Le troupeau sacré. Tout d’abord, l’équipe de Guadalajara est vu comme un troupeau car l’un de ses surnoms les plus communs est las chivas (les chèvres). Au départ, ce surnom leur avait été attribué car évidemment le jeu produit lors d’un match en 1948 n’emballa pas les spectateurs et la presse. Repris par les fans adverses comme une moquerie, les supporteurs du CD Guadalajara se l’approprièrent finalement et aujourd’hui, il s’agit d’une fierté, pour un ultra du club, d’être comparé à une chèvre. Pour en savoir plus, je vous invite à lire l’article #361.
Mais, il ne s’agit pas de n’importe quel troupeau car en l’occurrence, celui-ci est sacré. En 1957, le club et ses supporteurs s’étaient récemment réappropriés le surnom de chivas et dans la ville de Guadalajara officiait un évêque du cru, José Garibi y Rivera. Né dans la Perla de Occidente (la perle de l’occident est le surnom de Guadalajara) en 1889, il fit ses études au séminaire de Guadalajara et, en tant que prêtre, favorisa la construction de la basilique du Saint-Sacrement de Guadalajara. Sa carrière ecclésiastiques se poursuivit dans sa ville natale : évêque auxiliaire le 16 décembre 1929, vicaire général de l’archidiocèse en 1933, évêque coadjuteur en 1934, archevêque de Guadalajara le 12 août 1936 et enfin cardinal le 15 Décembre 1958. Homme d’Eglise certes mais aussi homme passionné de football et supporteur du CD Guadalajara. Ainsi, lorsque le club remporta son premier championnat mexicain lors de la saison 1956-1957, l’archevêque Garibi donna une messe, au cours de laquelle il entonna un Te Deum (chanté à l’occasion de messe solennelle célébrant une victoire, lors de fêtes nationales, de naissances monarchiques, de processions …) pour célébrer le titre de champion. Puis, Garibi reçut tout l’équipe de chivas et montra aux joueurs, que sous sa soutane, il portait le maillot de Guadalajara.
Mais, l’action de Garibi ne s’arrêta pas là. En effet, il fit envoyer le 3 Janvier 1957 au Pape un télégramme pour l’informer que le CD Guadalajara dédicaçait au Saint-Père le championnat gagné. Monseigneur Garibi demandait en retour une bénédiction pour l’équipe de football. Ce que le Pape Pie XII fit en invoquant les grâces célestes et en leur envoyant sa bénédiction.
Résultat, le fait que l’équipe puisse être soutenu par d’aussi importants hommes d’Eglise donna lieu dans la presse à l’utilisation du surnom rebaño sagrado.
