#517 – Kawasaki Frontale : イルカ

Les dauphins. Contrairement à ce que son nom laisse penser, le club n’était pas lié au constructeur de moto mais à l’entreprise d’électronique et de services informatiques, Fujitsu. Comme pour les autres clubs japonais, Kawasaki resta dans le giron de l’entreprise jusqu’à la restructuration des championnats professionnels japonais dans les années 1990. Cette séparation nécessita de construire une nouvelle identité. Le club opta donc pour un nouveau nom « Frontale », de nouvelles couleurs bleu ciel, noir et blanc (qui résulta d’un partenariat avec le club brésilien du Grêmio Porto Alegre) ainsi qu’une nouvelle mascotte, un dauphin. Ce mammifère marin devait exprimer la rapidité et la convivialité de Frontale. Il créait aussi un lien avec la ville de Kawasaki qui est une ville balnéaire, située à l’embouchure du fleuve Tama, sur la baie de Tokyo. Enfin, le dauphin est souvent un symbole d’intelligence. Ce qui donna peut-être l’idée au club de donner une signification supplémentaire à cette mascotte. En effet, le club estime que ce dauphin symbolise la sagesse de donner naissance à une technologie de pointe. Peut-être un rappel de l’entreprise qui donna naissance au club.

#432 – Sanfrecce Hiroshima : サンフレッチェ

Sanfrecce, Sanfre. Comme pour la plupart des clubs japonais, le surnom provient directement de leur nom. Il s’agit d’un mot valise, rassemblant un mot japonais (San, qui signifie 3) et un mot italien frecce (レッチェ, qui signifie flèches). Le nom du club veut dire 3 flèches, que l’on retrouve croisées sur le blason du club.

La préfecture d’Hiroshima se situe dans la région du Chūgoku. Cette dernière fut unifiée et dirigée au XVIème siècle par un Daimyo nommé Mōri Motonari (毛利元就). Issu du clan Mōri, ce dernier en prit la tête en 1523. La région était alors dominée par deux familles puissantes : les Amago (尼子氏) et les Ōuchi (大内氏). Motonari s’allia à la famille Ōuchi et devint ennemi des Amago. Ces derniers tentèrent d’anéantir le clan Mōri en attaquant leur principal chateau mais avec l’aide des Ōuchi, Motonari les vainquit. Il monta alors en grade au sein des Ōuchi et étendit son pouvoir sur les terres des Amago. Puis, par un subtil jeu d’alliance (il maria ses fils à différents clans soumis aux Ōuchi), Motonari accentua la puissance de sa famille.

En 1551, Ōuchi Yoshitaka, le suzerain de Motonari, fut tué par un de ses vassaux, Sue Harukata (陶 晴賢), qui cherchait à s’emparer du pouvoir. Motonari décida d’affronter en 1555 Harukata et remporta la bataille. Cette victoire offrit toute la région du Chūgoku au clan Mōri. Avec l’extension de ses possessions, Motonari souhaitait renforcer le pouvoir de son clan mais aussi assurer sa cohésion. La légende raconte qu’il réunit ses 3 fils et leur demanda à chacun de briser une flèche. Ce qu’ils firent et réussirent. Puis, il leur donna 3 flèches chacun et leur demanda de nouveau de les casser. Les flèches réunies résistèrent et aucun enfant ne parvint à briser l’ensemble. Motonari expliqua qu’une flèche peut être rompue facilement mais que trois flèches maintenues ensemble ne le peuvent pas. Il démontra ainsi à ses enfants l’importance au clan de rester souder.

#391 – Ventforet Kōfu : ヴァンフォーレ

Venforet. Le surnom est tout simplement le nom du club mais, étant original, il se suffit à lui-même. Il s’agit, comme pour beaucoup d’autres équipes japonaises, d’un mot-valise, rassemblant deux mots français Vent et Forêt. Ce mot-valise est partiellement dérivé de la célèbre bannière du samouraï et un des principaux daimyōs ayant combattu pour le contrôle du Japon durant l’époque Sengoku, Takeda Shingen (武田信玄). Ce chef de guerre éminent, hériter d’un clan puissant, les Takeda, vécut au XVIème siècle et possédait la province de Kai, où se situe aujourd’hui la ville de Kōfu. Célèbre pour son génie tactique et ses innovations, on peut trouver aujourd’hui sa statue par exemple à la gare de Kōfu. Sa bannière, dénommée fūrinkazan (風林火山), signifiant littéralement « Vent, forêt, feu et montagne », affichait une phrase tirée du chapitre 7 du livre du militaire chinois, Sun Tzu, « L’Art de la guerre » :

疾如風、徐如林、侵掠如火、不動如山 (être aussi rapide que le vent, aussi calme que la forêt, aussi féroce que le feu et aussi inébranlable qu’une montagne)

Le club de football conserva les deux premiers symboles Vent et Forêt. Il donna aussi le mon (insigne héraldique japonais) de Takeda Shingen, comme base à son blason (damier de losanges rouges et blancs). Pour l’instant, cette référence guerrière n’a pas eu d’effet sur l’équipe qui n’affiche pas un grand palmarès.

#332 – Kashima Antlers :アントラーズ

Les ramures (bois de cerf). L’avantage avec les clubs japonais ou américains est que leurs surnoms sont très vite trouvés puisqu’il s’agit de leurs noms. Outil marketing puissant, ces noms, souvent imagés, sont parfois ancrés dans l’histoire de la ville ou de la région. En effet, comme souvent au Japon, au départ, le club de Kashima était une association corporatiste qui dépendait de Sumitomo Metal Industries. Ainsi, son premier nom était Sumitomo Metal Industries Factory FC.

Puis, à la création de la J-League au début des années 90, les organisateurs de cette dernière décidèrent que, pour leur nom, les clubs devaient accoler celui de la localité avec un surnom (et surtout abandonner le nom de l’entreprise dans leur dénomination). Les dirigeants de la J-League avaient compris qu’il était important qu’il existe un lien entre le club et sa localité d’attache pour attirer les fans et leur permettre de s’identifier. Ceci était d’autant plus vrai pour Kashima. Certes, le club fut créé en 1947 mais il était un club modeste cantonné aux tournois d’entreprises jusqu’en 1974. A cette date, il intégra la seconde division et toqua de manière surprenante à la porte de la J-League en 1991. Pour y parvenir, Sumitomo s’engagea à construire un stade de 15.000 places mais pour le remplir, il fallait associer à ce projet 4 communes voisines autours de Kashima (qui comptait seulement 45.000 habitants), pour élargir la zone de chalandise. Pour renforcer le lien, Antlers (ramures) fut choisit comme surnom car c’était un rappel direct à la région de Kashima, qui signifie littéralement « île des cerfs ».

#216 – Yokohama F. Marinos : マリノス

マリノス signifie Marinos qui est le mot espagnol pour désigner les marins. Le constructeur automobile Nissan possédait une équipe de baseball qui se distinguait dans les championnats locaux. Dans les années 1970, Nissan souhaitait, pendant la saison morte du baseball, avoir une équipe dans une autre discipline sportive. Le football fut retenu (pour son caractère universel) et le Nissan Motor Soccer Club fut fondé en 1972.

En 1991, pour se donner les moyens de devenir compétitif sur la scène internationale et de participer à des compétitions tels que les Jeux Olympiques et la Coupe du monde, les instances japonaises décidèrent de créer une ligue professionnelle pour 1993 (la J-League). Pour créer une base forte de pratiquants et de supporters qui pourrait s’identifier au club, la Ligue voulut un ancrage des clubs avec la ville de résidence. Ainsi, le nom des clubs devait inclure le nom de la ville résidente. En outre, il fut décider de se détacher du corporatisme en interdisant le nom des sociétés dans celui des clubs, évitant aux associations sportives de devenir un panneau publicitaire.

Basé à Yokohama, le Nissan Motor Soccer Club allait prendre le nom de la ville pour nouvelle dénomination. Pour le reste du nom, les clubs japonais s’inspirèrent des clubs de baseball et de la mode américaine pour associer le nom de la ville à une image, un symbole. Un véritable outil marketing pour renforcer l’image du club auprès des nouveaux supporteurs. Pour Nissan, en étant basé à Yokohama (2ème port du Japon et pourvoyeur d’une grande partie de l’activité de la ville), il était naturel de faire référence à la mer et au port. Situé à environ 30 km de Tokyo, la capitale du Japon, et à proximité de l’entrée de la baie de Tokyo, le port ouvra 1859 et couvre une superficie de plus de 10 hectares. En 2024, plus de 3 millions de containeurs (équivalent 20 pieds) ont transité par le port, pour près de 27 500 navires (dont plus de 4 000 porte-conteneurs) et 150 paquebots. Tourné sur le pacifique, le port de Yokohama favorise les échanges avec la Chine (13,3% des exportations et 24,6% des importations), l’Australie (respectivement 6,5% et 17,1%) et les Etats-Unis (respectivement 6,7% et 8,0%). Les exportations ont représenté 29 millions de tonne en 224 (principalement automobiles) tandis que les importations atteignent 42,2 millions de tonne (avant tout de l’énergie avec du gaz liquéfié et du charbon). 30% de la population de Yokohama dépend de l’activité du port.

#127 – Nagoya Grampus : 赤鯱

Le shachi rouge. Le club japonais, lié à Toyota, évolue en rouge notamment, qui est également la couleur du constructeur automobile. Le shachi (ou shachihoko) est un animal du folklore japonais avec une tête de tigre et un corps de carpe. On accordait à cet animal le pouvoir de faire tomber la pluie. Ainsi, pour se protéger des incendies, les temples et les châteaux étaient souvent ornés sur leur toit de « gargouille » sous la forme d’un shachihoko. Deux shachi dorés ornent justement l’entrée du chateau de Nagoya. Etant donné la forme du personnage, shachi désigne également un orque, un dauphin. Ceci donna le nom de Grampus au club puisqu’il s’agit du nom latin du dauphin de Risso que l’on associe également à ces deux statues dorés situés à l’entrée du chateau de Nagoya.

#80 – Urawa Red Diamonds : Reds

Facile de deviner d’où vient ce surnom. Le club évolue en rouge et cette couleur est inscrite dans sa raison sociale, Red Diamond signifiant les diamants rouges. L’origine de cette appellation est à chercher auprès du propriétaire du club, l’entreprise Mitsubishi, et de son logo qui représente 3 losanges, ie 3 diamants. Le nom Mitsubishi est la combinaison des mots mitsu et hishi, qui signifie respectivement 3 et châtaigne d’eau, une plante aquatique. Les Japonais utilisent depuis longtemps le mot hishi pour désigner un losange. En japonais, le son « h » est souvent prononcé comme un « b » lorsqu’il se produit au milieu d’un mot. Yataro Iwasaki, le fondateur de la société, a choisi l’emblème aux trois diamants car cela évoquait les armes à trois feuilles du clan Tosa, le premier employeur de Yataro, ainsi que les trois losanges empilés des armes de la famille Iwasaki. A l’origine, la société était une compagnie maritime qui démarra son activité avec 3 bateaux.

#64 – Vissel Kobe : 牛

Pour les non nippon-phones, 牛 ne signifie pas grand chose. Sa prononciation (Ushi) n’apprend pas grand chose non plus. En revanche, en vous donnant la traduction, vous pourrez aisément comprendre ce surnom. 牛 se traduit par les vaches. Et si vous êtes un vrai carnivore, vous faîtes immédiatement le lien entre vache et Kobe : le fameux boeuf de Kobe.

Le bœuf de Kobe est une viande de bœuf, provenant de la race bovine japonaise Wagyu (qui signifie approximativement « vache japonaise ») issu de la souche tajima, élevée et préparée selon une tradition stricte dans la préfecture de Hyōgo au Japon, dont la ville principale est Kobe. Le bœuf de Kobe est une marque déposée de la 神戸肉流通推進協議会 (Kobe Beef Marketing and Distribution Promotion Association) et pour obtenir cette appellation, la viande doit remplir toutes les conditions suivantes : Bovins tajima nés dans la préfecture de Hyōgo, alimentation dans une ferme situé dans la préfecture de Hyōgo, génisse (femelle qui n’a pas mis bas) ou bœuf, transformé dans certains abattoirs de la préfecture de Hyōgo, marbrure spécifique de la viande et un poids de la carcasse de 499,9 kg ou moins. Les bovins reçoivent traditionnellement des massages en plus de leur régime alimentaire et de leurs soins spécifiques.

Connu mondialement (sa réputation dépassent les frontières japonaise à partir des années 1980 bien que les premières exportations datent de 2012), cette viande est réputée savoureuse et tendre (bien marbrée) mais également rare et recherchée car seulement 5 000 bovins obtiennent la certification par an. Il était logique d’hériter comme surnom de ce met réservé par le passé à l’Empereur et au Shogun.