#798 – CA Huracán : los Quemeros

Ce terme dérivant de quema qui signifie bruler est parfois traduit comme « les bruleurs ». En Argentine, il revêt une définition un peu différente puisque il caractérise une personne qui collecte et revend les objets de valeur qui se trouvent parmi les déchets envoyés à l’incinérateur ou à l’usine de traitement. Avec une vision d’aujourd’hui, une sorte d’écolo des temps anciens. Néanmoins, pour les adversaires de Huracán, le terme se rapprochait plutôt de l’idée de « sans-abris, clochards » pour ridiculiser ceux de Huracán. Comme souvent, le terme ironique ou insultant se transforma en une fierté pour les personnes moquées. Aujourd’hui, le surnom convient au club et un de ses principes groupes de supporteurs a adopté également ce nom.

Au final, toutes ces définitions se rejoignent pour Huracán. Le club naquit dans le quartier du Parque de los Patricios, au coeur de Buenos Aires. En 1871, la mairie installa l’incinérateur municipal dans le quartier, au niveau du Puente Alsina et 2 ans plus tard, inaugura le « trencito de la basura » (train des déchets), qui traversait le quartier sept fois par jour pour transporter les ordures de la ville vers l’incinérateur. Celui-ci se trouvait non loin du premier stade du club et ses émanations bouchaient souvent la vue et le nez des spectateurs du match. Le Parque de los Patricios était reconnu au début du XXème siècle comme un quartier ouvrier où la municipalité avait construit de nombreux logements sociaux. Il était donc vu comme un quartier pauvre. Tout cela explique que les supporteurs et l’équipe soient à la fois des « bruleurs » et des « clochards ».

#251 – CA Huracán : el Globo

Le ballon. Un ballon pour jouer au football constitue la base. Sauf que le ballon qui fait le surnom du club argentin n’est pas la balle en cuir mais une référence à une montgolfière. Pendant les premières années d’existence, l’organisation du club fut chaotique et il fallut 7 ans pour se stabiliser. En 1907, le club se chercha un nouveau nom (initialement en 1903 le club se dénomma « los Chiquitos de Pompeya » puis en 1905 devint « Defensores de Ventana »). Américo Stefanini, l’un des promoteurs de la restructuration du club, voulait l’appeler « Verde esperanza y no pierde » (l’espoir vert et ne perd jamais) tandis que d’autres proposèrent « Defensores de Nueva Pompeya » ou « Defensores de Villa Crespo ». Les membres de la nouvelle direction allèrent dans une librairie avec l’intention de commander un tampon avec le nom du club, mais ils ne purent le faire. Selon une version, ils n’avaient pas assez d’argent pour commander un tampon comportant toutes les lettres du long nom du club. Un autre histoire soutient qu’en réalité le libraire, surnommé Richino, recommanda un nom plus court, car celui choisi était trop long pour un club de football. Finalement, ils aperçurent un livre avec la légende « El Huracán », et optèrent alors pour ce nom.

Le 28 décembre 1909, Jorge Alejandro Newbery, le pionner de l’aviation argentine, relia le quartier de Belgrano, dans la ville de Buenos Aires, à la ville brésilienne de Bagé, à bord d’un ballon dénommé Huracán. Il établit un record en parcourant les 550 kilomètres qui séparait les deux villes (via 3 pays) en 13 heures. Pour rendre honneur à cet exploit, les membres statuèrent que l’écusson du club représenterait le ballon Huracán en rouge sur fond blanc. En février 1911, Jorge Alejandro Newbery donna son accord pour l’utilisation de l’image de son ballon. En mai de la même année, le Conseil d’administration du club nomma Jorge Newbery membre d’honneur et plus tard fit de lui son premier président d’honneur. Enfin, entre 1912 et 1914, le club réalisa deux accessions et atteignit la première division. Le club adressa alors un télégramme à Jorge Newbery : « Hemos cumplido, el Club Atlético Huracán, sin interrupción conquistó tres categorías, ascendiendo a primera división, como el globo que cruzó tres repúblicas » (nous avons accompli, le Club Atlético Huracán, sans interruption, trois accessions, jusqu’en première division, comme [votre] ballon qui traversa trois républiques).

De ce surnom, il existe aussi le diminutif, Globito.