Mineurs en dialecte limbourgeois. Inquiet de voir les jeunes de la paroisse partir vers d’autres villes pour assouvir leurs passions sportives, l’aumônier Maurice Vanschoenbeek (vicaire dans la cité d’Eisden) fonda le club du VV Patro Eisden, Patro indiquant que ce club était un patronage. En 1942, le club était admis à l’Association royale belge de football, avec pour président d’honneur et président, les directeurs de la mine d’Eisden. Car, la vie de la commune d’Eisden tournait autour de la mine de charbon dont l’exploitation avait débuté une vingtaine d’année auparavant.
En Belgique, au XIXème siècle, les bassins houillers se situaient en Wallonie (Liège, Charleroi, Borinage) mais, l’industrialisation de plus en plus importante de l’économie européenne entraina une demande croissante de charbon et favorisa la recherche de nouveaux bassins en Flandre. Bien qu’exploité depuis le Moyen-Âge, l’importance des réserves de charbon dans le quart sud-est de la région du Limbourg fut mise en évidence vers 1870. Ce bassin, qui prolongeait celui d’Aix-la-Chapelle, s’étendait de Landgraaft (Pays-Bas) à Berlingen (Belgique). La partie néerlandaise se dénomma Bassin du Limbourg et compta jusqu’à 12 mines tandis que celle belge s’appella Bassin de Campine. Ce dernier filon fut découvert en 1901 mais, en raison de problèmes techniques et politiques, l’exploitation ne démarra que dans les années 20 pour atteindre sa vitesse de croisière après la Seconde Guerre mondiale et s’organisa autour de 7 mines, chacune ayant deux puits.
La mine de charbon de Limburg-Maas à Eisden (village depuis absorbé par Maasmechelen) fut la deuxième mise en service en 1923. Elle descendait jusqu’à 900 mètres. La production totale de cette mine atteignit 73 191 000 tonnes avec un record annuel en 1957 à 1 883 420 tonnes. A son apogée, en 1955, 7 340 mineurs travaillaient dans la mine. Toutefois, dans cette zone frontalière relativement peu peuplée, les sociétés exploitant la mine durent attirer une main d’oeuvre importante. Après l’installation d’une ligne de train, l’entreprise minière se lança rapidement dans la construction d’habitations et de toutes les commodités d’une ville au sein du concept de « Cité-Jardin« . Du directeur aux mineurs, en passant par les ingénieurs et les employés, toutes les collaborateurs de la mine habitèrent dans cette Cité-Jardin, organisée autour de deux larges avenues. Outre des restaurants et des maisons closes, 3 cinémas, un monastère, des écoles, un casino, et un hôpital y étaient également implantés.
De manière générale, les conditions difficiles de travail (282 mineurs moururent dans des accidents dans la mine Limburg-Maas) créa une grande solidarité et camaraderie entre les ouvriers. Ce sentiment était renforcé dans les villes construites autour de la mine où les familles des ouvriers se côtoyaient quotidiennement et vivaient les mêmes difficultés. Ainsi, le mot Koempels fut utilisé en limbourgeois pour désigner les mineurs. Ce nom vient de l’allemand Kumpel, qui signifiait à l’origine ami ou compagnon. Et parmi les dirigeants, joueurs et supporteurs du club, on retrouvait de nombreux koempels.
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