#966 – Canon Sportif de Yaoundé : Mekok-Me-Ngonda

Les cailloux qui brulent (Mekok=cailloux ; Me=qui ; Ngonda=brulent, en langue ewondo). Par ce surnom, il est fait référence aux boulets qui sortaient des canons, nom du club. En 1930, le football commençait à se développer dans les deux principales villes de la colonie française : Douala et Yaoundé. A Yaoundé, il existait alors 3 clubs : 2 pour les colons (Etoile Européenne et Ecole Supérieure) et un pour les indigènes (Etoile Indigène). Evidemment, les deux mondes (colons et indigènes) vivant en parallèle, l’Etoile Indigène était orphelin et manquait cruellement d’adversaire. Ainsi, il y eut la volonté de créer un adversaire autochtone. Pour cette nouvelle équipe, plusieurs noms furent proposés et s’inspiraient des animaux locaux tels que guépard, panthère, musaraigne, épervier, cobra, zèbre. Mais aucun ne fit l’unanimité. Le 9 novembre 1930, l’un des patriarches, Mvogo Melingui, prit la parole et demanda : « quel est le nom du fameux fusil qui mit l’armée allemande en déroute à Yaoundé en 1916 et dont le bruit était un cliquetis « Kpa » suivi de la détonation « Kum » ? ». L’assistance répondit comme un seul homme : « Canon ! Canon ! Canon ! ». Ainsi, le nom du club fut trouvé et donna son surnom également. Ce surnom est un symbole fort puisque il met en parallèle le tir du boulet par le canon avec le tir du ballon par les joueurs. L’image est que les adversaires du club seront bombardés de ballons équivalents à des boulets. Nom et surnom du club imposent la force de frappe et la toute puissance du Canon de Yaoundé.

Pour rappel, de 1888 à 1916, le Cameroun était une colonie allemande. Lors de la Première Guerre Mondiale, les français, les belges et les britanniques lancèrent une offensive pour conquérir le Cameroun. En Janvier 1916, les alliés prirent Yaoundé où les allemands avaient établi leur capital après la chute de Douala en 1914. Cette défaite marqua la fin de la colonisation allemande pour laisser la place à la tutelle principalement française.

#604 – Tonnerre KC Yaoundé : les Kalara Boys

Les garçons du livre. Pas de référence religieuse dans ce surnom, le livre du club n’étant pas la Bible. Tout d’abord, il convient de préciser que le K du nom du club correspond à Kalara et, en langue kóló (parfois nommé aussi ewondo), cela signifie « livre » . Ce dernier apparaît sur l’écusson du club, ouvert en son milieu. L’explication parfois avancée porte sur le style de jeu développé par le club. Connu pour son beau jeu, l’équipe appliquait une stratégie précise, un football sans brutalité et des mouvements harmonieux et offensifs. Un style de jeu qui était parfois qualifié de scientifique et que l’on trouvait que dans les livres. Ce style proviendrait du révérend Père Louis Philippe Mayor. Curé fondateur de la paroisse Saints Anne et Joachim de Nkoabang de Yaoundé, il était également entraineur et attaquant du club du Tonnerre. A sa disposition, des jeunes lycéens qui composaient chaque année la base de l’équipe. Certes, ce recrutement au sein des lycéens conduisait à une certaine instabilité de l’équipe, puisque ces joueurs étudiants partaient régulièrement pour meneur leurs études ou leurs vies professionnelles ailleurs. Mais, ils étaient des joueurs qui appliquaient studieusement les préceptes de beau jeu du Père Mayor.

Pour ma part, j’avancerai aussi une autre explication. A Yaoundé, en 1930, fut créé le club du Canon de Yaoundé avec entre autres Omgba Zing. Confronté à des querelles internes, Omgba Zing décida de quitter le Canon en 1934 et de fonder un nouveau club, le Tonnerre. Ce dernier se caractérisa comme dès sa fondation et constitue encore aujourd’hui un rival du Canon. Or, le symbole du Canon (comme son nom l’indique) est le canon, une arme. Or, l’opposé souvent mis en avant pour le canon est la culture, et plus précisément l’écriture, donc le livre.

#377 – Canon Sportif de Yaoundé : Kpa-Kum

Aucune traduction disponible pour ce surnom car il s’agit en réalité d’onomatopées. L’explication remonte à la création du club en 1930. Le football commençait à se développer dans les deux principales villes de la colonie française : Douala et Yaoundé. A Yaoundé, il existait alors 3 clubs : 2 pour les colons (Etoile Européenne et Ecole Supérieure) et un pour les indigènes (Etoile Indigène). Evidemment, les deux styles d’équipes (colons et indigènes) vivaient en parallèle et il fallait donc trouver un adversaire autochtone à l’Etoile Indigène. Pour cette nouvelle équipe, plusieurs noms furent proposés et s’inspiraient des animaux locaux tels que guépards, panthère, musaraigne, épervier, cobra, zèbre. Mais aucun ne fit l’unanimité. Le 9 novembre 1930, l’un des patriarches, Mvogo Melingui, prit la parole et demanda : « quel est le nom du fameux fusil qui mit l’armée allemande en déroute à Yaoundé en 1916 et dont le bruit était un cliquetis « Kpa » suivi de la détonation « Kum » ? ». L’assistance répondit comme un seul homme : « Canon ! Canon ! Canon ! ». Ainsi, le nom du club fut trouvé et son surnom également. Pour rappel, de 1888 à 1916, le Cameroun était une colonie allemande. Lors de la Première Guerre Mondiale, les français, les belges et les britanniques lancèrent une offensive pour conquérir le Cameroun. En Janvier 1916, les alliés prirent Yaoundé où les allemands avaient établi leur capital après la chute de Douala en 1914. Cette défaite marqua la fin de la colonisation allemande pour laisser la place à la tutelle principalement française.