Vainqueur de la Coupe du monde. Le club a pris l’habitude de se surnommer ainsi et de nombreux t-shirts portés par ses supporteurs arborent fièrement ce surnom. Mais prétendre à ce titre alors que le palmarès du club se limite à un championnat de seconde division en 1977, n’est-ce pas un peu prétentieux ? Evidemment ce n’est pas ce sacre qui conduisit à ce surnom un peu tape-à-l’œil. Mais, une simple victoire contre le Bayern Munich suffit au bonheur des fans de Sankt Pauli.
A l’issu de la saison 2000-2001, Sankt Pauli accéda à la Bundesliga. Mais, au sein de l’élite, l’équipe de Hambourg s’écroula. Le club termina à la dernière place avec seulement 4 victoires à son compteur et à 12 points du premier non-relégable. Seulement, dans cette saison noire, il y eut une éclaircie le 6 février 2002. 21ème journée du championnat, Sankt Pauli, déjà dernier du championnat, accueillit le Bayern Munich, 2ème, dans son stade du Millerntor. La partie semblait déséquilibrée pour une équipe de Sankt Pauli qui n’avait remporté que deux matchs depuis le début du championnat. En face, l’ogre bavarois qui comptait dans ses rangs Willy Sagnol, Bixente Lizarazu, Mehmet Scholl, Stefan Effenberg, Ciriaco Sforza, Giovane Élber et bien d’autres stars. Surtout, quelques mois auparavant le Bayern avait remporté sa deuxième coupe intercontinentale face à Boca Junior. L’équipe munichoise avait donc gagné le titre officieux de « champion du monde » . Mais, le scénario du match ne se déroula pas comme prévu. A la 30ème minute, le milieu Thomas Meggle marqua le premier but pour Sankt Pauli, suivi 3 minutes plus tard par un second de Nico Patschinski. Le Bayern était abasourdi et ne réagit qu’à la 87ème en réduisant le score par l’intermédiaire d’une tête de Willy Sagnol.
Même si la suite de la saison fut catastrophique, cette victoire redonna un peu d’espoir et d’honneur aux fans de Sankt Pauli. 10 ans plus tard, lors d’une célébration de cette victoire (car oui Sankt Pauli fête cette victoire à défaut de célébrer d’autres titres), Nico Patschinski déclarait « Der Sieg war eine Sensation zu der Zeit, ganz klar. Wir hatten lange nicht gewonnen und schlagen dann ausgerechnet die Bayern » (La victoire fit sensation à l’époque, c’est clair. Nous n’avions pas gagné depuis longtemps et nous avons battu le Bayern). Mais Sankt Pauli n’avait pas seulement battu le Bayern, l’équipe avait gagné face au dernier vainqueur de la Coupe du Monde. Le battage médiatique autour de cette victoire qui s’en suivit fut important. Dans la foulée, les t-shirts imprimées spécialement pour l’occasion, sur lesquels le club se célébrait comme Weltpokalsiegerbesieger, se vendirent comme des petits pains auprès des fans. En battant le dernier vainqueur de la Coupe du Monde, Sankt Pauli avait l’impression aussi de remporter cette coupe.
