#684 – Dukla Prague : Dukla

Ce club de la capitale tchèque végète depuis de nombreuses années dans les divisions inférieures après avoir failli disparaître (suite à un déménagement) à la fin des années 1990. Pourtant, il s’agit d’un des plus grands clubs tchécoslovaques (11 Championnats et 9 Coupes nationales ainsi que deux demi-finales de Coupe d’Europe) qui a vu évoluer le plus grand joueur tchèque du XXème siècle, Josef Masopust (finaliste de la Coupe du Monde 1962 et Ballon d’Or la même année). Pour son surnom, rien de plus simple que de reprendre son nom, qui demeure particulier. En effet, Dukla est un col de montage, situé à la frontière entre la Pologne et la Slovaquie et également près de la frontière occidentale de l’Ukraine. Ce col est donc à plus de 710 km (et 8 heures de route) de Prague et pourtant il lui a donné son nom. En 1948, dans une Tchécoslovaquie qui sortait de la guerre en basculant dans le monde communiste, l’armée populaire du pays souhaita unifier ses différentes équipes (11 équipes de football) au sein d’une structure. Ainsi naquit le club sous le nom de ATK Prague (Club sportif de l’armée). En 1953, le club fut rebaptisé ÚDA Praha (Maison Centrale de l’Armée) en raison d’une réorganisation de la politique sportive du pays mais il demeura toujours dans le giron de l’armée. Puis, en 1956, l’armée décida de renommer le club Dukla en l’honneur des combats de la Seconde Guerre Mondiale qui se déroulèrent dans ce col. En effet, entre le 8 septembre et le 6 octobre 1944, les armées Nazis, soutenues par des régiments Hongrois, affrontèrent les troupes soviétiques et des soldats tchécoslovaques qui venaient aider la rebellion slovaque. Cette bataille serait considérée comme parmi les plus sanglantes de tout le front oriental lors de la Seconde Guerre Mondiale et de l’histoire de la Slovaquie, avec près de 80 000 morts. Au cœur des combats entre le 10 et le 20 Septembre, le contrôle de la colline changea plus de 20 fois.

Le footichiste a consacré un article au Dukla.

#675 – US Salernitana : Bersagliera

Les bersagliers. Dans les années 1970, dans le virage sud du stade Vestuti, les fans de Salernitana dressaient une banderole sur laquelle était écrite « Salernitana Bersagliera« . Les supporteurs aimaient à comparer leur club à ce fameux régiment de l’armée italienne dénommé bersaglier (Bersaglieri). Fondé le 18 juin 1836 par Alessandro La Marmora pour le Royaume de Sardaigne, ce corps d’infanterie légère se distingua dans les différentes guerres d’indépendance italiennes au XIXème siècle jusqu’à conquérir Rome en 1870 achevant l’unification de l’Italie.

Mais, ce corps d’élite se caractérise par un certain nombre de signes distinctifs. Outre le vaira, ce chapeau à larges bords orné à droite de plumes de coq de bruyère, les militaires arborent des collets de couleur cramois (un rouge profond tirant vers le violet). Or, les joueurs de Salernitana portent un maillot grenat, ie une couleur proche du cramoisi.

Par ailleurs, les Bersaglieri font office de tirailleurs ou de troupes de choc, se mouvant rapidement de lieu en lieu (ils se déplacent en courant, ce qu’ils font encore aujourd’hui quand ils défilent). Ils sont connus pour leur bravoure, leur combativité et leur endurance physique. Or le club de Salernitana, qui réside dans une ville pauvre du sud de l’Italie à l’ombre du grand Napoli, a connu une histoire mouvementé (avec notamment 3 arrêts d’activité et autant de reprise) et se battit de toutes ses forces sur et en dehors du terrain, avec acharnement. Dans les années 1970, le club se débattait en 3ème division et cultivait cette générosité et cette combativité face à des adversaires mieux armés. Ainsi, en partageant les mêmes couleurs et le même état d’esprit, les supporteurs du club de football s’identifièrent aux militaires italiens du régiment des Bersaglieri.

#666 – Société Omnisports de l’Armée : les Militaires

Le nom du club laisse peu de doute au mystère concernant l’origine de ce surnom. En effet, le SOA est le club omnisports du Ministère de la Défense ivoirien, avec 14 disciplines. Remontons un peu le temps pour comprendre la création du club. Le 7 août 1960, la Côte d’Ivoire proclama son indépendance, via le plus connu de ses représentants et le plus influent, Félix Houphouët-Boigny. Ce dernier qui concentrait un certain nombre de pouvoir depuis de nombreuses années (président de l’Assemblée territoriale depuis 1953, maire d’Abidjan depuis 1956 et Premier ministre de la Côte d’Ivoire en 1959) accéda à la Présidence de la République. Se méfiant des forces armées trop fortes, qui pouvaient fomenter des coups d’état, Houphouët-Boigny fit le choix de créer une armée faible en moyen, préférant confier à la France sa sécurité extérieure. Ceci fut facilité par le fait que l’armée ivoirienne ne se constitua pas dans le cadre de la décolonisation (elle n’était pas née de relations conflictuelles avec la puissance française et encore moins d’une lutte de libération nationale). Toutefois, si cette armée était réduite et moyennement équipée (au point qu’elle fut qualifiée d’armée suisse d’Afrique), elle n’était pas dénuée de missions. Ainsi, Houphouët-Boigny lui confia des tâches extra-militaires, notamment la gestion d’un service civique dont le but était de faire participer les conscrits à la construction de la nation. Dans ce contexte, en 1962 (ou 1964), les dirigeants de l’Armée ivoirienne fondèrent le SOA avec pour objectif de permettre aux conscrits de se retrouver dans un cadre convivial et d’entretenir leur physique. Le club parvint lors de la saison 2018-2019 à son premier titre de champion de Côte d’Ivoire, un an après avoir failli être relégué.

#644 – FK Smederevo : Oklopnici

Les hommes en armure. L’écusson du club affiche des créneaux d’un chateau fort que l’on retrouve sur les armoiries de la ville de Smederevo. Il s’agit de la forteresse de Smederevo, bâtie au XVème siècle et qui constitua l’un des principaux bâtiments de défense du Despotat de Serbie. Coincée entre le Royaume de Hongrie et l’Empire Ottoman, la Serbie moyenâgeuse tentait d’exister en jouant sur les deux alliances. Après avoir dû restitué Belgrade à la Hongrie, Đurađ Branković, despote de 1427 à 1456, choisit d’établir sa capital à Smederevo, qui était alors un espace inoccupée, et d’y édifier une forteresse. Située au confluent de la rivière Jezava et du Danube, cette forteresse offrait une position idéale entre les Balkans ottomans et l’Europe centrale hongroise, et par le Danube, donnait un accès direct à Belgrade (à 45 km au nord-ouest). La ville devint alors un important centre commercial et religieux (les reliques de Saint Luc y furent transportées). Protégée par 1,5 kilomètres de murs crénelés d’une épaisseur de 2 mètres et 25 tours de 25 mètres de haut, elle résista aux différents assauts des ottomans en 1439, en 1453, en 1456 et en 1459. Toutefois, lors de la dernière attaque, la ville se rendit sans combattre, mettant fin au despotat de Serbie. Les Ottomans ajoutèrent alors quatre tours d’artillerie en 1480 et la forteresse conserva sa fonction militaire jusqu’à la moitié du XIXème siècle. Malheureusement, son occupation par l’armée allemande lors de la Seconde Guerre Mondiale conduisit à de forte dégradation. La ville de Smederevo se développa autour de la forteresse, qui représente un témoignage unique de la Serbie médiévale et devint le symbole de la ville. Le surnom du club fait donc référence à cet ouvrage ainsi qu’au courage des Serbes qui défendirent la ville face aux Ottomans.

#615 – Portsmouth FC : Pompey

Surnom à la fois du club et de la ville de Portsmouth. Rappelez-vous le début des années 2000. Le club de Portsmouth retrouvait la Premier League grâce aux fonds d’un milliardaire qui permit au club de s’acheter de nombreux joueurs de qualité (Peter Crouch, Sol Campbell, Sylvain Distin, Nwankwo Kanu …). Seulement, la dette s’accumula et l’actionnaire lâcha le club. Résultat, Portsmouth fit faillite et fut repris en main par ses supporteurs en 2013. Une histoire que les fans de clubs aujourd’hui détenus par un milliardaire ou un Etat devraient garder en tête plutôt que de se laisser tourner la tête par la planche à billet … Revenons plutôt à ce surnom de Pompey. Il existe de nombreuses théories et explications, certaines plus crédibles que d’autres, mais personne ne semble être en mesure d’avoir la raison exacte et définitive. En outre, personne ne sait si le surnom a d’abord été appliqué à la ville ou à l’équipe de football. Cependant, il semble que la première référence écrite a concerné le club de football. Nous avons donc rassemblé ci-après diverses explications possibles, qui convergent toutes sur un point : elles trouvent leur origine dans le monde de la marine, Portsmouth étant un des principaux ports de la Grande-Bretagne.

La première légende raconte qu’Agnes « Anggie » Weston dirigeait une auberge, Sailors’ Rest, et y donnait des conférences aux marins. En 1904, la conférence portait sur Pompée le Grand, nom élogieux donné au général et homme d’État romain Cnaeus Pompeius, afin de le comparer avec Alexandre le Grand. Pompée gagna sa notoriété militaire en menant en Hispanie une guerre difficile, en remportant des victoires sur les pirates en Méditerranée et par ses conquêtes en Orient. Il composa avec Crassus et César le premier triumvirat. Puis, à la fin du triumvirat, il fut vaincu par César lors de la bataille de Pharsale en 48 avant JC. Il s’enfuit alors en Egypte, où il fut assassiné. Agnes Weston présenta avec vigueur la chute de Pompée et lorsqu’elle décrivit son assassinat, l’un des marins, certainement ivre, cria « Poor old Pompey ! » (Pauvre vieux Pompée). Quelques jours plus tard, Portsmouth FC disputa un match où ils jouèrent mal et perdirent. Un marin dans la foule s’appropria alors le cri entendu dans le bar « Poor old Pompey ! » et les autres fans reprirent le refrain.

Il est également dit qu’un groupe de marins basé à Portsmouth aurait grimpé le pilier de Pompée près d’Alexandrie en Égypte vers 1781. Cette colonne est un bloc de granit de 28 m de haut, attribuée à tort au général romain Pompée, mais en réalité construite comme un mémorial à l’empereur romain Dioclétien. Etant donné sa sculpture, son escalade constitua un exploit et les marins gagnèrent ainsi le nom de Pompey Boys (Les garçons de Pompée).

En 1662, Charles II, Roi d’Angleterre, épousa Catherine de Bragance, membre de la famille royale portugaise. Contre le soutien militaire et naval de l’Angleterre comme protection face à l’Espagne, la monarchie portugaise donna en dot Tanger en Afrique du Nord et plusieurs îles en Inde, dont Bombay. Le mariage se déroula à Portsmouth. Lorsque les marins portugais qui accompagnaient Catherine découvrirent Portsmouth, ils trouvèrent des ressemblances entre la ville anglaise et Bombay : les deux sont des îles, les deux sont de bons ports et leur relief est plats, avec une colline en arrière-plan. Les marins surnommèrent alors Portsmouth en portugais, Bom Bhia (la bonne baie), qui donna le nom de la ville indienne. Bom Bhia fut ensuite anglicisé devenant Pompey.

Portsmouth est un port depuis l’époque romaine. A proximité de Portsmouth, se dresse le chateau fort de Portchester, fort romain très bien conservé. Ainsi, plus tard, lorsque le port commença à se développer, les habitants surnommèrent leur ville Pompey, pour rappeler ses ruines et son passé romain en la comparant avec les vestiges de Pompéi.

Portsmouth est un important port militaire de la Royal Navy où se déroulent de nombreux cérémonies. Ces « festivités » sont décrites comme the pomp and ceremony (faste et cérémonie) qui réduit devint Pompey.

Port important sur les routes marchandes et militaires, Portsmouth constituait un point de localisation pour les marins. Ceux-ci l’appelaient ainsi le Portsmouth Point et l’écrivaient en abrégé sur le journal de bord : Pom. P. Les cartes de navigation utilisaient également cette abréviation. Ceci donna le surnom Pompey. En outre, « Pom-pey » ressemble à la prononciation par des marins ivres de Portsmouth Point, d’où ils prenaient leurs bateaux.

Selon certains, l’équipe de football de Portsmouth commença à se développer en récupérant de nombreux membres de l’équipe de la Royal Artillery dont la structure disparut en 1899 (1 an après la fondation de Portsmouth FC). Cette dernière portait le surnom originel des Pompeys. Ce surnom fut acquis lorsque, lors d’une revue organisée à l’occasion de l’anniversaire de la Reine, la Royal Artillery fut simplement chargée d’encadrer la parade au lieu de défiler. Ils furent alors relégués à la mission qu’effectuait généralement la Brigade des Sapeurs Pompiers de Paris. L’année suivante, la population acclama la Royal Artillerie sous le nom de « Pompiers », qui devint par la suite Pompey.

« La Pompée » était un navire français amarré dans le port de Portsmouth. Peu après son achèvement, ce navire de classe Téméraire avait été volé par les royalistes français qui avaient fui la France après le Siège de Toulon (Septembre-décembre 1793) et donné aux britanniques à Spithead, une rade de la Royal Navy près de Portsmouth, en mai 1794. Les anglais copièrent la conception de ce bateau français qui était une réussite et construisirent des navires connus alors sous le nom de « classe Pompée », dont le Superb et l’Achilles. Le Pompée fut renommé HMS Pompée et servit dans la marine britannique dans de nombreuses campagnes en Europe et dans les Caraïbes. Il eut également des fonctions défensives en gardant le port de Portsmouth. Puis, en 1816, le Pompée devint une prison navale dans le port de Portsmouth et fut finalement démoli en 1817. Le bateau aurait donc donné le surnom à la ville. Une autre explication pourrait également venir soutenir cette version puisque dans l’argot du Nord du pays, pompey désigne une prison.

Enfin, des expressions marines pourraient également expliquer ce surnom. Dans la tragédie Antoine et Cléopâtre de William Shakespeare, un vers décline « Pompey is strong at sea » (Pompée est fort en mer) ce qui plaisait beaucoup aux marins. Par ailleurs, il existe une expression anglaise « to play Pompey » qui signifie « faire des ravages ».

Si pour certains surnoms, les explications manquent ou sont tombées dans les oubliettes de l’histoire, Portsmouth n’en connait que trop. Mais, à défaut de faire encore parti des clubs huppés de la Premier League, Portsmouth bénéficie finalement d’une autre richesse plus importante : une histoire.

#587 – Apollon Smyrnis : Ελαφρά Ταξιαρχία

La brigade légère. Fondé en 1891 à Smyrne, dans l’actuelle Turquie, le club fut obligé de déménager à Athènes après la guerre gréco-turque (1919-1922). En 1938, emmenée par son attaquant, Vassilis Grigoriadis, l’équipe remporta la 12ème édition du championnat d’Athènes et participa à la phase finale du championnat panhellénique (face aux vainqueurs des tournois du Pirée et de Thessalonique). Il termina à la deuxième place derrière l’Olympiakos et devant l’Aris. Le jeu développé par l’équipe séduisit la presse de l’époque qui lui donna le surnom de Ελαφρά Ταξιαρχία. Cette année là, les cinémas grecs diffusaient le film The Charge of the Light Brigade (La Charge de la brigade légère), film américain réalisé par Michael Curtiz, sorti en 1936. Errol Flynn y tenait le rôle principal. Le film relatait la charge désastreuse de la cavalerie britannique, dirigée par Lord Cardigan au cours de la bataille de Balaklava le 25 octobre 1854 lors de la guerre de Crimée. Charge inutile, elle devint aussi le symbole de bravoure. C’est ce sentiment qu’inspira l’équipe à la presse. Pour rappel, un autre film où joua Errol Flynn inspira le nom et le surnom d’un club (cf. article #166).

#448 – Cork City FC : Rebel Army

L’armée rebelle. Cork, situé dans le plus grand et le deuxième comté le plus peuplé d’Irlande, est connu comme une ville (et un comté) où de nombreux soulèvements sont nés. Notamment lors de la guerre d’indépendance (1919-1922) et de la guerre civile (1922-1923), le comté et la ville furent des points focaux. Michael Collins, l’un des importants leaders indépendantistes, est né dans le comté de Cork, et un autre bien connu, Tom Barry, y mena une guerrilla avec ses Flying column. Pourtant, sa réputation ne s’est pas construite à cette époque mais les racines de ce sentiment rebel remontent bien plus tôt. Au IXème siècle, les vikings s’installèrent en Irlande et les chroniques de l’époque rapportent déjà que les comtés de Waterford et de Cork se rebellèrent en détruisant un château viking et tuant le chef nordique connu sous le nom de Gnimbeolu. Au XIIème siècle, l’ambitieux clan MacCarthy de Cork réussit à établir un royaume indépendant, en rébellion du royaume de Munster de la famille O’Brien. Mais, c’est au XVème siècle que la ville et le comté gagnèrent définitivement ce surnom. A la fin de ce siècle, Henry VII, de la maison royale de Lancastre, remporta la guerre des roses, face à la maison royale d’York et s’empara de la couronne anglaise. Evidemment, les partisans des York ne baissèrent pas pavillon et espéraient pouvoir reprendre la couronne. Mais il leur manquait un candidat autour duquel s’unir, les hommes de la famille York ayant pour la plupart été tués durant la guerre. Or, à Cork prit naissance deux mouvements en moins de 6 ans qui soutinrent deux prétendants au trône anglais, qui se revendiquaient issus de la famille York. Les deux personnages, Lambert Simnel et Perkin Werbecque, étaient des usurpateurs et leurs rebellions s’effondrèrent rapidement. Mais ces contestations et insoumissions récurrentes soutenues par les habitants de Cork convainquirent la monarchie anglaise d’appeler la ville, la cité rebelle.

#444 – CD Primeiro de Agosto : os Militares

Les militaires. Le club fut fondé le 1er août 1977, quelques mois après l’indépendance du pays (11 novembre 1975). Après une longue guerrilla (1961-1975), le pays obtint son indépendance du Portugal et constitua un régime communiste sous l’emprise du Mouvement populaire de libération de l’Angola. Naturellement, les grandes administrations du pays (armée, force policière …) participèrent à consolider le régime et structurer les institutions, notamment au travers du sport. Chacun créa sa structure omnisports. Ainsi, la fondation du 1º de Agosto était due à une stratégie de promotion et de développement du sport définie par les Forces armées populaires pour la libération de l’Angola (FAPLA), à travers le Comité national des sports militaires. Dirigé par les militaires, l’association est le club des forces armées angolaises qui est également son principal sponsor.

#428 – SK Sturm Graz : die Schwoazn

Les noirs, les deux couleurs officielles du club étant le noir et le blanc. L’origine de ce choix de couleurs n’est pas connue précisément mais des hypothèses crédibles peuvent être avancées. Le club vit le jour le 1er mai 1909 et opta immédiatement pour le nom de sturm (Tempête). Une légende romantique prétend que ce choix rappelait la tempête qui faisait rage ce jour là. Toutefois, il apparaît plus probable que les fondateurs reprirent le nom du club tchèque DBC Sturm Prague qui joua à Graz quelques jours plus tôt (le 18 et le 19 avril 1909). Le DBC Sturm Prague était un club de la communauté allemande de Prague, alors en territoire Austro-Hongrois, et inspira le club autrichien au-delà du nom. En effet, le premier écusson du Sturm Graz était un drapeau rayé noir et blanc au vent, exactement celui du DBC Sturm Prague.

Alors les couleurs aussi ? Les joueurs du club tchèque évoluaient en bleu et noir. Ce n’est certes pas le blanc et noir de Graz mais il y avait une couleur commune qui inspira peut-être les fondateurs du club autrichien. Mais, ces derniers choisirent plus vraisemblablement ces couleurs noires et blanches car elles étaient à la mode parmi les cercles sportifs germanophones. En effet, elles faisaient référence à l’Ordre Teutonique, un ordre de chevaliers germaniques aux temps des croisades. Les chevaliers de l’Ordre portaient un bouclier blanc avec une croix noire. Déjà, à l’époque des guerres napoléoniennes, les clubs de gymnastique allemands portaient ces couleurs en homage à l’Ordre. Au début du XXème siècle, l’Allemagne se constituait, sous l’emprise de la Prusse (dont les couleurs étaient également le noir et le blanc pour les mêmes raisons) et le choix à cette référence historique puissante était très symbolique. Ainsi de nombreux clubs de football allemand et autrichien les reprirent. A Graz, en plus de Sturm, les clubs de SK Gabelsberg, Akademische Sportverein et Eisenbahner Südbahn jouèrent dans cette combinaison de couleurs. Enfin, les équipes nationales d’Allemagne et d’Autriche firent de même. Deux autres surnoms sont également utilisés pour le club : Blackies (les noirs en anglais) et Schwarz-Weißen (les noirs et blancs).

#421 – Ross County FC : the Staggies

Le mot est dérivé de stag qui signifie en anglais « cerf » . Une tête de cerf apparait sur l’écusson du club situé à Dingwall. Les créateurs du blason copièrent les armes du régiment écossais de l’armée britannique dénommé Seaforth Highlanders dans lequel de nombreux joueurs et supporteurs de Ross County servirent. Basé à Inverness, à moins de 30 km de Dingwall, ce régiment prestigieux fut fondé en 1881 et exista jusqu’en 1961. Le blason était une tête de cerf, accompagnée de la devise Cuidich ‘n Righ (gaélique écossais : «Aidez le roi!»). Le cerf avec ses bois majestueux, qui habite les forêts écossaise, est l’une des images emblématiques de l’art écossais depuis la préhistoire et l’insigne de la tête de cerf est l’un des plus anciens insignes de l’héraldique militaire. Cet emblème doit son origine à un incident de chasse dans la forêt de Mar (région d’Aberdeen, à l’Est de Dingwall) vers l’année 1266. Lors d’une chasse, Alexander III, le roi d’Écosse, tomba de son cheval et un cerf blessé se retourna contre lui. Colin de Kintail, chef du Clan MacKenzie, courut à son aide en criant cuidich ‘n righ et tua le cerf. En guise de gratitude, le roi accorda les armoiries d’une tête de cerf caboshed (coupée au cou).