#1331 – IFK Norrköping : Peking

Pékin. Ce surnom s’applique à la ville et a déteint sur le club de la ville. Pourtant, distancés de 7 000 km (à vol d’oiseau), les deux villes paraissent éloignées également culturellement et ne sont pas jumelées. Alors d’où vient ce surnom ? Il apparaît au début du XXème siècle. A cette époque, le monde était encore un vaste terrain de jeu où des explorateurs poursuivaient leurs découvertes scientifiques ou réussissaient des exploits.

Parmi eux, Sven Hedin, géographe et photographe suédois, réalisa plusieurs voyages en Asie Centrale, notamment pour établir les premières cartes détaillées de cette région. A ses retours d’expédition, il publiait ses aventures et donnait des conférences à travers le pays. Lors de l’une d’elle, certainement à l’université ou dans un lycée de la ville de Norrköping, Sven Hedin relatait son voyage en Chine et expliqua que Pékin et Nankin signifiaient respectivement la capitale du nord et la capitale du sud [elles prirent leurs noms durant la dynastie Ming (1368–1644) qui firent de Pékin la capitale de leur Empire, reléguant Nankin comme seconde capitale], tout comme Norrköping et Söderköping. Effectivement, le nom Norrköping désigne la place marchande (köping) du Nord et Söderköping la ville marchande du Sud (pourtant à seulement 15 km au Sud de Norrköping alors qu’il y a près de 900 km entre les deux villes chinoises). A la même époque que la dynastie Ming, ces deux cités suédoises occupaient une position économique et politique forte dans la Suède du Moyen-Âge.

A l’issu de la conférence de Hedin, certains étudiants apprécièrent la comparaison entre la capitale chinoise et leur ville de Norrköping et le surnom de la cité suédoise apparût.

#1254 – IF Elfsborg : Eleganterna

Les élégants. Le site du club avance deux explications à ce surnom. Tout d’abord, les équipes du club développeraient un beau jeu sur le terrain et ce style de jeu se perpétueraient d’année en année. Même s’il n’y a pas de traces écrites, il est probable que lors de son âge d’or, les joueurs d’Elfsborg proposèrent un jeu attrayant. Dans les années 1930 et 1940, IF Elfsborg constituait l’une des attractions majeures du championnat de Suède. L’équipe remporta le titre en 1936, en 1939, en 1940, et termina à la seconde place en 1943, en 1944 et en 1945. Une finale de la coupe de Suède en 1942 se rajouta à ce palmarès. Elle était emmenée par le superbe attaquant Sven Jonasson, qui ayant fait toute sa carrière à Elfsborg, disputa un total de 411 matchs en Allsvenskan et marqua 252 buts (record en titre). Une autre performance fut réalisée au début des années 1960. Lors de la saison 1960, IF Elfsborg évoluait en seconde division et obtint son ticket dans l’élite. La saison suivante, l’équipe réussit l’exploit de remporter le titre de champion, première fois qu’une équipe suédoise parvint à ce coup d’éclat.

L’autre raison donnée par le club est son état d’esprit, la bonne conduite habituelle qui caractérise ses membres et joueurs. Selon le club, il s’agirait de son identité et sa culture, institutionnalisés depuis 2009 par un programme dénommé Elfsborgskultur (culture Elfsborg). Ce dernier vise à faire du club un modèle pour les jeunes générations, à s’impliquer dans le milieu local et prendre sa part de responsabilité sociale et sociétale. Est-ce que le club est vraiment plus RSE que les autres ou est-ce une tentative de communication de récupérer le surnom du club ? Je ne le sais pas.

Mais, une autre motivation à ce surnom peut également être apportée. La ville de Borås est connue depuis longtemps pour ses activités de confection textile. Même si une grande partie des vêtements est désormais importée en Suède, Borås accueille encore une importante industrie textile. Avant le XIXème siècle, la production était essentiellement artisanale, les tissus étant réalisés directement chez l’habitant et vendus par des colporteurs (dénommés knalle) dans le sud du pays. Puis, l’ère industrielle apporta les métiers à tisser mécanique. En 1834, Sven Erikson ouvrit la première usine de tissage mécanique de coton de Suède près de Borås suivie par Drufvefors (en 1871), Viskastrand (en 1876) et surtout la société Borås Wäfveri (en 1870) qui fut l’étendard de la production textile à Borås. Des usines de filature et de teinture se développèrent également le long du Viskan. Au début des années 1900, les premières entreprises de confection s’édifièrent dont Oscar Jacobson AB et Algots. En 60 ans (1860-1920), la population de Borås décupla, passant de 3 000 à 30 000 habitants. Aucune autre ville suédoise n’avait connu un développement aussi fort. Jusque dans les années 1960, le textile et l’habillement employaient les deux tiers des ouvriers de Borås. Dans les années 1920, Algots employait environ 1 500 couturières et en 1929, avec la mise en exploitation de sa première usine, l’entreprise se transforma véritablement en industrie de prêt-à-porter et devint le phare de l’ensemble de l’industrie de la mode suédoise. Dans les années 1970, en raison de la forte hausse des coûts salariaux suédois et de la baisse des prix douaniers sur les vêtements importés à bas prix d’Asie, la crise frappa de plein fouet l’industrie de la ville. Les licenciements massifs et les fermetures pures et simples conduisirent à la perte de 25 000 emplois. En 1977, la faillite d’Algots fit la une des journaux et un an plus tard, l’usine de Sven Erikson ferma ses portes. Aujourd’hui, l’industrie textile se concentre sur le design de vêtements, leur fabrication ayant été délocalisée, et sur les textile du futur. Les entreprises Gina Tricot, Svea et Oscar Jacobson ont leur siège à Borås.

#1232 – Djurgårdens IF : Apor

Les singes. Dans les années 1980, les supporteurs adverses, en particulier ceux des rivaux de l’AIK et de Hammarby IF, avaient pris l’habitude de jeter aux joueurs et aux fans de Djurgårdens des bananes, les comparant ainsi aux primates. Evidemment que ce geste était insultant mais se basait sur une réalité du quartier insulaire de Stockholm. En effet, l’île de Djurgården accueille depuis la fin du XIXème siècle le musée en plein air de Skansen, qui abrite également un parc zoologique. Alors que la Suède connaissait de profonds changements, Artur Hazelius, craignait que la culture populaire suédoise disparût et créa ainsi en 1891 un musée réunissant des pièces de la vie quotidienne. Plus de 140 bâtisses typiques furent ainsi reconstruites pierre par pierre dans ce parc. Dans les premières années, le musée hébergea également des espèces présentes en Suède comme des rennes, des chiens, des poules, des oies et des canards. Puis, il fut reconnu comme un zoo en 1924 lorsqu’il reçut les fonds nécessaires pour construire la maison des singes, appelée Djurhuset. A compter de cette date, le cheptel d’animaux comprenait ceux endémiques de la Suède ainsi que des exotiques comme des perroquets, tortues, poissons et donc aussi des babouins, gibbons et petits singes. Ainsi, depuis plus d’un siècle, le quartier de Djurgården est connu pour ce musée et sa montagne aux singes.

Comme souvent avec des surnoms ironiques, les fans moqués se l’approprient et le tournent alors en fierté. Et donc les supporteurs de Djurgården n’hésitent pas aujourd’hui à afficher des primates et les tiffos affichant un gorille (un gorille est plus impressionant et moins amusant qu’un singe) ne sont pas rares. Le club lui-même joue sur cet aspect en vendant des t-shirts où le logo de l’entreprise Chiquita, un des plus grands producteurs de bananes au monde, était confondu avec celui du club et le slogan « Ge oss bananer » (donnez nous des bananes) apparaissait en dessous. Résultat, beaucoup dans les tribunes pensaient que la tradition du lancer de bananes était innocente et était un élément folklorique de la rivalité historique entre les supporters des trois grands clubs de Stockholm.  Toutefois, elle trouva ses limites quand, au début des années 2000, le gardien de Djurgårdens IF était le gambien Pa Dembo Touray. Le folklore empruntait alors le chemin de manifestations racistes et finit donc par disparaitre. En revanche, le surnom résista à cette prise de conscience du public.

#1193 – Åtvidabergs FF : Bruket

Le terme Bruket désigne une usine, en particulier sidérurgique. Au début des seventies, les cheveux longs volaient au vent, le power flower s’épanouissaient et une équipe d’une petite ville de 7 000 habitants dominait le football suédois. A cette époque, ce dernier connaissait plutôt une période mitigée, son équipe nationale bataillant pour tenter de se qualifier aux grands tournois nationaux. Nationalement, Åtvidabergs FF remporta deux championnat en 1972 et 1973 (après avoir terminé à la seconde place en 1970 et 1971 et gagné deux coupes nationales sur ces mêmes années). En 1973, le club avait terminé avec 6 points d’avance sur Östers et remporté 16 des 26 matches du championnat. Avec ces triomphes, Åtvidabergs FF rencontra en coupes d’Europe Chelsea, le FC Barcelone et le Bayern Munich, avec comme succès un quart de finale en 1974-1975. Enfin, lors de la Coupe du monde de 1974, pas moins de huit joueurs de l’équipe nationale évoluait à Åtvidaberg. Ce succès sportif reposait largement sur le support financier de la société Facit, fabriquant de machines de bureau (calculatrices mécaniques et machines à écrire), basée à Åtvidaberg et dont le président, Gunnar Ericsson, présidé également la fédération suédoise de 1970 à 1975.

Mais ce soutien financier décisif pour le palmarès du club n’est pas à l’origine du surnom du club. Il faut se tourner vers un autre pan de l’activité économique de cette région. Des gisements de cuivre furent découverts dans les environs d’Åtvidaberg au Moyen-Age et dès 1413, des mines furent mises en exploitation. Après un arrêt des mines au XVIème siècle, l’exploitation reprit en 1754 et au XIXème siècle, d’importants investissements furent réalisés et développèrent significativement la ville. Les principaux champs miniers se situaient à Bersbo (au Nord) et à Närstad (à l’Ouest). En 1857, la liaison ferroviaire entre le champs minier de Bersbo et la fonderie de cuivre située à Åtvidaberg fut inaugurée. Environ 35 000 tonnes de minerai de cuivre furent extraites des mines de Bersbo, qui représentaient une surface souterraine de 11 425 m². A l’Exposition universelle de Paris en 1889, ces dernières reçurent un prix pour son cuivre. A Närstad, la plus grande mine était celle de Mormorsgruvan, avec une profondeur de 407 mètres, ce qui en 1866, était considérée comme la mine la plus profonde de Suède. La production de cuivre à Närstad atteignit son apogée en 1869. Au total, la région d’Åtvidaberg devint le deuxième producteur de cuivre de Suède, représentant 25% de la production nationale. Mais, à la fin du XIXème siècle, le filon commença à se réduire et au début des années 1900, les mines furent fermées. Ce fut alors l’usine Facit qui prit le relais de l’activité économique de la ville.

Le nom de la ville fait référence à cette histoire. Il se compose des mots Åtvid, qui était le nom de la paroisse, et berg, qui signifie « montagne » , mais ici faisant référence à une mine. Sa première utilisation remonte à 1467 et désignait la communauté minière qui devint plus tard une ville. Les armoiries de la ville reprennent le symbole du cuivre des alchimistes, tout comme le club de football (à l’instar d’autres grandes régions minières dont le club de football reprend ce symbole cf. #231 et #668). Le stade de ce dernier se nomme Kopparvallen (la vallée du Cuivre).

#1159 – Degerfors IF : Bruket

Aujourd’hui, Bruket est le nom d’un quartier à l’Est de la ville de Degerfors, qui en fur le cœur économique, car Bruket désigne aussi une usine sidérurgique. Le Degerfors IF a été fondée le 13 Janvier 1907, principalement avec l’appuie des employés et ouvriers de l’usine sidérurgique de la ville. Parmi les initiateurs de ce projet figuraient l’étudiant de l’époque, puis le directeur de l’usine H. v. Kantzow ainsi que l’ingénieur BD Enlund. Dans les premières années, l’athlétisme et le ski de fond dominaient les activités sportives mais la pratique du football y était développée.

Sur la rive orientale de la rivière Letälven, deux forges furent construites par l’entrepreneur Georg Camitz. Originaire de la Silésie autrichienne, Georg Camitz fut recruté en 1648 pour gérer des usines de fonte de Björkborn et Bofors. Puis, il quitta ses fonctions en 1659 pour lancer sa propre activité à Degerfors. Il reçut le privilège de construire une forge à Degerforsen (Nedre Degerfors), près de l’embouchure du Letälven dans le lac Möckeln. Puis, 6 ans plus tard, il reçut le privilège pour une autre forge au sud, appelée Övre Degerfors. Elles constituèrent deux usines sidérurgiques distinctes, exploitées séparément. La famille Camitz posséda Övre Degerfors jusqu’en 1809 et Nedre Degerfors jusqu’en 1855. Un haut fourneau fut mis en service en 1862 puis plusieurs laminoirs furent ajoutés par la suite. Les usines passèrent dans de nombreuses mains au fil des années pour être détenues par le groupe finlandais Outokumpu Oyj aujourd’hui. En Août 2023, les italiens de Cogne Acciai Speciali reprirent une partie des activités. Autour de ces deux usines, toute une ville se construisit au XIXème siècle avec des logements ouvriers, des écoles … qui donna la base de la nouvelle municipalité de Degerfors.

#1126 – Örgryte IS : Lirarnas Lag

L’équipe des champions. Club omnisports (football, bowling , lutte , athlétisme et handball), Örgryte IS est l’un des plus titrés du pays (12 titres de champion) mais surtout le pionner du football en Suède. Le dimanche 4 décembre 1887, des jeunes lancèrent une initiative visant à fonder une association de patinage et créer une patinoire au Sud-Est de Göteborg (à Balders hage). Vers 1890, l’association s’ouvrit au football et finalement, l’ÖIS joua et remporta le premier match de football disputé sur le sol suédois en 1892 (1-0 contre Lyckans Soldater). Le club aime donc à dire qu’il a apprit à la Suède à jouer au football.

Alors que le club domina le football suédois avant la Seconde Guerre mondiale (11 titres de champion + 2 non officiels), l’ÖIS évoluait seulement en seconde division au cours des années 1940 et 1950. Mais, en 1956, le légendaire attaquant Gunnar Gren (agé de 36 ans), qui venait de passer 7 ans en Italie (AC Milan, Fiorentina et Genoa), rentra au pays et signa comme entraineur-joueur à Örgryte. Sous sa houlette et en prodiguant un jeu offensif basé sur les passes, les jeunes joueurs de l’équipe se révélèrent : l’ailier gauche Lennart Wing et les attaquants Rune Börjesson et Agne Simonsson. L’équipe échoua deux années de suite en finale d’accession à l’élite suédoise. Mais, après 19 ans d’absence, Örgryte retrouva la première division en 1959. L’équipe termina alors à la 4ème place mais enregistra une moyenne de 25 507 spectateurs, record d’affluence du football suédois qui tint jusqu’en 2015. Preuve que le football pratiqué était attrayant. Lors de cette saison, Rune Börjesson finit meilleur buteur avec 21 buts et Agne Simonsson termina 5ème au classement du ballon d’or FF et remporta le Guldbollen (meilleur football suédois). En 1960, Örgryte monta sur le podium à la 3ème place, Rune Börjesson étant encore meilleur buteur (24 buts). Gunnar Gren quitta le club en 1959, Agne Simonsson rejoignit le Real Madrid en 1961 et Rune Börjesson la Juventus en 1961. Malgré l’absence de titre, le club gagna le surnom de Lirarnas Lag lors de cette époque dorée.

#999 – GIF Sundsvall : Norrlandslaget

L’équipe du Norrland. Le club réside dans la ville de Sundsvall, sur la côte de la mer baltique, au centre de la Suède. La ville appartient à la région historique du Norrland qui couvre tout le nord du pays, comme l’indique son nom (littéralement « le pays du Nord »). Elle est la région la plus grande du pays, avec une aire de 261 292 km², soit 59,1 % de la superficie de la Suède. La région Norrland s’étend le long de la chaîne de montagnes des Alpes scandinaves et l’intérieur des terres, recouverte de forêts, n’est pas favorable à l’agriculture. Finalement, seule la côte a un intérêt et concentre donc la population (63%). Mais, sa position septentrionale la rend peu habitable avec une population s’élevant à 1 188 031 habitants en 2021, soit à peine 11,3 % de la population suédoise. Naturellement, sa densité se révèle faible avec moins de 5 habitants par km². Même si la présence humaine remonte à l’age de pierre, le développement et la colonisation de la région furent longs. L’urbanisation se fit tardivement, les premières villes étant fondées seulement à la fin du XVIème siècle (Sundsvall fut fondé en 1621 sur un pâturage jusque-là non aménagé). La région ne comptait qu’une seule forteresse, château de Gävle, et la littérature au Moyen-Âge, mentionnait que le Norrland manquait de noblesse. Assez pauvre, sa population souffrit de la famine lors des mauvaises récoltes entre 1867 et 1869. En 1880, la densité de population n’était que de 1,5 habitants par km². La présence d’importantes forêts et de ports sur la côte offrit tout de même une ressource économique qui ouvrit la voie au développement de la région, lors de l’ère industrielle au XIXème siècle. Dans le sillage de l’industrialisation, des mouvements folkloriques naquirent. Car par rapport aux autres régions du pays, le Norrland semble souffrir d’un déficit d’identité. Pourtant, la culture du nord existe et GIF y contribua.

Fondé le 25 août 1903, GIF Sundsvall est un club historique de la région. Lors de sa création, le club avait une vocation omnisports avec des sections de bandy, handball, ski de fond, saut à ski ou hockey sur glace. Le football n’apparut qu’en 1919 et le club réussit à s’imposer comme un des meilleurs clubs du Championnat du Norrland (victoire en 1942 et en 1957). Jusqu’en 1953, en raison de leur éloignement et du challenge logistique que les déplacements auraient représenté (le Norrland était doté de réseaux de transport et de communication limités), les clubs de football du Norrland n’étaient pas autorisés à participer au plus haut niveau des ligues de football suédoises (ie pas au-delà de la 3ème division). Grâce à l’amélioration des infrastructures, en 1953, les clubs du Norrland furent donc admis au sein des ligues nationales (seconde division et Allsvenskan), ce qui fut appelé Norrlandsfönstret (fenêtre vers le Nord). GIS accéda immédiatement à la seconde division et en 1965 fut le premier club du Norrland à atteindre l’élite suédoise. Même s’il n’y avait pas de ressenti dur par rapport aux terres du Sud, les habitants et les fans de football du Norrland subissaient cette fracture (aussi bien historique, économique, culturelle que sportive) avec le reste du pays et avaient donc envi de revendiquer leur identité. Depuis cette date, GIS fut donc le digne représentant du Norrland dans la ligue suédoise.

#742 – Landskrona BoIS : Skånes Uruguayare

Les uruguayens de Scanie. La ville de Landskrona se trouve dans la région de la Scanie mais cette dernière n’a aucun lien avec l’Uruguay. En revanche, le club se tissa une connexion avec le pays sud-américain dans les années 1930. En 1932, le meilleur joueur et buteur du club, Harry Dahl, quitta Landskrona après avoir marqué 334 buts en 410 matches (record inégalé à ce jour). Dans la foulée, le club descendit en seconde division. Pour redonner du souffle, la direction engagea Nisse Svensson comme entraineur. Il révolutionna le style de jeu du club en étant tourné vers l’offensive et le porta au sommet de la ligue. En 1938, le club atteignit la 3ème place du championnat tandis que l’année suivante le club accrocha la 4ème place. Suite à victoire de Landskrona 8 buts à 2, un journaliste compara alors l’équipe à celle qui était l’une des meilleures du monde à l’époque, l’Uruguay. En 1930, double championne olympique en titre, l’Uruguay remporta la première Coupe du Monde. Dans les années suivantes, sans les rancoeurs à l’égard des pays européens et l’animosité avec sa rivale argentine qui la détourna de nombreuses compétitions, la Celeste aurait certainement pu enrichir son palmarès et marqué encore plus l’histoire du football dans ces années-là. Néanmoins, elle resta comme l’une meilleures équipes et une des plus belles à voir jouer dans les années 1930.

Pour rendre hommage à ce surnom, le club décida cette année d’adopter en deuxième maillot un équipement bleu ciel, au couleur de l’équipe d’Uruguay. Malheureusement, après quelques matchs, la Ligue demanda de retirer ce maillot qui était trop proche de la version domicile (de couleur blanche). Ce qui fut fait au regret des supporteurs.

#672 – Kalmar FF : Smålands stolthet

La fierté de Småland. Fondé en 1910 dans la ville de Kalmar, cette dernière se situe dans la région historique du Småland. Dans cette région au sud de la Suède et bordée à l’est par la mer Baltique, les clubs de football qui portèrent haut ses couleurs ne sont pas légions. On compte Östers IF et Kalmar FF. Les deux clubs se tirent la bourre (4 titres de champion pour Östers contre 1 pour Kalmar) et prétendent être la fierté du Småland. Seulement Kalmar FF hérita de ce surnom après que le club l’ait déposé comme marque en 2013. La direction du club déclara à l’attention de celle de Östers : « Vi i Kalmar FF har använt oss av och levt upp till epitetet Smålands stolthet under flera framgångsrika säsonger i högsta serien. Nu har det kommit till vår kännedom att ni använder er av samma slogan. […] Detta missförstånd har förvirrat den lokala fotbollspubliken och därför har vi valt att registrera och varumärkesskydda vår slogan Smålands stolthet hos Patent- och registreringsverket. » (Chez Kalmar FF, nous avons utilisé et respecté l’épithète Smålands stolthet pendant plusieurs saisons réussies dans la plus haute série. Maintenant, il nous a été rapporté que vous utilisez le même slogan. […] Ce malentendu a dérouté le public local du football et c’est pourquoi nous avons choisi d’enregistrer et de déposer notre slogan Smålands stolthet auprès du Bureau des brevets et de l’enregistrement). Le club l’a donc protégé mais avec un déficit de palmarès, est-ce mérité ? Tout d’abord, Kalmar FF est le club doyen (1910). Ensuite, il remporta donc une fois le championnat (2008) mais également 3 Coupes de Suède (1981, 1987 et 2007) et une SuperCoupe (2009). Au total, KFF a joué 33 années en Allsvenskan (1ère division suédoise) depuis sa première saison en 1949. Le club se trouve à la 13ème place du classement de tous les temps du football suédois, est l’un des 12 clubs de football suédois qui ont été à la fois champion et vainqueur de la coupe, et demeure l’un des 14 clubs qui ont toujours joué dans l’une des trois plus hautes ligues de football nationales suédoises. En 1987, le club réussit l’exploit de remporter la Coupe tout en étant en 2nd division et même relégué à l’échelon inférieur à la fin de la saison. En 1997, alors que le club connaissait des difficultés financières, sur le terrain, l’équipe remporta tous ses matchs de 3ème division (22 matchs, pour seulement 11 buts encaissés). La saison suivante, l’équipe termina 1er de la 2nde division et accéda à l’élite.

#642 – GAIS : Makrillarna

Les maquereaux. Pour une ville portuaire, la référence à un poisson ne constitue pas une surprise. La pêche est une activité historique de la ville de Göteborg et, depuis 1910 et la construction du port de pêche, la criée de Göteborg est la plus grande criée au poisson de Suède. Comme beaucoup de pays des mers du Nord et Baltique, le hareng constitua la principale ressource jusqu’au début du XIXème siècle où sa pêche se réduisit quasiment à zéro. Pourtant, c’est un autre poisson qui prit la place du symbole pour le club, le maquereau (le maquereau commun pour être précis).

Le maquereau commun est une espèce qui privilégie les eaux froides et tempérées et est présent en mer du Nord et en mer Baltique. Abondant, le maquereau est pêché de manière industrielle, particulièrement en mer du Nord, en mer Baltique, en mer d’Irlande et en Manche. Malheureusement, la surpêche en mer du Nord a conduit à une forte diminution du stock depuis les années 1960.

Si le maquereau s’imposa pour les joueurs de GAIS, c’est plus en raison de son apparence que de l’activité économique qu’il représenta pour la ville. En effet, le maquereau commun est un poisson au corps fuselé, au dos bleu-vert, zébré de raies noires, tandis que son ventre présente des reflets blancs argentés. Or, les joueurs de GAIS portent un maillot rayé vert et noir, ainsi qu’un short et des chaussettes blancs. Une ressemblance frappante. Le choix de ces couleurs par les fondateurs du club n’est pas documenté. A noter tout de même que le maillot n’afficha pas toujours ces couleurs. En 1909, à un moment où le club connut une nouvelle naissance, les membres décidèrent d’opter pour une tenue intégralement noire. Leur motivation aurait été de choisir un équipement qui se salissent moins vite pour le laver moins souvent. Dans les années 1950, l’équipe évolua avec des maillots verts aux manches blanches et un pantalon blanc, dans un style Arsenalesque.