italien et des joueurs évoluant en bleu. Evidemment, même si la forte immigration italienne influença la culture argentine, de nombreuses associations se créèrent pour conserver un lien entre les immigrants et avec leur origine commune. Ce fut le cas du CS Italiano qui fut fondé le 7 mai 1955 par des membres de la communauté italienne de Buenos Aires afin de participer à un championnat réservé à cette communauté.

#1334 – VfL Bochum : Fahrstuhlmannschaft

L’équipe ascenseur. L’expression (comme son synonyme d’ « équipe yoyo ») est bien connu par les amateurs de ballon rond pour qualifier une équipe qui est promu à l’étage supérieur de l’organisation pyramidale du football mais qui revient rapidement à l’étage inférieur. Et dans toutes les ligues ont connaît des équipes qui alternent régulièrement joie de la promotion et pleur de la relégation. Cette année, 3 équipes ont été reléguées en seconde division allemande dont le VfL Bochum. Sans surprise si vous connaissez un peu le club de Ruhr, qui était revenu en Bundesliga en 2021–2022.

Tout commence en lors de la saison 1992-1993. Terminant à la 16ème place de la Bundesliga, Bochum fut relégué. Une évidence après une saison difficile où le club avait fréquenté la zone de relégation depuis la 9ème journée (et même la dernière place lors de 12 journées en cumulé). Mais, cette relégation mettait un terme à une présence de 22 années dans l’élite allemande, la plus longue période du club en première division. Depuis cette saison, Bochum ne parvint pas à se fixer et enchaina promotion et relégation.

Après avoir remporté la seconde division dès la saison suivante (1993-1994), Bochum remontait à l’échelon supérieur mais restait simplement une année en terminant à la 16ème place. Une nouvelle fois, Bochum demeura qu’une saison (1995-1996) au purgatoire (dominant le championnat avec 12 points d’avance sur le second). Le nouveau passage dans l’élite dura un peu plus longtemps : 3 saisons avec une incroyable 5ème place lors de l’exercice 1996-1997 et une place en Coupe de l’UEFA. Mais, inexorablement, le club descendit au classement saison après saison et en 1998-199, nouvelle relégation (avec 19 défaites au compteur pour 34 matchs). L’équipe parvint encore à remonter en Bundesliga après seulement une saison dans l’antichambre. Et encore, elle fut reléguée dès la saison suivante (2000-2001) de l’élite en finissant à la dernière place avec 21 défaites. Pour l’exercice 2001-2002, Bochum lutta mais parvint à arracher la dernière place pour la promotion en première division. Les deux saisons suivantes furent une parenthèse enchantée pour Bochum qui finit 9ème (2002-2003) puis 5ème (2003-2004) de Bundesliga, décrochant une nouvelle qualification en Coupe de l’UEFA. Malheureusement, la parenthèse prit fin dès la saison 2004-2005 avec une nouvelle relégation en Bundesliga 2. En un peu plus de dix, Bochum aura donc connu 5 relégations et autant de promotion. De sacrées montagnes russes qui pouvaient donner la nausée à ses supporteurs.