#227 – Liverpool FC : the Reds

Les rouges. En Angleterre, comme partout dans le monde, reds est synonyme du club de la Mersey. Sauf que Liverpool n’a pas joué en rouge depuis sa création. Né d’une scission au sein d’Everton en 1892 (un problème de loyer entre le propriétaire du terrain et les toffees), Liverpool opta pour un maillot bleu et blanc, les couleurs du rival, Everton … qui lui jouait en rouge cette année-là. De quoi faire perdre leur latin aux supporteurs actuels. Liverpool se serait inspiré du style et des couleurs du maillot de Blackburn Rovers (qui était une référence à l’époque puisque le club du Lancashire avait déjà remporté 5 éditions de la Coupe d’Angleterre). Mais, dès l’année suivante, Everton revint au bleu (ciel et non roi comme aujourd’hui) et Liverpool changea 3 ans plus tard (1896) pour le rouge afin de se différencier.

Le maillot rouge s’imposa et après une année avec un short noir, le blanc s’imposa pour le bas de l’uniforme à compter de Septembre 1896. Jusqu’à un match de Coupe d’Europe en 1964. Pour la réception d’Anderlecht en huitième de finale de la Coupe des Clubs Champions, le manager de l’époque, Bill Shankly, imposa un short et des chaussettes rouges afin que le kit du club soit intégralement écarlate. En jouant avec un maillot rouge sang, son idée était de montrer que ses joueurs étaient des guerriers et ainsi inspirer la peur à leurs adversaires. La petite histoire raconte que Bill Shankly jeta un short rouge à son défenseur écossais Ron Yeats. Pourtant surnommé the colossus en raison de sa corpulence, Shankly lui dit « Get into those shorts and let’s see how you look’. ‘Christ, Ronnie, you look awesome, terrifying. You look 7’ tall » (Enfile ce short et voyons l’air de quoi tu as l’air. Bon sang, Ronnie, tu es superbe, terrifiant. On dirait que tu fais 2 mètres de haut). L’attaquant Ian St John proposa de faire le grand saut en mettant également des chaussettes rouges. Shankly était persuadé que ce kit intégralement rouge aurait un effet psychologique certain sur les adversaires, cette couleur symbolisant le pouvoir et le danger. Ce coup fut gagnant car Liverpool gagna 3-0. Cette nuit-là, en rentrant à la maison, il dit à sa femme Ness « Tonight, around Anfield for the first time, there was a bright flame, as if a fire was spreading » (Ce soir, aux alentours d’Anfield et pour la première fois, il y avait une flamme éclatante, comme si un feu se propageait).

Selon certaines recherches récentes, les chaussettes rouges n’auraient été introduites que lors d’un match de quatrième tour de la FA Cup contre Stockport County le 3 février 1965. Toutefois, les chaussettes rouges furent déjà portés (entre 1896 et 1934), avant que les bas rayés rouges et blancs s’imposèrent entre 1936 et 1959. Il y eut parfois des tentatives en noir pendant ces années. Ce ne fut qu’à compter de 1959 que les chaussettes blanches furent utilisées et finalement pour peu de temps.

#12 – Liverpool FC : Scousers

Mot anglais intraduisible et qui se rattache complètement à Liverpool. En effet, en Anglais, Scouse est un terme qui désigne à la fois les habitants et les personnes originaires de Liverpool aussi bien que l’accent propre des gens habitant Liverpool et la région du Merseyside. Influencé par la forte immigration irlandaise et galloise qui accompagna le développement du port à compter du XVIIIème siècle ainsi que par les marins scandinaves de passage, l’anglais parlé à Liverpool prit un accent particulier très distinctif et ayant pas de points communs avec les autres accents du reste de l’Angleterre.

Ce mot est un dérivé de lobscouse, plat typique de la région, cuisiné par les marins. Au XIXème siècle, les habitants les plus pauvres de Liverpool et de sa région mangeaient couramment du scouse car il s’agissait d’un plat bon marché et familier aux familles de marins. Le scouse est un ragoût de pomme de terre, de carottes et d’oignons, auxquels de la viande salée est rajoutée (principalement du mouton mais le bœuf comme l’agneau sont également utilisés). En fonction des recettes, d’autres aliments peuvent également complétés le plat tels que des lentilles, de la patate douce ou des pois. Il est souvent accompagné de chou rouge mariné dans du vinaigre ou de la betterave rouge et du pain croustillant. Ce plat est fortement associée au port de Liverpool et à son arrière-pays au nord-ouest de l’Angleterre. Mais, on retrouve des équivalents dans toute l’Europe du Nord, les échanges entre les ports ayant certainement favorisé sa dispersion : en Norvège (lapskaus), en Suède (lapskojs), en Finlande (lapskoussi), au Danemark (skipperlabskovs) et dans le Nord de l’Allemagne (labskaus).