#1212 – AC Fiorentina : Gigliati

Ceux à la fleur de lys. Il s’agit d’une traduction approximative car le terme n’existe pas en italien et dérive en réalité du mot giglio, qui désigne le lys. Et depuis quasiment la fondation du club historique de Florence en 1926 son écusson affiche un lys rouge, le fameux symbole des armes de la ville. Depuis le XIème siècle, la fleur de lys est le symbole de la ville mais son origine est incertaine, plusieurs légendes se disputant. La plus connue remonte à la fondation de la ville par les Romains en l’an 59 avant J.C.. Elle aurait eu lieu au printemps, au moment des Jeux Floraux (Ludi Florales ou Floralia), qui correspondaient à des fêtes et célébrations en l’honneur de la déesse des fleurs, des jardins et du printemps, Flore. Ainsi, le village prit le nom latin de Florentia (la ville des fleurs) et l’association avec le lys, qui pousse en abondance dans les alentours de Florence (notamment sur le Monte Morello), se fit naturellement. Pour d’autres, l’association serait plus tardive et liée au culte marial auquel la ville fut toujours dévouée. En effet, on attribue au lys des vertus divines, purificatrices et virginales, ce qui en fait la fleur de la Vierge Marie.

Si l’origine est incertaine, l’association florale plaisait aux florentins car le lys de Florence se compose de trois pétales et de deux étamines chargées de boutons, qui donc écloront et donneront des fleurs. Or, la floraison est le signe de la production d’un fruit (une allégorie de la production de richesse). Ainsi, ce symbole présentait l’image d’une cité florissante, c’est à dire prospère. Et cette aisance financière engendrait pour les florentins une autre vertu de leur cité, la bienveillance, la générosité.

Difficile de dater l’adoption de la fleur de lys comme armes de la ville. Il semble que les florentins l’utilisèrent dès les premières croisades (XIème siècle). Contrairement aux armoiries actuelles, la fleur de lys était blanche sur un fond rouge à cette époque. En 1251, les Guelfes (soutien du Pape) décidèrent d’inverser les couleurs pour marquer leur victoire à Florence sur les Gibelins (Soutien du Saint-Empire). Par la suite, le lys fleurit partout dans la cité florentine, sur les murs des édifices et monuments civiques et religieux, comme sur les monnaies et dans les manuscrits. D’ailleurs, en 1252, la monnaie florentine en or, qui deviendra l’équivalent du dollar d’aujourd’hui, prit le nom de fiorino (florin), qui dérivait du terme lys. De même, la nouvelle cathédrale fut baptisée Santa Maria del Fiore (Sainte-Marie-de-la-Fleur).

Toutefois, pour la petite histoire, le lys de Florence est en réalité un iris …

#103 – AC Fiorentina : Viola

Violet. Le club se distingue dans le championnat italien comme de par le monde par son maillot violet vif. Couleur plutôt rare dans le monde du football. La Fiorentina est issue de la fusion de deux clubs, Club Sportivo Firenze et Palestra Ginnastica Fiorentina Libertas. Le premier évoluait en blanc et noir, tandis que le second portait des maillots rouges et noirs. A sa fondation, en 1926, le nouveau club opta alors pour la réunion des 3 couleurs, avec un short noir et un maillot scindé en deux parties, une rouge et une blanche. Ce maillot avait le mérite d’afficher les couleurs de la cité. Mais, le 22 septembre 1929, lors d’un match amical contre la Roma, la Fiorentina porta, pour la première fois, la fameuse chemise violette frappée du le lis rouge sur la poitrine.

Selon la légende, cette couleur résultat d’un mauvais lavage des mailles rouge-blanc dans une rivière. La teinture rouge aurait déteint sur le blanc, créant une nuance de violet. Mais, la réalité serait qu’il fut choisi par Luigi Ridolfi, l’un des fondateurs, après un match amical en 1928 face au club hongrois Újpest FC. Outre l’originalité ou la noblesse qui pouvait se dégager de ce maillot, Luigi Ridolfi a pu également être impressionné par l’équipe hongroise qui connaissait son âge d’or et souhaitait lui ressembler pour connaître le succès. L’équipe d’Újpest pratiquait en effet un football défensif redoutée dénommé Fogl-gát (la barrière Fogl), du nom des deux frères qui composaient sa défense, Karoly Fogl et József Fogl.

Mais, le hasard faisant bien les choses, le violet est une couleur attachée à la ville de Florence. Au XIVème siècle, les florentins avait acquis, auprès des populations orientales de la Méditerranée, un savoir-faire pour produire des colorants violets, à base d’un lichen particulier de la famille des Roccellaceae. La ville de Florence devint alors un des plus importants centres de production du monde occidental de violet.