#1305 – SL Benfica : os Encarnados

Les rouges. Comme je le racontais dans l’article précédent sur le FC Porto (#1266), le football portugais est bien fait car il semblerait que les 3 grands du pays, Benfica, FC Porto et Sporting du Portugal, se soient réparties les couleurs de l’arc en ciel pour faciliter la vie de leurs supporteurs. Le Sporting joue en vert et blanc, le FC Porto en bleu et blanc et Benfica en rouge (et blanc).

Le rouge est la couleur historique, traditionnelle du club lisboète. Le 28 février 1904, un groupe de 24 anciens élèves de la Casa Pia de Lisbonne (une institution d’Etat dont la mission est de promouvoir les droits et la protection des enfants) fondèrent un club de football. Ils hésitèrent pour le nom entre Sport Lisbonense de Lisboa ou Sport Lisboa, ce dernier étant finalement retenu. Lors de cette première réunion, les membres décidèrent de la symbolique complète du club, l’aigle (#153) ainsi que la devise latine « E Pluribus Unum » qui signifie « de plusieurs, un ! » . De même, le rouge et le blanc furent établies comme couleurs des maillots. L’inspirateur était José da Cruz Viegas, un joueur, qui trouva son bonheur dans un catalogue de tissus de l’armée britannique (dont les vareuses étaient rouges). Son objectif était de choisir une couleur qui distinguerait l’équipe, marquerait l’esprit de tous les passants qui verrait l’équipe jouer. Ainsi, comme les insectes volants devant une ampoule, les maillots rouges devaient attirer le public et les convertir en fans du Benfica. Par ailleurs, José da Cruz Viegas indiqua que le rouge devait transmettre la joie de vivre, de la couleur et de la vivacité.

En 1908, le Sport Lisboa fusionna avec son voisin du Sport Clube de Benfica. Sport Lisboa fournit tous ses joueurs, ses couleurs, son oiseau fétiche et son écusson à la nouvelle association dénommée Sport Lisboa e Benfica.

En portugais, 2 mots désignent la couleur rouge : vermelho et encarnado. Même si vermelho apparaît le plus courant, leur utilisation dépend uniquement des habitudes et de l’origine des locuteurs. Une version portugaise du pain au chocolat versus la chocolatine. Le rouge façon encarnado est bien implanté dans la région de Lisbonne et ses environs (bien qu’on le retrouve également dans d’autres zones du pays). Résultat, le maillot de Benfica est qualifié d’ « encarnado » même si un de ses principaux groupes de supporteurs se nomment diabos vermelhos, les diables rouges. Selon certaines histoires, les benfiquistes retinrent le terme encarnado car vermelho désignait les communistes, ce qui n’était pas une référence honorable sous la dictature de Salazar.

#215 – SL Benfica : o Glorioso

Le glorieux. Surnom flatteur mais qui semble logique au regard du palmarès important du club lisboète. Mais, comme ce palmarès et la renommée du club s’est construite au fil des décennies, plusieurs versions existent sur l’émergence du surnom.

Il serait apparu dès les premières saisons du club, avant même que le Sport Lisboa ne fusionna avec le Sport Clube de Benfica. Le football fut importé au Portugal par les marins et ouvriers britanniques et naturellement les équipes d’expatriés anglo-saxons dominaient les rencontres face aux débutants portugais. C’était le cas à Carcavelos, dans la proche banlieue de Lisbonne, où évoluait l’équipe du Carcavelos Club, dont la domination sur le football local la faisait surnommé os mestres ingleses (les maîtres anglais). Le Sport Lisboa avait déjà affronté cette équipe par deux fois et les rencontres s’étaient soldées par des défaites sévères (7-0 en 1905-1906 et 3-1 en 1906-1907). Mais, le 10 février 1907, sur le terrain de Quinta Nova, à Carcavelos, le Sport Lisboa remporta le match par 2 buts à 1. Cela faisait 9 ans que les anglais n’avaient pas connu le gout de la défaite. Cette victoire par une équipe composée de portugais contribua à la renommée naissante du club lisboète et attira, lors des matchs suivants, une présence croissante de spectateurs.

Pour d’autres, le surnom se justifie par la grande époque du Benfica pendant les années 1960, avec l’arrivée d’Eusébio. Benfica avait remporté 10 championnats nationaux avant l’arrivée du puissant attaquant tandis qu’au cours des 15 années où Eusébio mena l’attaque lisboète, le club gagna 11 championnats (sachant que de 1963 à 1975, Benfica était soit champion, soit vice-champion) ainsi que 5 Coupes du Portugal. Mais sa domination ne s’arrêta pas au Portugal car Benfica s’adjugea en 1961 et 1962 deux Coupes des Clubs champions (+ 3 finales). Elle fut la première équipe portugaise à remporter ce titre et tout simplement la première à faire tomber le Real Madrid de son piédestal européen.

Au delà de ces deux périodes, Benfica demeure l’un des plus grands clubs européens et portugais (avec le FC Porto et le Sporting Portugal). Sur le plan national, Benfica a remporté 38 championnats du Portugal, 26 coupes du Portugal, 8 coupes de la Ligue ainsi que 9 Supercoupe du Portugal (palmarès à début 2025). Sur le plan continental, le club remporta donc deux Coupes des Clubs champions (ainsi que 5 finales) et disputa également 3 finales de Coupe de l’UEFA/Ligue Europa. Avec un tel palmarès, il n’est pas étonnant que le club connaisse une grande popularité. En 2012, selon un sondage de l’UEFA, 47% de la population portugaise soutient le club de Benfica, record d’Europe. De même, en 2022, il est le deuxième club au monde possédant le plus de sócios (abonnés) avec plus de 267 000 membres (derrière le Bayern de Munich).

#153 – SL Benfica : Águias

Les aigles. Il s’agit de l’animal symbole du club de la capitale portugaise. Lors de la réunion du 28 février 1904, un groupe de 24 anciens élèves de la Casa Pia de Lisbonne (une institution d’Etat dont la mission est de promouvoir les droits et la protection des enfants) fondèrent un club de football. Ils hésitèrent pour le nom entre Sport Lisbonense de Lisboa ou Sport Lisboa, ce dernier étant finalement retenu. Lors de cette première réunion, les membres décidèrent également de la symbolique complète du club : couleurs rouge et blanc (#1305) et la devise latine « E Pluribus Unum » qui signifie « de plusieurs, un ! » . L’aigle fut également retenu comme l’animal totem. Aux yeux des fondateurs, il représentait l’indépendance, l’autorité et la noblesse, les valeurs que le club devait porter et souhaitait défendre. Dès le début, l’aigle fut incruster au blason, étant donné sa valeur héraldique forte.

En 1908, le Sport Lisboa fusionna avec son voisin du Sport Clube de Benfica. Sport Lisboa fournit tous ses joueurs, ses couleurs, son écusson et donc son oiseau fétiche à la nouvelle association dénommée Sport Lisboa e Benfica. Avec ses ailes déployés, son bec ouvert et la tête haute, l’aigle surmonte l’écusson du club encore aujourd’hui et montre la fierté, l’esprit d’initiative et les objectifs élevés du club lisboète.

Mais, sa présence ne s’arrêta pas à l’écusson du Benfica. Depuis l’inauguration de l’Estádio da Luz le 25 octobre 2003, un aigle survole le stade avant la présentation de l’équipe lisboète (tradition copiée depuis par la Lazio #306 et Ludogorets #263) et atterrit sur un écusson du club sans aigle, venant alors compléter le symbole du club. Cet aigle, qui se nomme Vitória (Victoire), est un pygargue à tête blanche, originaire des Amériques, et 2 autres, dénommés Glória (Gloire) et Luz (Lumière), l’accompagnent désormais.

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