#339 – FC Barcelone : Barça

Continuons notre hommage à Diego Maradona avec son premier club européen où son passage fut mitigé. Il apparaît évident que Barça est le diminutif de Barcelone. Pourtant, la logique voudrait que son abréviation soit « Barce ». Au moins, Barça respecte l’orthographe catalane qui prévoit un « c » cédille lorsqu’il est suivi d’un « a ». Ce diminutif n’est pas simplement le raccourci du nom de la ville. En réalité, plusieurs options s’affrontent.

Parmi les différentes versions qui enrichissent la toponymie de Barcelone, deux avancent le mot « Barca ». Ainsi, en 230 avant J.C., la légende veut que Hamilcar Barca, général de Carthage, (ou son fils Hannibal Barca, le fameux Hannibal) établit un campement sur Montjuïc, qui aurait jeté ainsi les bases de la future cité. Barcelone dériverait du nom de cette fameuse famille de Carthage, les Barca.

L’autre version fait appel au mythe de Jason et les Argonautes. Hercule aurait rejoint Jason et ses Argonautes pour les aider à trouver la Toison d’or. L’escouade était composé de 9 bateaux. A proximité de la côte catalane, leurs navires aurait été dispersés par une violente tempête et seulement 8 bateaux se retrouvèrent. Le 9ème manquait à l’appel. Hercule aurait alors retrouvé les restes du neuvième bateau (en latin Barca Nona) et son équipage près de Montjuïc. Les marins échoués aurait trouvé le site si agréable qu’ils auraient fondé, avec l’aide d’Hermès une ville qu’ils nommèrent Barcanona.

Si l’origine du diminutif est trouble, la première apparition écrite du mot « Barça » remonte à 1922. Il s’inscrivit dans un article humoristique du magazine sportif catalan « Xut ». Ce dernier était un revue satirique et critique sur le sport et les références au FC Barcelone et à l’ Espanyol s’appuyaient souvent sur des caricatures, des traits ironiques ou des diminutifs. Compte tenu de l’audience du magazine, le surnom affectueux « Barça » s’imposa très rapidement auprès de la population et depuis dans le monde entier.

#200 – FC Barcelone : Blaugrana

Les bleus et grenats. Les couleurs du FC Barcelone font partie des symboles majeurs du club et remontent à la création du club, même si les raisons de ce choix ne sont pas connues avec certitude. Le club défend la version suivante : Le 13 décembre 1899, lors de la deuxième réunion du comité de direction, le directeur et joueur Arthur Witty proposa ces couleurs. Witty souhaitait reprendre les couleurs de l’école de rugby du collège anglais Merchant Taylors de Liverpool, où il avait évolué entre 1893 et 1894. Cette version serait corroborée par l’histoire d’un autre club de sport barcelonais. En avril 1899, le club de tennis, dénommé Barcelona Lawn Tennis Club, fut fondé avec comme premier président le consul de la Grande-Bretagne à Barcelone, Ernest F.C. Witty, le père d’Arthur. Or, l’écusson du club de tennis portait lui aussi les couleurs bleu et grenat, ce qui démontrerait que la famille Witty soit à l’origine de ces couleurs.

Or, le club de tennis de Barcelone compte également un autre fondateur, Hans-Max Gamper, qui est à l’origine de l’autre version, bien ancrée dans la mémoire collective. Suisse exilé à Barcelone, Hans-Max Gamper était un sportif émérite et un passionné de football. Il fut capitaine du FC Bâle en 1896 et, suite à des divergences avec le club, fonda en 1897 le FC Zurich. Son employeur l’envoya à Lyon où il évolua avec le FC Lyon. Mais, son passage fut bref et émigra alors à Barcelone. Comme à son habitude, il s’investit dans le sport et, avec 11 amis, créa le FC Barcelone. Toujours fan du FC Bâle, Hans-Max devenu Joan Gamper en Catalogne donna les couleurs du club suisse (rot-blau) à son nouveau club catalan.

#8 – FC Barcelone : Cules

Les « culs » … c’est étonnant de trouver un tel surnom, si peu glorieux, pour un tel club. L’histoire remonte au début du club. Dans les premières années, le FC Barcelone, comme beaucoup d’autres clubs à l’époque, n’avait pas les moyens pour posséder son propre stade. Ainsi, il passa sa première saison à jouer au Velódromo de la Bonanova sur un terrain qu’il louait et partageait avec le FC Catalán, un club fondé un mois après lui. Après un an, Barcelone déménagea dans une autre enceinte également en location. Le terrain était proche du Velódromo et appartenait au somptueux hôtel Casanovas à Horta Guinardó. L’Hôtel servait de vestiaire aux deux équipes. Mais, les propriétaires de l’Hôtel, la famille Casanova, décidèrent de le vendre ainsi que le terrain sur lequel jouait l’équipe. Le dernier match à l’Hôtel eut lieu le 18 novembre 1900. Le club trouva un terrain à la Carretera de la Horta, puis un autre sur la Calle Muntaner. Ces déménagements n’eurent pas raison de l’affluence, le club gagnant en popularité avec plusieurs milliers de spectateurs venant assister aux matchs à domicile. 

La direction du FC Barcelone décida alors d’investir et acheta en mars 1909 le premier stade officiel, La Escopidora, situé entre les rues d’Urgell, Indústria (renommé calle de París en 1922) et Villaroel. Il s’agissait d’un complexe sportif moderne pour l’époque puisqu’il y avait une tribune en bois de 1 500 places et surtout un éclairage artificiel. Mais, tout aussi moderne soit-il, ce stade ne pouvait contenir tous les supporteurs, qui se tassaient autours du stade. Au 1 500 places assises pouvaient s’ajouter 4 500 spectateurs debout. Toutefois, le club connaissait ses premiers succès (3 coupes d’Espagne dans les années 1910 et 5 pendant les années 1920) et attirait toujours plus de spectateurs, au point que les 6 000 places de l’enceinte n’étaient pas suffisantes pour accueillir tous les fans. Ainsi, pour apercevoir le match, certains s’asseyaient sur le mur d’enceinte. De l’extérieur, pour les passants, ces spectateurs donnaient à voir un alignement de fessiers … Le surnom « Culers » , qui désigne en catalan une personne montrant ses fesses, apparu donc. Avec le temps, le « r » disparut, donnant alors « Cules » .