#1222 – Helmond Sport : Kattenmeppers

Les tapettes à chats ou les mangeurs de chats (traduction non littérale mais proche dans l’idée). Surnom assez peu flatteur pour ce club mais qui s’attache plus généralement aux habitants de la ville de Helmond et pas seulement à ce club fondé en 1967.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les restrictions et confiscations allemandes limitèrent l’accès à la nourriture pour les populations civiles des pays occupés. En particulier, aux Pays-Bas, les conditions climatiques de l’Hiver 1944-1945, l’opération « Market Garden » et les actes de résistance qui bloquèrent les transports et surtout les représailles allemandes accentuèrent cette pénurie alimentaire. Crise amplifiée par la rupture d’approvisionnement en charbon (ce qui limitait l’usage du chauffage et de la cuisine pour les civils). Cette période connue sous le nom Hongerwinter (L’hiver de la faim) se conclût par la mort de plus de 20 000 civils. Pour pallier le manque de nourriture et limiter la malnutrition, la population se mit à chasser et manger des animaux domestiques, en particulier du chat, et des bulbes de plantes. Le chat, dont le goût de la viande se situerait entre le lapin et le lièvre, fut appelé dakhaas (lièvre de toit), ce qui offrait un bel euphémisme. Le phénomène fut généralisé mais c’est précisément Helmond qui reçut ce surnom, parce qu’il semble que ce soit dans cette cité que l’on consommait le plus de chats.

Outre cette version de la pauvreté, il existe une autre théorie. Durant la période du carnaval, par le passé, les habitants de Helmond participaient à un jeu cruel qui ferait hurler aujourd’hui les défenseurs des animaux, le Katknuppelen. Un chat était enfermé dans un tonneau, puis les fêtards tapaient sur le tonneau jusqu’à son éclatement, libérant la créature apeurée. Celui qui parvenait à l’attraper, était récompensé par de la bière. Dans les pires versions, l’animal pouvait être ensuite placé dans une cage en fer et gardé au-dessus d’un feu jusqu’à ce qu’il meure. Tout cela était considéré comme un divertissement populaire, et pas seulement à Helmond.

#235 – Sunderland AFC : Black cats

Les chats noirs. En 2000, le club mena un sondage pour connaître le surnom officiel que les supporteurs souhaitaient adopter car, après avoir quitté leur stade de Roker Park, le club n’avait plus de surnom (le précédent était lié au nom de l’ancien stade). Black cats ressortit vainqueur (48% sur les 10 000 votants) et ce ne fut pas une surprise, tant ce symbole accompagna le club dès sa création. Evidemment beaucoup y voit une superstition.

En 1937, Sunderland affrontait Preston North End en finale de la FA Cup. A la 44ème minute, Preston prit l’avantage avec un but de son attaquant écossais, Frank O’Donnell. Un jeune supporter de 12 ans de Sunderland, Billy Morris, avait emporté dans sa poche un chat noir pour porter chance au club. Au retour des vestiaires, Sunderland marqua 3 fois et remporta sa première Coupe d’Angleterre. Evidemment, pour les supporteurs de Sunderland, ce chat était à l’origine de ce renversement.

Belle version mais elle n’est pas à l’origine du surnom car le symbole du Chat noir remonte bien avant 1937. Un chat noir ornait, en son cœur, le premier écusson du club, en 1879. Puis, sur une photo de fin XIXème siècle/début XXème siècle, le joueur Billy Hogg et 2 de ses coéquipiers apparurent assis à une table avec un chat noir entre ses mains. En 1905, le président de Sunderland posa avec un chat assis sur un ballon rond. Puis, le chat apparut aussi sur des photos d’équipe entre 1908 et 1912. Selon la légende, ce chat avait élu domicile dans le stade du club.

Mais quel est l’origine de ce symbole ? Il semblerait qu’il remonte au XVIIIème siècle. Des batteries de canon étaient installées à l’embouchure de la rivière Wear. Selon une version, l’un des soldats quitta son poste, terrorisé par le hurlement d’un chat noir. Pour d’autres, ces canons noirs ressemblaient à des silhouettes de chat.

#101 – RCD Espanyol Barcelone : Pericos

Pericos (comme l’autre surnom Periquitos) signifie les perruches. L’animal est devenu la mascotte du club. Pourtant, le chat aurait dû être l’animal qui représente le deuxième club de Barcelone. Mais chat et perruche ne font pas bon ménage. Tout commença en 1922 dans l’hebdomadaire sportif satirique et populaire, Xut !. Valentí Castanys, dessinateur et directeur de la publication, prit le parti de représenter les fans de l’Espanyol comme quatre chats noirs. Ceci faisait allusion au faible nombre de supporteurs et membres que comptait le club et, également, à leur malchance. Il faut rappeler que le club suspendit ses activités entre 1906 et 1909 faute de joueurs. A la même époque, à la fin des années 20, Félix le chat, qui avait pour surnom en espagnol Gato Perico ou Periquito (car il était l’un des premiers personnages de dessin animé à parler grâce à l’introduction du son au cinéma), connût un grand succès en Espagne. Ce fut le moment où les deux images s’associèrent dans l’esprit des gens pour parler de l’Espanyol. Le 26 août 1930, la couverture de Xut ! qui était consacré au transfert du joueur de l’Espanyol dénommé Zamora au Real Madrid, présentait quatre Gato Perico au lieu des habituels chats noirs. La même année, une autre publication, El Látigo Deportivo croqua une caricature des quatre premiers clubs du championnat : un lion apparaissait avec une chemise rayée (Atlético Madrid), un grand-père portait la chemise du Barça, un homme vêtu de blanc se lamentait (Real Madrid) et enfin un chat noir sous les traits de Felix et qui s’appelait Perico représentait l’Espanyol. Avec le temps, le chat disparut de l’imaginaire pour ne laisser que le terme Perico et l’animal associé.

Toutefois, ce n’est pas la seule histoire. En 1923, le club déménagea pour jouer ses matchs au Stade Sarriá. Le stade était bordé de palmiers et d’arbres où les perruches étaient nombreuses à vivre. Selon la légende, les vendeurs ambulants autour du Stade proposaient des graines aux supporteurs pour nourrir les oiseaux.

Avec l’avènement du franquisme, l’image des perruches disparut. Mais, au milieu des années 70, à l’occasion du 75ème anniversaire de l’Espanyol, le club imprima des autocollants avec la silhouette de l’oiseau et ce dernier réapparu comme surnom.