#1246 – Kabuscorp SCP : os Palanquinos

Les petits Palancas. Dans le district de Cazenga de la capitale angolaise, les week-end, les enfants des quartiers de Palanca, Rangel et Cazenga s’affrontaient dans des tournois de football. L’ancien militaire et businessman, Bento Kangamba, qui dirigeait le conglomérat Kabuscorp, décida d’unir les jeunes de Palanca et Cazenga sous la bannière d’un nouveau club qui fut fondé en Décembre 1994. Habitant le quartier, il plaça le siège du club à Palanca. 14 ans après sa création, Kabuscorp SCP intégra l’élite du football angolais et à peine 5 ans plus tard, il remporta le titre national, avec dans son effectif, le ballon d’or brésilien, Rivaldo.

Le P de SCP correspond à Palanca et donc au nom du district où réside le client. Mais, il ne faut pas réduire le surnom du club à son quartier de résidence. Car le Palanca représente surtout le symbole du pays. Il s’agit d’un animal endémique de l’Angola qui est une sous-espèce de l’antilope noire (ou antilope charbonnière ou zibeline) et qui n’est présente que dans deux endroits du pays, le parc national de Cangandala et la réserve naturelle de Luando. Elle se distingue par sa force, sa grande taille, notamment avec des cornes, recourbées vers l’arrière, pouvant mesurer jusqu’à 1m60 pour les males et sa capacité à sauter des barrières d’une hauteur de 2 mètres.

L’antilope occupe une place importante dans la culture africaine, en symbolisant la vivacité, la force et la beauté. Son apparence majestueuse l’élève, dans certaines tribus, au rang d’animal totem. D’ailleurs, il a gagné le statut d’idole national de l’Angola. Source de fierté pour les angolais, l’antilope est représentée sur de nombreux timbres, billets de banque et même sur le passeport du pays. On peut également le voir sur le fuselage de tous les avions de la compagnie aérienne nationale TAAG Angola Airlines. Dans le domaine du football, l’équipe nationale est surnommée palanca negras. Donc, pas étonnant pour Kabuscorp de jouer sur le nom du quartier et de ce symbole nationale, en l’affichant un temps sur son blason.

#595 – GD Interclube : os Polícias

Les policiers. Le 28 février 1976, 3 mois après l’indépendance de l’Angola de l’Empire Portugais, le nouveau commandant général de la police nationale angolaise, Santana André Pitra dit Petroff, prit la décision le même jour, d’un côté, de fonder la police nationale angolaise, et, d’un autre côté, de doter cette nouvelle force d’une association sportive, le Grupo Desportivo e Recreativo do Corpo da Polícia de Angola (Groupement Sportif et Récréatif de la Police Angolaise). Au travers de ce club, l’objectif était double. Premièrement, le club devait combler le manque de structures proposant des loisirs et des sports, en vue d’entretenir le physique des forces de police. Ensuite, il devait permettre aussi de différencier la police de la nouvelle République Populaire d’Angola des forces répressives de la police nationale coloniale, en lui permettant de lui créer une image plus « proche du peuple ». Aujourd’hui encore, le club, qui est omnisport, est toujours rattaché au Ministère de l’Intérieur.

#444 – CD Primeiro de Agosto : os Militares

Les militaires. Le club fut fondé le 1er août 1977, quelques mois après l’indépendance du pays (11 novembre 1975). Après une longue guerrilla (1961-1975), le pays obtint son indépendance du Portugal et constitua un régime communiste sous l’emprise du Mouvement populaire de libération de l’Angola. Naturellement, les grandes administrations du pays (armée, force policière …) participèrent à consolider le régime et structurer les institutions, notamment au travers du sport. Chacun créa sa structure omnisports. Ainsi, la fondation du 1º de Agosto était due à une stratégie de promotion et de développement du sport définie par les Forces armées populaires pour la libération de l’Angola (FAPLA), à travers le Comité national des sports militaires. Dirigé par les militaires, l’association est le club des forces armées angolaises qui est également son principal sponsor.