#1376 – AS Génération Foot : les Grenats

En 2000, Mady Touré créa l’académie de football Génération Foot avec pour objectifs de former et valoriser les jeunes talents sénégalais. Lui-même avait tenté une aventure de footballeur professionnel en France dans des clubs des divisions inférieures mais pas couronnée de succès en raison de blessures. Il avait fini par devenir recruteur pour une agence après avoir été maçon. Rapidement, en 2003, pour se doter de moyens, Mady Touré signa un partenariat avec le FC Metz. En l’échange d’équipements et d’une aide financière, l’académie sénégalaise devint une passerelle vers le haut niveau européen, via le club mosellan qui avait une option sur au moins deux joueurs de Génération Foot chaque saison.

Le partenariat, renouvelé en 2010 puis en 2020 pour 10 ans, se révélera un véritable accord gagnant-gagnant. D’un côté, le FC Metz mettait la main sur des joueurs de gros calibres, le principal étant Sadio Mané (mais on peut également citer Ismaïla Sarr, Pape Matar Sarr, Diafra Sakho et Lamine Camara). De l’autre, Génération Foot trouvait les ressources financières pour construire des installations au niveau FIFA, comme son centre d’entrainement Amara Touré ou le lycée « Bernard Serin » (du nom du président du FC Metz). Tous ces investissements porteront leur fruit, le club gravissant les échelons du football nationale et remportant notamment 3 titres de champion. Aujourd’hui, le FC Metz est actionnaire à plus de 40 % de l’Académie Génération Foot.

Avec un tel partenariat, Génération Foot a naturellement calqué son image sur celle de son grand frère. Ainsi, l’écusson comme les maillots de l’équipe devinrent grenat, la couleur du club mosellan (cf. #144).

#1375 – RB Omiya Ardija : リス

Les écureuils. Il était temps de consacrer un article à cette équipe japonaise dont les traditions vont disparaître au profit du marketing de la galaxie Red Bull. En effet, en novembre 2024, Omiya Aerdija devint le premier club asiatique à intégrer la multipropriété de la marque de boissons énergisantes. Comme à son habitude, Red Bull a commencé à dépouiller le club de son histoire pour en faire une pale copie des autres clubs du groupe autrichien. Tout d’abord, RB a été ajouté au nom du club, faisant référence à « Red Bull ». Cependant, en raison du règlement interdisant aux clubs de JLeague d’inclure des noms de sociétés dans leur dénomination, RB correspond officiellement à Rasen Ballsport (littéralement en allemand « jeu de balle sur gazon »). L’écusson où un écureuil faisait face à un ballon a fait place au blason de la marque de boisson, deux taureaux rouges chargeant face à face, qui orne la plupart des clubs de la galaxie Red Bull. Les traditionnelles mascottes d’écureuil Ardi et Miya, apparues respectivement en 1998 et en 2008, risquent d’être remplacées par la nouvelle effigie d’un taureau dénommé Buru.

Mais, l’écureuil a été l’animal totem de l’équipe depuis longtemps. Outre son apparition sur l’écusson et les mascottes, la présence du rongeur s’exprime aussi dans le nom du club, « Ardija », qui dérive du mot espagnol ardilla, signifiant écureuil (le mot a été transformé – le j remplaçant le l – car la sonorité l n’existe pas en japonais). En 1990, lorsque la ville célébrait son cinquantenaire, elle adopta pour les festivités un écureuil comme mascotte du nom de Korisu-no-Toto-chan. Il vivait réellement dans une cabane à écureuils située dans la « Forêt des Citoyens » à Omiya. Mais, les raisons de ce choix demeure inconnue, l’écureuil étant endémique du Japon mais pas particulièrement de la région d’Omiya.

En 1998, lorsque l’équipe devint professionnelle, elle s’établit à Omiya et choisit l’écureuil comme emblème. Non seulement la mascotte permet aux supporteurs de s’identifier rapidement avec le club mais elle devait aussi traduire le style de jeu de l’équipe. Reposant sur une défense solide et des contre-attaques rapides, l’écureuil exprimait cette vitesse. En outre, la forme de la queue de l’écureuil dans l’écusson représentait la défense solide et l’équilibre.