#1369 – Newcastle United : Geordies

C’est à la fois le gentilé et le dialecte des habitants de Newcastle et, plus généralement, de la région de Tyneside dans le nord-est de l’Angleterre. Le dialecte se compose d’un accent qui le rend rapidement reconnaissable ainsi que d’un vocabulaire riche et original, difficiles à comprendre pour des anglais d’autres régions et des étrangers. Il s’est retrouvé « à l’honneur » grâce à une téléréalité assez trash qui s’appelle Geordie Shore. Quelques stars l’ont conservé comme Cheryl Cole, Sting et les présentateurs Ant et Dec. Mais, que vous le parliez ou pas, si vous habitez la région, vous serez pour le reste de l’Angleterre un geordie. Plusieurs théories se font concurrence pour expliquer l’origine du terme Geordie mais toutes s’accordent pour penser que le terme provient d’un diminutif familier du prénom George.

L’une des plus connue fait référence à la rébellion jacobite. Lors de la Glorieuse Révolution de 1688, le Roi d’Angleterre, d’Irlande et d’Ecosse Jacques II Stuart, catholique, fut détrôné par les ligues protestantes. Jusqu’en 1746, les partisans de Jacques II (les jacobites) continuèrent à lutter pour tenter de rétablir sa dynastie face à la Maison d’Orange-Nassau puis celle d’Hanovre. En 1715, la couronne anglaise était portée par Georges Ier de la Maison d’Hanovre dont les habitants de Newcastle étaient de fervents partisans, selon les jacobites qui étaient majoritaires dans le reste du Northumberland rural. Ces derniers surnommèrent alors les habitants de Newcastle de Geordies, en référence à une chanson populaire « Cam Ye O’er Frae France » (Viens-tu de France) dans laquelle le Roi Georges était appelé Geordie Whelps (George le Guelfe).

Dans cette région où le charbon fit la richesse et la pauvreté de nombres de personnes, naturellement, certaines théories rattachent geordie au monde des mineurs. Le prénom Georges aurait été tout d’abord porté par de nombreux mineurs. Ensuite, alors que les mineurs du reste de l’Angleterre utilisaient les lampes dénommées Davy, ceux du Comté de Tyne and Wear préféraient la lampe Geordie qui avaient été conçues par George Stephenson, surnommé « geordie the engine-wright » (geordie le mécanicien) en 1815 à Newcastle. Pourtant, le terme geordie serait antérieur puisque dès 1793, les chansons de la région désignaient sous ce terme les mineurs. Et tout au long du au XIXème siècle, le mineur resta une figure emblématique de la région appelée geordie. Le terme s’étendit ensuite à tous les habitants.

Une dernière version, moins répandue, avance que, du XIème au XVIIème siècle, le long de la frontière anglo-écossaise, de nombreuses familles importantes étaient établies de chaque côté et portaient des nom pittoresques. Parmi ces familles, le nom Geordie était répandu comme les Geordie Kang Irvine, Ill-Drowned Geordie Nixon et Jingling Geordie.

#299 – Newcastle United : the Toon Army

Ce surnom caractérise plus les supporteurs du club que le club lui-même. Et, quand les supporteurs arrivent au stade en masse en provenance de toute la ville, on les compare à une armée. Le stade de Newcastle, St James’ Park, est la maison de Newcastle United depuis 1892 et le premier match de football s’y est déroulé en 1880. Avec une capacité de 52 350 places, c’est le 8ème plus grand stade de football d’Angleterre. A noter que la capacité de l’enceinte était déjà de 30 000 personnes en 1899 et le record d’affluence fut atteint le 3 février 1930 avec 68 386 spectateurs pour un match entre Newcastle United et Chelsea. Il se situe à proximité du centre-ville, à 500 m environ au nord de la gare centrale, la principale de la ville. Tout au long de son histoire, le désir d’expansion a provoqué des conflits avec les résidents locaux et le conseil municipal. Plusieurs propositions furent faîtes pour le déplacer mais sa situation centrale et l’attachement des supporteurs lui ont permis de résister. Le centre ville se nomme town en anglais et, comme dans beaucoup de région anglaise, les habitants de Newcastle ont leur propre accent et jargon, le Geordie. Ainsi, le mot town se prononce alors toon. Et voici donc les supporteurs se rendant au stade surnommés la toon army.

#141 – Newcastle United : the Magpies

Les pies. En observant le plumage noir et blanc de l’oiseau, on comprends très vite la raison de ce surnom puisque le club du nord de l’Angleterre évolue dans des maillots rayés blancs et noirs. Comme souvent, il ne s’agit pas des couleurs originels du club. Newcastle United naquit en 1892 de la fusion de deux clubs de la ville, Newcastle East End FC et Newcastle West End FC. Une fusion ? Plutôt une absorption de West End par East Eand. En effet, les deux clubs étaient rivaux mais West End connut des difficultés financières qui poussèrent les dirigeants à demander un rapprochement avec East End. Cette fusion se concrétisa donc en 1892. Si le club changea de nom pour United, afin de rappeler que les deux clubs étaient maintenant unis, la nouvelle institution garda pourtant les couleurs du vainqueur, East End, ie un maillot rouge et un short blanc (ou peut-être rayé). Les uniformes étaient chers et, si les membres des deux clubs souhaitaient s’unir et effacer leur vieille rivalité, les finances du clubs ne permettaient certainement pas d’achever cette union en changeant de couleur. Toutefois, lors de plusieurs matchs (notamment face à Liverpool ou Arsenal), les deux adversaires se retrouvaient à joueur sous les mêmes couleurs rouges, ce qui évidemment posait des difficultés d’organisation : une des deux équipes devaient trouver un kit de rechange (or, comme dit plus haut, les équipements étaient chers et les clubs n’avait pas plusieurs kits, et encore moins des maillots à domicile et d’autre pour jouer à l’extérieur – on ne parle donc même pas de version third). Il s’avéra qu’un jour de match, Newcastle trouva, comme rechange, un kit de maillots rayés noirs et blancs. On ne sait pas d’où provenait ce kit de rechange. Il semblerait que l’équipe junior jouait avec de tel maillot et l’équipe senior les emprunta. Il se pourrait aussi que Newcastle les avait empruntés à la ligue régionale du comté de Northumberland, auquel Newcastle était attaché. Au final, un passage permanent au noir et blanc suivit rapidement, très probablement pour réduire les conflits de maillots avec les équipes évoluant en rouge, et peut-être aussi afin d’apaiser les anciens supporteurs de West End qui ne se retrouvaient pas dans les couleurs de leur rival de East End. La décision fut donc prise en 1894, comme le révèle le procès-verbal de la réunion du club: « Il a été convenu que les couleurs du club devraient être changées des chemises rouges et des culottes blanches en chemises noires et blanches (rayures de deux pouces) et des culottes foncées ».

Mais pourquoi les maillots de rechange étaient de couleurs noire et blanche ? Là aussi, il existe de nombreuses versions. L’une d’elle se rattache au comté de Northumberland. Ce dernier possède un tartan officiel, également connu sous le nom de Shepherd Plaid ou Border Tartan. Il s’agit d’un tissage croisé à partir de laine de mouton noire et blanche non teinte, affichant au final des petits carreaux noirs et blancs. Une autre théorie remonte à la guerre civile anglaise et au marquis de Newcastle, William Cavendish, et à son régiment Whitecoats. Le régiment portait des manteaux de laine non teints (qu’ils juraient de teindre en rouge avec le sang de l’ennemi) et combattait sous la crête héraldique Cavendish, qui était principalement en noir et blanc. Enfin, une autre version implique une paire de pies qui nichait au stade de St James’ Park et fut « adoptée » par les joueurs de Newcastle. Cette version, qui n’est pas plus admise que les autres, pourrait boucler la boucle avec le surnom.