Les vizirs. Située dans la vallée de la rivière Lašva, la cité ancestrale de Travnik constitue un des hauts lieux de l’Islam en Bosnie et conserve un important héritage et patrimoine de l’époque ottomane. Si une présence romaine est attestée dans la région de Travnik, l’époque médiévale et la monarchie bosniaque marqua le début du développement de la ville. Toutefois, l’occupation ottomane constitua son age d’or. Au XVème siècle, l’Etat indépendant de Bosnie tomba face à l’avancée de l’Empire Ottoman et la région passa sous domination musulmane. En 1580, une nouvelle division administrative fut créée, regroupant l’actuelle Bosnie-Herzégovine ainsi qu’une partie de la Croatie, du Montenegro et de la Serbie, qui était nommé Pachalik de Bosnie. A sa tête un pacha conseillé par des vizirs. Au départ, la capitale du Pachalik fut établi à Banja Luka, an nord du pays. Mais la présence musulmane le menaçant, le Saint Empire Germanique rentra en conflit lors de la grande guerre turque (1683-1699) et défait l’Empire ottoman, notamment en ravageant et incendiant Sarajevo, qui était devenu capitale alors du Pachalik en 1639. Résultat, Travnik fut élevé au rang de nouvelle capitale et devint la résidence des vizirs bosniaques de 1699 à 1832. Avec ce nouveau rôle politique, les mosquées et infrastructures se multiplièrent ainsi que l’arrivée des consulats de la France et de l’Autriche. Aujourd’hui, Travnik reste profondément marqué par cette période. Souvent surnommé « l’Istanbul européenne », Travnik était considérée comme la ville la plus orientale en Bosnie. Au regard de sa population, le nombre de mosquées et de minarets parait démesuré. On y dénombre aussi de nombreux mausolées, dont des tombes de vizirs.
