#1070 – CD Coopsol : el Submarino Amarillo

Le sous-marin jaune. Voici donc un troisième club dans le monde qui se revendique de la célèbre chanson des Beatles (les autres étant Cadix #433 et surtout Villareal #120). Comme pour les deux autres clubs, le fait d’évoluer en couleur jaune a naturellement donné le surnom. La raison de cette teinte est simple. L’actionnaire et sponsor du club est le groupe Coopsol, un conglomérat péruvien né il y a 28 ans et comptant 12 filiales, offrant différents services (intérim et recrutement, nettoyage, services d’ingénierie …). Coopsol est l’acronyme de Cooperativa Solar (Coopérative solaire) et le soleil apparaît sous forme stylisée sur le blason de l’entreprise. Logique alors de retenir le jaune comme couleur.

Certes, la capitale péruvienne qui accueille l’équipe se situe sur la côte de l’Océan Pacifique mais la référence à l’engin subaquatique ne provient pas de la situation géographique. En réalité, au début des années 2000, le groupe Coopsol tentait d’investir le football sur 2 fronts, en rachetant 2 clubs évoluant en première et en seconde division. Mais ce fut deux échecs et finalement en 2004, il reprit un autre club, le Deportivo Aviación. Ce dernier fut fondé en 1964 comme une émanation sportive des forces aériennes péruviennes (Fuerza Aérea del Perú). Le club était donc soutenu par l’armée de l’air, notamment en étant sponsorisé par la compagnie aérienne militaire, TANS. Mais, deux accidents aériens intervenus en 2003 puis en 2005 eurent raison de la compagnie, qui fait faillite en 2006. Résultat, au début des années 2000, TANS et les forces aériennes retirèrent leur soutien financier au Deportivo Aviación, qui déclina et chercha de nouveaux parrains. Ce fut dans ce contexte que Coopsol mit la main sur le Deportivo Aviación pour fonder son nouvel étendard sportif. D’abord dénommé Aviación-Coopsol, il perdit tout lien avec ses racines aériennes en 2009 en devenant le Deportivo Coopsol. Néanmoins, dans la mémoire collective et en particulier dans celle des adversaires, ce lien existe toujours et donc, le sous-marin du surnom est pour moquer les origines aériennes du club.

#1036 – Newcastle Jets : the Jets

Les jets. Ici nous n’allons pas parlé d’un concurrent local du club saoudien de Newcastle United. Nous sommes à près de 17 000 km à vol d’oiseau du Nord de l’Angleterre, dans la Nouvelle-Galles du Sud, en Australie. Comme souvent dans les pays éloignés de la culture football mais à tradition anglo-saxonne, les clubs ont vécu en fonction des naissances, évolutions et morts des ligues nationales (parfois fermées et/ou privées). En Australie, le championnat national vit le jour en 1977 sous le nom de National Soccer League (NSL). En 2004, la NSL laissa la place à la A-League, une ligue fermée regroupant des équipes australiennes et néo-zéalandaises. Avec ce transfert, beaucoup des anciennes équipes de la NSL disparurent pour voire renaître de leurs cendres de nouvelles franchises.

Au sein de la NSL, Newcastle était representé par les KB United entre 1981 et 1983 puis par les Breakers entre 1991 et 2000. Les Breakers perdirent leur licence à l’issue de la saison 1999-2000 et une nouvelle entité fut créé sous le nom de Newcastle United, pour défendre les couleurs de la cité dans la NSL. Lorsque la fraîche A-League fit son apparition, les dirigeants de United décidèrent de donner une nouvelle image au club pour accompagner cette naissance. Le nom fut donc changer en Newcastle Jets. Ce changement de nom permettait également de se différencier du club anglais. Les dirigeants n’eurent pas à chercher loin leur inspiration puisqu’ils prirent pour référence la base de l’armée de l’air australienne (RAAF) de Williamtown, située à seulement 20 kilomètres au nord de Newcastle. Cette base fut créée le 15 février 1941 pour assurer la protection du port et des installations de fabrication d’acier de la région de Hunter. Partageant ses infrastructures avec l’aéroport civil de Newcastle, la base abrite aujourd’hui les unités de commandement, opérationnelles et de soutien des composantes de combat ainsi que les éléments de commandement et de soutien de la surveillance aérienne (soit près d’une vingtaine d’escadrons) et constitue la première base d’entraînement des pilotes de chasse d’Australie. En août 2017, la base de Williamtown employait environ 3 500 personnes. A l’époque du changement de nom de l’équipe, les unités de la RAAF basées à Williamtown étaient principalement équipées de l’avion de chasse F/A-18 Hornet (fabriqué par McDonnell Douglas) dont 3 exemplaires ornent l’écusson des Jets depuis 2004.

#251 – CA Huracán : el Globo

Le ballon. Un ballon pour jouer au football constitue la base. Sauf que le ballon qui fait le surnom du club argentin n’est pas la balle en cuir mais une référence à une montgolfière. Pendant les premières années d’existence, l’organisation du club fut chaotique et il fallut 7 ans pour se stabiliser. En 1907, le club se chercha un nouveau nom (initialement en 1903 le club se dénomma « los Chiquitos de Pompeya » puis en 1905 devint « Defensores de Ventana »). Américo Stefanini, l’un des promoteurs de la restructuration du club, voulait l’appeler « Verde esperanza y no pierde » (l’espoir vert et ne perd jamais) tandis que d’autres proposèrent « Defensores de Nueva Pompeya » ou « Defensores de Villa Crespo ». Les membres de la nouvelle direction allèrent dans une librairie avec l’intention de commander un tampon avec le nom du club, mais ils ne purent le faire. Selon une version, ils n’avaient pas assez d’argent pour commander un tampon comportant toutes les lettres du long nom du club. Un autre histoire soutient qu’en réalité le libraire, surnommé Richino, recommanda un nom plus court, car celui choisi était trop long pour un club de football. Finalement, ils aperçurent un livre avec la légende « El Huracán », et optèrent alors pour ce nom.

Le 28 décembre 1909, Jorge Alejandro Newbery, le pionner de l’aviation argentine, relia le quartier de Belgrano, dans la ville de Buenos Aires, à la ville brésilienne de Bagé, à bord d’un ballon dénommé Huracán. Il établit un record en parcourant les 550 kilomètres qui séparait les deux villes (via 3 pays) en 13 heures. Pour rendre honneur à cet exploit, les membres statuèrent que l’écusson du club représenterait le ballon Huracán en rouge sur fond blanc. En février 1911, Jorge Alejandro Newbery donna son accord pour l’utilisation de l’image de son ballon. En mai de la même année, le Conseil d’administration du club nomma Jorge Newbery membre d’honneur et plus tard fit de lui son premier président d’honneur. Enfin, entre 1912 et 1914, le club réalisa deux accessions et atteignit la première division. Le club adressa alors un télégramme à Jorge Newbery : « Hemos cumplido, el Club Atlético Huracán, sin interrupción conquistó tres categorías, ascendiendo a primera división, como el globo que cruzó tres repúblicas » (nous avons accompli, le Club Atlético Huracán, sans interruption, trois accessions, jusqu’en première division, comme [votre] ballon qui traversa trois républiques).

De ce surnom, il existe aussi le diminutif, Globito.

#231 – CD Cobreloa : los Naranjas

Les oranges. La couleur des premiers maillots du club était rouge (accompagné d’un short blanc) mais ce choix résultat d’une improvisation pour permettre de jouer un match. Très rapidement, le club mua vers un kit orange. Il existe plusieurs versions pour expliquer ce choix.

Selon l’un des premiers présidents, José Gorrini Sanguinetti, le club opta pour l’orange afin de rendre hommage à l’équipe de football des Pays-Bas. Le club fut créé en 1977 et à cette époque, Cruyff, Rensenbrink, Repp et autre Neeskens faisaient rêver le monde du foot. L’équipe des Pays-Bas était alors surnommé « l’orange mécanique ». Une autre version raconte que l’orange fait référence à la couleur du cuivre et de la société minière Codelco, éléments indissociables de la région de Calama (où réside le club). L’extraction du cuivre est un des piliers de l’économie du pays. Le Chili est en effet le premier producteur de la planète (plus de 30% de la production mondiale) et plus de 5,6 millions de tonnes de cuivre ont été extraits en 2013. L’activité minière représente plus de 50% de ses exportations et près de 20% de son PIB. L’extraction du cuivre s’effectue surtout au nord du pays, dans le désert d’Atacama, et notamment à Chuquicamata, plus grande mine à ciel ouvert du monde, situé à 15 km de Calama. Cette activité est contrôlée par Codelco, société d’État chilienne et plus grande entreprise mondiale d’extraction du cuivre. Or, le football à Calama a toujours été soutenu par Codelco. D’ailleurs, l’entreprise fut largement associée à la création du club, son directeur adjoint, José Gorrini Sanguinetti déclarant que la société Codelco soutiendrait pleinement l’initiative afin de « donner aux travailleurs de l’entreprise un bien-être, via des activités de loisirs et de loisirs sains ». Une autre version avance également une hypothèse liée aux entreprises de la région. En choisissant la couleur orange, le club cherchait à obtenir le soutien financier de la compagnie aérienne Ladeco. Disparue en 1998, Ladeco était la compagnie aérienne dédiée au transport du fret et des passagers des camps miniers du nord et du centre du Chili, principalement ceux appartenant à Codelco. D’autres versions indiquent que la couleur orange fut choisie, sous l’influence de Pierre Kerkhoffs Nijstens, l’un des fondateurs de Cobreloa et qui descendait d’une famille néerlandaise. 

Quelque soit la véritable raison, le choix fut certainement influencé par l’activité minière et son représentant Codelco ainsi que par les Pays-Bas. En tout cas, le club a depuis lors toujours conservé cette couleur.

#206 – CD Jorge Wilstermann : el Aviador

L’aviateur. Le 24 Novembre de 1949, des collaborateurs (de 23 à 50 selon les sources) de la « Lloyd Aereo Boliviano », la compagnie aérienne de Bolivie, décidèrent de créer un club sportif et culturel dénommé Club Deportivo LAB (initiales de la compagnie) dont les premières branches sportives furent le football, le tennis et les échecs. Au départ, le club organisa des concours internes à la société mais assez rapidement l’équipe s’étalonna sur quelques matchs aves des équipes locales puis nationales. En 1952, Justo Mancilla, président du Club LAB, et Hernán Zurita, président du club de San José de la Banda, s’associèrent et l’équipe de San José de la Banda, qui évoluait au sein de la ligue régionale, intégra des joueurs du Club LAB. San José de la Banda remporta le championnat et le club LAB prit conscience qu’il devait franchir un cap.

Un an plus tard, le club quitta définitivement l’univers fermée corporatiste pour intégrer les championnats locaux. Pour marquer cette nouvelle étape, les symboles du clubs devaient changer. Le président d’honneur du club, le commandant de bord Walter Lehm, suggéra le nom de son ancien collègue, Jorge Wilstermann. Né en 1910, dans la ville de Punata, situé dans le département de Cochabamba (où réside le club), Jorge Wilstermann fut le premier pilote civil de Bolivie. Son père Karl Wilstermann Junge, de nationalité allemande, était ingénieur en mécanique de profession et immigra en Bolivie en 1899. Jorge Wilstermann étudia à la Escuela de Mecánicos y Pilotos comerciales del Lloyd Aéreo Boliviano et obtint son diplôme de mécanicien en 1930. Puis, il se forma pour devenir le premier pilote civil de la Bolivie et en trois ans, il effectua 250 heures de vol. Durant la guerre du Chaco (1932–1935), il opéra dans les forces aériennes boliviennes. En 1936, il mourut dans un accident avion.

Après le club, Walter Lehm fit la même demande à l’aéroport de la ville de Cochabamba qui fut ainsi renommé « Aeropuerto Internacional Jorge Wilstermann ».